MISE A JOUR : suite à l’action de ce matin au siège de la KBC pour s’opposer aux investissements de la banque dans les énergies fossiles, celle-ci a annoncé un revirement complet de sa politique en la matière. La KBC va arrêter immédiatement ses investissements dans de nouvelles mines et centrales au charbon, et va rapidement lâcher ses capitaux dans les énergies fossiles en Tchéquie également. C'est une victoire pour le climat, l'environnement et les localités tchèques qui aujourd'hui encore sont menacées par l'expansion minière.

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Aujourd’hui, des activistes belges et tchèques se sont rendus à l’assemblée générale de KBC. Ils y ont interpellé le personnel et les actionnaires au sujet de la politique d’investissement du groupe bancaire, et ils les ont appelés à opter pour une banque sans charbon.

L’exception faite pour le charbon tchèque est injustifiable

En 2016, le groupe KBC a annoncé qu’il n’investirait plus dans le charbon, mais l’exception qu’il s’est réservée pour la Tchéquie va à l’encontre de cette politique. Le réchauffement climatique est un problème mondial, et peu importe que le charbon soit brûlé en Belgique ou en Tchéquie.

En Tchéquie, l’impact de cette politique dommageable se fait directement sentir. En effet, la combustion du charbon y entraîne une forte pollution de l’air et de graves problèmes de santé. L’exploitation à ciel ouvert du lignite ravage des paysages, et il arrive même que des villages entiers soient rayés de la carte.

Vladimír Buřt, le bourgmestre de Horní Jiřetín, présent aujourd’hui parmi les activistes, peut en parler. Il y a des dizaines d’années de cela, son village a été menacé par une énorme mine en expansion, mais au terme d’un long combat, le danger semblait finalement écarté. Maintenant, Horní Jiřetín veut se débarrasser complètement du charbon et utiliser 100 % d’énergie renouvelable. La semaine dernière encore, une pompe à chaleur et des panneaux solaires ont été installés dans une école primaire du village.

Il est temps d’adopter une politique houillère plus sévère

L’an passé déjà, nous avons demandé aux quatre grandes banques belges de ne plus investir dans les combustibles fossiles. BNP Paribas et ING ont opté pour une politique plus sévère en la matière, et Belfius n’accorde aucun prêt aux centrales au charbon ou aux mines de charbon. KBC est donc la seule grande banque belge à laisser la porte ouverte aux investissements dans le charbon.

La révision de sa stratégie de développement durable est le moment rêvé pour renforcer sa politique houillère. Concrètement, nous demandons à KBC de : 1. exclure immédiatement le financement de nouvelles capacités ; 2. diminuer plus rapidement le financement des centrales et des mines existantes, conformément à l’accord de Paris sur le climat et au scénario « [R]évolution énergétique » de Greenpeace pour la Tchéquie ; et 3. ne plus financer que des projets qui réduisent les émissions nocives et leur impact environnemental.

Les employés de KBC optent pour une banque sans charbon. Et KBC ?

KBC doit faire un choix. Soit elle continue à financer une source d’énergie du passé et elle met ainsi en danger le climat, la biodiversité et la santé de la population tchèque, soit elle opte pour un avenir durable sur une planète en bonne santé.

Les employés de la banque savent ce qu’il faut faire, mais la balle est dans le camp de la direction.