Notre collègue Arne Robbe était à la frontière germano-polonaise ce week-end, dans la région de Lusace. Avec une délégation belgo-néerlandaise de Greenpeace, il a participé à une chaîne humaine pour protester contre la création de nouvelles mines de lignite. Celles-ci auraient des conséquences catastrophiques pour deux villages.

Cela m'arrive rarement d’être au cœur d’une grosse menace environnementale. Ce week-end, je me la suis prise de plein fouet. J’avais déjà aperçu des photos de mines de lignite, j’avais déjà approché la problématique de loin mais après m’être rendu à Lusace, je comprends mieux pourquoi mes camarades allemands et polonais ont demandé l’aide de Greenpeace et d’autres organisations. A la frontière séparant l'Allemagne de la Pologne, deux entreprises, Vattenfall et le groupe énergétique polonais PGE veulent prochainement créer de nouvelles mines de lignite qui s'ajouteront à celles déjà en activité. Rien ne vient justifier la création de ces mines, celles déjà en activité possédant des réserves pour au moins 20 ans d'énergie et d'ici là, la transition énergétique pourra remplacer ces énergies fossiles extrêmement polluantes.

Chaîne humaine de 8 kilomètres

Ces nouvelles mines risquent de détruire deux villages de plus, un polonais et un allemand. C’est pour cette raison que les habitants de la région et une coalition d'associations ont décidé, samedi passé, de former une chaîne humaine entre les deux villages distants de 8 km. Car nous voulons éviter que plus de 2000 personnes perdent leurs maisons, nous voulons éviter les plus de 300 morts prématurés par an, nous voulons éviter que des km2 de nature et de biodiversité soient ruinés à jamais et nous voulons éviter que les centaines de millions de tonnes de CO2 que produisent ces mines se retrouvent dans l'atmosphère et aggravent encore le changement climatique.

Un problème qui nous concerne tous

Certes, il s’agit d’un problème local. Mais il nous concerne tous. Pour moi, il était indispensable qu’une délégation belge et néerlandaise de trente militants de Greenpeace soit sur les lieux pour soutenir les habitants de la région. Je n'avais d’ailleurs jamais été aussi bien reçu pour une action. Et à vrai dire, nous étions tous émus par les histoires de cette population et par leur gratitude. Notre motivation n'en était que plus grande pour former cette gigantesque chaîne humaine de 8 km et finalement, en plus des habitants de la région, plusieurs milliers de personnes avaient fait le déplacement vers ce merveilleux coin de nature. Au total, nous étions plus de 7500. C'était réellement impressionnant pour moi de voir cette gigantesque chaîne humaine qui s'étendait à perte de vue. Notre petit groupe hollando-belge ne pesait pas lourd face à cette marée humaine. Une chose est cependant certaine : avec mes collègues, je continuerai à me mobiliser en Belgique contre ces énergies fossiles.

De retour chez moi à Bruxelles, je me sens complètement épuisé mais heureux d'avoir partagé ce moment avec une fantastique équipe de volontaires. Le problème n'est pas encore résolu mais nous avons déjà atteint une étape importante : les mines de lignite ne sont plus un problème local, elles concernent toute l'Europe ! Désormais, la pression s’intensifie pour Vattenfall et le groupe énergétique polonais PGE...