Ce printemps, le navire de Greenpeace, l’Esperanza, parcourt la côte de l’Afrique de l’Ouest. Son équipage constate la splendeur de ces eaux riches, mais est également témoin de la surpêche qui menace de plus en plus la sécurité alimentaire de la population locale.

Des millions d’Africains de l’Ouest survivent en pêchant et/ou en mangeant du poisson. Mais les communautés et pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à s’en sortir à cause de l’accroissement rapide de grandes flottes de pêche en Afrique (et en dehors). L’absence de poisson sur les marchés locaux fait grimper les prix.

Collaboration avec les autorités

Depuis plus de 15 ans déjà, Greenpeace informe sur les conséquences de la surpêche et de la pêche illégale dans cette région et aide à chercher des solutions. L’Esperanza est maintenant retourné pour faire un état de la situation et pour soutenir les communautés africaines dans leur lutte pour des océans sains.

L’Esperanza patrouille ainsi en compagnie des autorités de l’Afrique de l’Ouest pendant ses rondes. Nous voulons aider les pays côtiers à protéger leurs eaux et souligner en même temps la nécessité d’une gestion efficace et d’un contrôle strict de la réglementation en matière de pêche.

Découverte d’ailerons de requins

L’équipage a découvert des ailerons de requins à bord de deux bateaux de pêche chinois. Sur l’un des bateaux, ils sont également tombés sur des filets de pêche illégaux. Un troisième bateau chinois a été surpris en train d’utiliser des filets non conformes et avait capturer des espèces non autorisées par la licence octroyée.

Les deux navires ayant des ailerons de requins à bord ont écopé d’une amende de 250 000 euros chacun, et le troisième d’une amende de 350 000 euros. Les prises de tous ces navires ont été saisies par les autorités guinéennes.

En plus des ailerons de requins, Greenpeace a trouvé de nombreuses carcasses de requins, dont des requins-marteaux (une espèce menacée) et des raies manta à bord de plusieurs navires.

"Totale violation des réglementations"

Selon Ahmed Diame de Greenpeace Afrique, il s’agit d’une totale violation des réglementations ouest-africaines en matière de pêche. "Ces découvertes prouvent que les législations nationales doivent urgemment être renforcées afin de les harmoniser avec les normes internationales."

La Chine et l'Europe

La Chine est momentanément le pays le plus présent dans la région, avec plus de 300 bateaux de pêche chinois. La plupart sont des chalutiers – y compris des chalutiers démersaux – qui pratiquent la pêche de l’une des manières les plus destructrices qui soit.

L’Europe est le deuxième plus grand joueur étranger présent dans les eaux ouest-africaines avec plus de 100 bateaux provenant de l’UE, et quelques-uns de Russie. Tout comme pour les Chinois, la plupart de ces bateaux sont des chalutiers. Il y a même des chalutiers géants qui pêchent d’immenses quantités de petits poissons, tels que des sardines et des chinchards.

Enfin, de nombreux thoniers français et espagnols s’aventurent également dans la région. Leurs filets dérivants entraînent avec eux un large éventail de poissons, dont des thons, des requins, des tortues de mer et des mammifères marins. Cette technique de pêche s’accompagne de nombreuses captures accessoires.

Un futur prospère

Greenpeace appelle les gouvernements ouest-africains à prendre leurs responsabilités et à unir leurs forces pour gérer les activités de pêche étrangères et locales se déroulant dans leurs eaux, afin de garantir une exploitation juste et durable des ressources, ainsi qu’un avenir prospère aux communautés locales et aux personnes vivant le long des côtes ouest-africaines.

Sierra Leone et Sénégal

Le 23 février, l’Esperanza a amarré au port de Praia, au Cap-Vert. Le bateau s’est ensuite dirigé vers la Mauritanie, la Guinée Bissau, la Guinée. La Sierra Leone et le Sénégal restent encore à faire.