Le Vice-Président de la Commission, Siim Kallas, a confirmé à Greenpeace que le bois contre-plaqué non certifié a été utilisé au 13ème étage, là même où se situent le bureau du Président de la Commission José Manuel Barroso ainsi que la salle de réunion des Commissaires (1).
En mai 2004, Greenpeace a révélé que du bois contre-plaqué en provenance des forêts primaires d'Indonésie avait été utilisé pour la rénovation des bâtiments du Berlaymont et du Comité des Régions/Comité économique et social à Bruxelles. Ces matériaux avaient été fournis par des entreprises connues pour leur implication dans l'exploitation illégale et destructive des Forêts d'Indonésie (2).
"Le contre-plaqué a été utilisé en dépit des exigences de la Commission, qui souhaitait un usage exclusif de bois d'origine eco-certifiée," a déclaré Sebastien Risso du Bureau Européen de Greenpeace. "Cette histoire illustre à quel point aujourd'hui il est facile d'écouler en toute impunité du bois illégal et d'origine non-durable sur le marché européen".
Les forêts Indonésiennes, riches en biodiversité et refuges des derniers orang-outangs, sont dangereusement menacées par l'exploitation illégale et destructive du bois, ainsi que par la conversion en terres agricoles. Au moment où le chantier du Berlaymont était en cours, jusqu'à 80% de l'exploitation de bois en Indonésie était considérée comme illégale.
D'énormes volumes de bois passaient clandestinement en Malaysie et en Chine, où ils étaient transformés en produits destinés à l'exportation vers les marchés de grande consommation, dont le marché européen. En dépit des interventions des autorités Indonésiennes, qui ont freiné l' exploitation illégale en 2005, la situation demeure instable, et les activités illégales et destructrices se poursuivent à grande échelle.
Dans le cadre de son programme contre l'exploitation illégale des forêts et le commerce qui en résulte, la Commission Européenne a déclaré qu'elle lancerait prochainement une consultation publique sur des options législatives. Cette consultation, promise depuis 2004 , n'a eu de cesse d'être repoussée depuis, la Commission privilégiant une approche volontaire basée sur des accords de partenariats avec les pays producteurs de bois.
Greenpeace, avec plus de 160 ONG et plus de 80 entreprises, a appelé a l'adoption d'une législation contraignante pour contribuer à l'éradication du commerce de bois illégal (3).
"Les Commissaires marchent sur les débris d'une des plus précieuses forêts de la planète, alors que la Commission a mené dernièrement une campagne de communication sur le thème de la perte de biodiversité, c'est consternant" a dit Sebastien Risso (4). "La Commission Européenne doit faire preuve de détermination politique pour stopper la destruction des écosystèmes forestiers. Elle doit legiférer pour garantir que seul du bois légal et issu de forêts gérées de manière responsible, est mis en circulation sur le marché européen."
Sebastien Risso, Greenpeace European Unit, forests policy adviser, tel +32 (0)2 274 1901/+32 (0)496 127 009,
Katharine Mill, Greenpeace European Unit, media officer, tel +32 (0)2 274 1903/+32 (0)496 156 229,