L’obsolescence programmée, l’autre virus du secteur IT

Actualité - septembre 25, 2017
On appelle « obsolescence programmée » les techniques qu’utilisent sciemment les industriels pour réduire la durée de vie de leurs produits. Greenpeace a décidé de passer au crible les produits du secteur de l’électronique, particulièrement touchés par ce fléau. En collaboration avec l’entreprise américaine iFixit, nous avons réalisé des tests sur une quarantaine de téléphones, tablettes et ordinateurs portables parmi les plus vendus sur le marché. Nous vous présentons ici les cinq méthodes les plus utilisées par les fabricants pour inoculer le virus de l’obsolescence programmée à leurs appareils… et nous faire ainsi plus souvent passer à la caisse.

 

1 – Des réparations impossibles

 

Obsolescence programmée : les ateliers de réparation, comme ici à Pékin, se développent de plus en plus

Des militants de Greenpeace organisent un atelier de réparation de smartphones à Pékin, en Chine. Après tout, des écrans cassés ou une batterie endommagée ne sont pas une raison de se débarasser définitivement d’un appareil !


Il est de plus en plus compliqué
 de remplacer sa carte mémoire ou de mettre à jour son disque dur. Pourquoi ? Parce que certaines pièces sont soudées entre elles ou au boîtier, et qu’on ne peut donc en remplacer une sans remplacer les autres. Les smartphones de Samsung et de LG, ainsi que les ordinateurs portables d’Apple sont de bons exemples de ces problèmes de design. 

2 – Attention, produits fragiles

Les smartphones, malgré leurs prix exorbitants, sont loin d’être robustes. C’est parce qu’ils sont principalement composés de verre, un matériau très fragile. Bien que des types de verre plus résistants aient été mis au point ces dernières années, les fissures continuent de zébrer nos écrans.  En réalité, la plupart des téléphones de dernière génération sont équipés d’écrans « bord à bord » qui encerclent la totalité de l’appareil, le rendant plus fragile. C’est le cas, par exemple, du dernier S8 de Samsung, baptisé le « téléphone le plus fragile du monde ».

3 – Batteries irremplaçables

Vous vous souvenez sans doute du cas « explosif » du Galaxy Note 7 de Samsung ? La compagnie aurait sans doute pu éviter de rappeler des millions de téléphones défectueux  si elle avait prévu que leur batterie puisse s’enlever facilement. Ce problème concerne malheureusement près de 70 % des appareils que nous avons testés. Par exemple, les batteries du Galaxy S8 de Samsung et du MacBook Retina d’Apple adhèrent totalement aux parois du téléphone.

 

4 – Coûts de réparation exorbitants

 

Greenpeace Allemagne organise l’évènement « Happiness », où des militants aident les visiteurs à réparer leurs smartphones. Réparer ces smartphones, c’est aussi économiser de précieuses ressources et protéger l’environnement.


Les réparations, quand elles sont possibles, coûtent très cher et nécessitent souvent des outils spéciaux, notamment pour ôter certaines vis. C’est le cas, entre autres, de l’Iphone d’Apple, du R9m d’Oppo et du P9 d’Huawei.

 

5 – Pièces de rechange et manuels de réparation quasi indisponibles

 

A Séoul, Greenpeace Asie démonte un Samsung Galaxy Note 7. Fixnow, une réparateur de smartphones implanté dans la région fait la démonstration. Des millions de ces téléphones ont été rappelés par Samsung en raison de défauts.


Rares sont les fabricants qui fournissent à leurs clients des informations sur la possibilité de réparer leurs appareils.
 Sur les 17 marques testées, seules trois (Dell, Fairphone et HP) se pliaient à cet exercice.

Quelques fabricants comme Dell, Fairphone et HP prouvent qu’il est possible de concevoir des téléphones réparables.

Nos gadgets électroniques sont à l’origine de nombreux impacts environnementaux, de l’extraction des matières premières à la mise au rebut de produits chimiques dangereux, en passant par les processus de fabrication énergivores. Pour réduire ces impacts, il faut impérativement que les industriels mettent au point des modèles qui durent plus longtemps et qui peuvent être réparés.

Après tout, ces entreprises emploient les cerveaux les plus brillants du monde. Serait-ce trop leur demander de prendre en compte la fragilité et les ressources limitées de notre planète ?



Article source par Greenpeace France

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