Obama porte un coup d’arrêt au forage de l’Arctique

Actualité - octobre 19, 2015
Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule : après les renoncements de Shell, c’est l’administration de Barack Obama elle-même qui vient de suspendre les autorisations d’exploration pétrolière dans les eaux américaines situées en Arctique. Et cela jusqu’en 2017.

Un petit pas pour Obama, un grand pas pour le climat

En effet, la secrétaire à l’intérieur, Sally Jewell, a annoncé dans un communiqué l’annulation de deux prochaines enchères pour des concessions sous les mers des Tchouktches (2016) et de Beaufort (2017) – et a affirmé la volonté du gouvernement de ne pas mettre de nouveaux permis aux enchères. En outre, le gouvernement de Barack Obama a rejeté les demandes des pétrolières Shell et Statoil qui réclamaient une extension de leurs concessions de dix ans, expirant en 2017 dans la mer de Beaufort et en 2020 dans celle des Tchouktches.

Certes, il s’agit d’un petit pas. Mais c’est aussi un vrai basculement politique et culturel concernant les énergies fossiles et leur rôle dans nos économies et de ce point de vue, une décision historique qui vient couronner la mobilisation de longue haleine des militants engagés contre Shell.

Et l’enjeu est important : si toutes les réserves d’énergie fossile connues étaient exploitées, elles nous mèneraient mécaniquement bien au-delà du seuil des degrés d’augmentation au-delà desquels la civilisation humaine est promise au chaos le plus sombre. Tout nouveau projet d’exploration pour trouver des énergies fossiles s’inscrit donc désormais dans une démarche clairement climaticide.

Les conditions réglementaires liées aux permis en cours ont été nettement durcies, de sorte que ces permis apparaissent inexploitables dans un futur proche. Pour autant, la politique mise en place doit aller plus loin encore et dessiner une sanctuarisation définitive de la dernière région encore préservée la planète.

 Mais il reste encore beaucoup à faire…

Si nous saluons la décision du président américain, nous restons mobilisés. D’autant que les compagnies pétrolières ont encore la possibilité de faire appel de cette décision et que certains parlementaires républicains au Congrès, comme Lisa Murkowski, élue dans l’Etat d’Alaska, ont annoncé qu’ils se battraient pour étendre les permis en cours.

Qui plus est, alors que la COP21 approche, il est urgent que tous les Etats du monde s’engagent à laisser les fossiles dans le sol en opérant une transition énergétique rapide vers 100% d’énergies renouvelables.

Continuons d’exiger une protection permanente pour l’Arctique. Demandez la création d’une zone naturelle protégée dans les eaux internationales autour du pôle Nord, et l’interdiction des industries destructrices et polluantes dans la région Arctique.