Panneaux solaires et éolienne.
La Communication de la Commission Européenne est en effet un pot
pourri de toutes les bonnes et mauvaises solutions pour lutter
contre la crise climatique et faire face aux enjeux énergétiques
qui se profilent. Renouvelables, efficacité, mais aussi nucléaire,
charbon "propre", séquestration… tout y est, et chacun pourra
piocher au gré de ses préférences dans ce menu.
Certains décideurs et médias se sont font largement l'écho du
soutien qu'apporte le paquet énergétique au nucléaire. Pourtant, si
le document rappelle des avantages supposés de l'énergie nucléaire,
il ne propose rien de concret si ce n'est de mieux coordonner les
enjeux de sécurité et de sûreté.
Greenpeace rappelle sa ferme opposition au nucléaire.
Contrairement aux affirmations faites dans le plan de la
Commission, les ressources d'uranium sont aussi limitées que celles
des énergies fossiles et sont aujourd'hui estimées à environ 60
ans. De plus, bien que les centrales nucléaires n'émettent pas de
gaz à effet de serre, le recours au nucléaire pour lutter contre
les changements climatiques est une option chère et dangereuse,
mais surtout inefficace. Selon un scénario développé par
l'association d'experts Global Chance (1), si l'on
multipliait par 3 le parc nucléaire actuel d'ici 2030, seules 9%
des émissions seraient évitées.
Concernant les émissions de gaz à effet serre, la Commission
propose une réduction de 20% en 2020. «Si cet objectif est confirmé
aujourd'hui, c'est une grosse erreur politique et scientifique. Un
tel objectif démontrerait que l'Union Européenne ne prend pas les
mesures nécessaires pour lutter contre les impacts dévastateurs des
changements climatiques » estime Mahi Siderou, chargée des
questions climatiques et énergétique au bureau européen de
Greenpeace. Afin de diviser par 4 les émissions de l'union d'ici
2050 et surtout de limiter le réchauffement planétaire à 2°C,
l'Union Européenne doit se fixer pour objectif de réduire de 30%
ces émissions d'ici 2020.
Enfin concernant les énergies renouvelables, Greenpeace
s'inquiète de la volonté de la Commission de vouloir réviser les
politiques actuelles, ce qui pourrait diminuer la confiance des
investisseurs. La Commission propose notamment de fixer un objectif
global pour le recours aux énergies renouvelables, alors que les
objectifs par secteurs (électricité, transport, chaleur) ont prouvé
leur efficacité.
Si l'urgence climatique se fait de plus en plus grande,
Greenpeace estime que les solutions existent: efficacité, sobriété
et renouvelables étant le triptyque de base. Greenpeace appelle la
Commission et les Etats membres à se détourner des mauvaises
solutions que sont le nucléaire, le charbon soi-disant propre et la
séquestration.
Téléchargez le briefing de 6 pages (en
anglais)
1. Les Cahiers de Global Chance n°21 - « Le scénario SUNBURN de
relance du nucléaire mondial ».