Communication sur la politique énergétique européenne: un pot-pourri sans odeur

Actualité - janvier 11, 2007
Le 10/01/07 - La Commission Européenne devrait publier aujourd'hui une Communication sur l'énergie avec pour objectif de lutter contre les changements climatiques et d'assurer une meilleure indépendance énergétique de l'Europe. Greenpeace estime que sous le bel emballage, le paquet énergétique de la Commission manque profondément de fond.

Panneaux solaires et éolienne.

La Communication de la Commission Européenne est en effet un pot pourri de toutes les bonnes et mauvaises solutions pour lutter contre la crise climatique et faire face aux  enjeux énergétiques qui se profilent. Renouvelables, efficacité, mais aussi nucléaire, charbon "propre", séquestration… tout y est, et chacun pourra piocher au gré de ses préférences dans ce menu.

Certains décideurs et médias se sont font largement l'écho du soutien qu'apporte le paquet énergétique au nucléaire. Pourtant, si le document rappelle des avantages supposés de l'énergie nucléaire, il ne propose rien de concret si ce n'est de mieux coordonner les enjeux de sécurité et de sûreté.

Greenpeace rappelle sa ferme opposition au nucléaire. Contrairement aux affirmations faites dans le plan de la Commission, les ressources d'uranium sont aussi limitées que celles des énergies fossiles et sont aujourd'hui estimées à environ 60 ans. De plus, bien que les centrales nucléaires n'émettent pas de gaz à effet de serre, le recours au nucléaire pour lutter contre les changements climatiques est une option chère et dangereuse, mais surtout inefficace. Selon un scénario développé par l'association d'experts Global Chance (1), si l'on multipliait par 3 le parc nucléaire actuel d'ici 2030, seules 9% des émissions seraient évitées.

Concernant les émissions de gaz à effet serre, la Commission propose une réduction de 20% en 2020. «Si cet objectif est confirmé aujourd'hui, c'est une grosse erreur politique et scientifique. Un tel objectif démontrerait que l'Union Européenne ne prend pas les mesures nécessaires pour lutter contre les impacts dévastateurs des changements climatiques » estime Mahi Siderou, chargée des questions climatiques et énergétique au bureau européen de Greenpeace. Afin de diviser par 4 les émissions de l'union d'ici 2050 et surtout de limiter le réchauffement planétaire à 2°C, l'Union Européenne doit se fixer pour objectif de réduire de 30% ces émissions d'ici 2020.

Enfin concernant les énergies renouvelables, Greenpeace s'inquiète de la volonté de la Commission de vouloir réviser les politiques actuelles, ce qui pourrait diminuer la confiance des investisseurs. La Commission propose notamment de fixer un objectif global pour le recours aux énergies renouvelables, alors que les objectifs par secteurs (électricité, transport, chaleur) ont prouvé leur efficacité.

Si l'urgence climatique se fait de plus en plus grande, Greenpeace estime que les solutions existent: efficacité, sobriété et renouvelables étant le triptyque de base. Greenpeace appelle la Commission et les Etats membres à se détourner des mauvaises solutions que sont le nucléaire, le charbon soi-disant propre et la séquestration.

Téléchargez le briefing de 6 pages (en anglais)

1. Les Cahiers de Global Chance n°21 - « Le scénario SUNBURN de relance du nucléaire mondial ».

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