Greenpeace intercepte le Clemenceau au large des côtes égyptiennes

Actualité - janvier 12, 2006
L'association Greenpeace a intercepté le porte-avions Clemenceau ce matin, à 7h30, à 90 miles nautiques de l'entrée du canal de Suez. Deux militants, un Français et un Danois, sont montés en haut du mât du navire. L'association écologiste demande à l'Egypte, signataire de la convention de Bâle, qu'elle refuse au Clemenceau l'accès au Canal de Suez afin de bloquer le remorquage du navire vers l'Inde où il doit être démantelé.Participez à notre cyberaction

Deux activistes à bord du porte-avions Clemenceau, à 50 miles nautiques des côtes égyptiennes, brandissant une banderole "Pas d'amiante en Inde".

Cette nouvelle action de Greenpeace s'inscrit dans le combat mené depuis de nombreuses semaines par différentes associations en France et en Inde pour pousser le gouvernement français à respecter ses engagements initiaux concernant la quantité d'amiante présente sur le bateau.

"Le Clemenceau présente aujourd'hui un danger immédiat et direct pour l'environnement et les ouvriers indiens, explique Jérémy, l'activiste français de Greenpeace actuellement présent sur le Clemenceau. La France, qui ne respecte pas la convention de Bâle, n'a tenu ni ses engagements de désamiantage ni ses engagements de formation des personnels indiens. Elle doit arrêter son hypocrisie en continuant de qualifier cette coque rouillée de navire militaire. Nous ne pouvons simplement pas laisser le bateau aller plus loin: ce déchet doit repartir en France où il doit être désamianté complètement et les autorités indiennes ne doivent pas l'accepter en l'état."

Le 6 janvier, la Commission spéciale de la Cour Suprême indienne, chargée d'examiner l'acceptabilité du Clemenceau sur le chantier de démantèlement d'Alang, avait déjà refusé au Clemenceau l'autorisation de pénétrer dans les eaux territoriales indiennes. Selon un porte-parole de cette Commission, les estimations fournies par la France sur les quantités d'amiante sont encore "incomplètes, inutiles, non transparentes et variables". L'Etat indien rendra sa décision finale le 20 janvier prochain.

Hier, en France, le juge du tribunal de grande instance de Versailles a donné raison à Greenpeace et Ban Asbestos. Les associations avaient déposé un recours pour obtenir les estimations de tonnage d'amiante réalisées par la société Technopure qui évalue la quantité d'amiante à bord entre 500 et 1000 tonnes. Deux experts ont ainsi été chargés d'examiner ces documents pour valider les chiffres et appréciations qui y sont présentées. Ils devront présenter leurs conclusions aux associations avant le 15 février prochain.

"Le gouvernement français s'enferme dans une stratégie de dénégation du droit international qui va droit dans le mur, explique Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Il est plus que temps d'en sortir, de rapatrier le Clemenceau pour le désamianter."