Actualité - novembre 15, 2008
Johannesburg, le 13 novembre 2008 – Greenpeace ouvre aujourd'hui son premier bureau en Afrique. Ce lancement correspond à l'engagement à long terme d'une présence solide en Afrique, vouée à répondre aux problèmes environnementaux urgents, déplorés sur le continent. Ce lancement sera suivi, le 24 novembre prochain, par l'ouverture d'un bureau à Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) et d'un troisième, début 2009, à Dakar au Sénégal. Ces zones sont essentielles pour lutter contre les changements climatiques, la déforestation ou la surpêche.
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L'ouverture des deux bureaux africains de Greenpeace précède de
peu la tenue, à Poznan en Pologne (1-13 décembre) des négociations
sur le climat, orchestrées par les Nations Unies. L'objectif de ces
négociations sera d'orienter le monde vers une réduction des gaz à
effet de serre et la prévention des changements climatiques induits
par l'homme.
Alors que l'Afrique contribue très peu aux changements
climatiques, ce continent sera parmi les premiers à être touché de
plein fouet par les impacts de ces bouleversements. Plus de 180
millions de personnes pourraient mourir des suites des changements
climatiques en Afrique sub-saharienne d'ici la fin du siècle. Des
pluviosités imprévisibles, des rendements agricoles moindres et des
ressources affaiblies provoquent déjà des flux migratoires et une
recrudescence des tensions et des conflits.
«L'Afrique du Sud doit jouer un rôle actif pour que les
négociations des Nations unies sur le climat débouchent sur la mise
à disposition des pays en développement d'un financement conséquent
provenant des pays industrialisés et leur permettent de s'adapter
et d'atténuer les effets dévastateurs des changements climatiques.
Le gouvernement sud africain devrait aider les pays d'Afrique
centrale en soutenant la création de mécanismes de financement
aptes à rendre la protection des forêts tropicales et du climat
plus intéressante économiquement que les activités de l'industrie
du bois», déclare Amadou Kanoute, directeur exécutif de Greenpeace
Afrique.
La destruction des forêts tropicales est responsable d'environ
20% des émissions planétaires de gaz à effet de serre.
Changements climatiques: l'Afrique du Sud, le 14ème émetteur de
CO2 au monde, doit s'engager à prendre des mesures quantifiables
pour réduire ses gaz à effet de serre en y incluant la fin de sa
dépendance au charbon, sans prévoir une nouvelle expansion du
nucléaire. L'Afrique du Sud - comme l'ensemble du continent - peut
se tourner massivement vers les énergies renouvelables: le soleil,
le vent, la biomasse et pourrait prendre la tête du volet africain
de la r[é]volution énergétique. Cette r[é]volution ne permettrait
pas uniquement de réduire les changements climatiques mais aussi
d'apporter de l'électricité dans des zones rurales et d'y apporter
ainsi développement, emploi et croissance économique.
Protection des forêts tropicales: l'industrie du bois menace les
forêts tropicales du Bassin du Congo et les 40 millions de
personnes qui en dépendent au quotidien. Ces forêts jouent un rôle
crucial dans la régulation du climat planétaire. Cependant, si les
coupes forestières se poursuivent au rythme actuel, la RDC risque
de perdre 40% de ses forêts dans les quarante prochaines années.
Greenpeace plaide pour l'adoption de mécanismes financiers 'Forêts
pour le Climat' qui permettraient aux forêts du Bassin du Congo de
conserver plus de valeur économique en restant sur pieds plutôt
qu'en étant abattues pour les besoins de l'industrie du bois.
Défense des océans: la vie marine au large des côtes ouest de
l'Afrique est éradiquée par flottes étrangères : les communautés
locales sont dévastées, privées de ressources nutritionnelles
essentielles, ce qui engendre de la pauvreté et une hausse de
l'insécurité alimentaire. Les pêches illégales et sans licence
doivent cesser. Greenpeace militera pour des pêcheries durables,
gérées et financées par les Africains ainsi que pour des contrôles
et une gestion renforcés.
«Il est fondamental de s'attaquer aux problèmes environnementaux
en Afrique, pour les générations futures et le monde entier.
L'Afrique ne sera pas uniquement un des continents le plus
rapidement et fortement touché par les changements climatiques.
L'Afrique peut également faire partie de la solution. En se
mobilisant pour développer son potentiel en énergies renouvelables
et la protection de ses forêts, l'Afrique pourra jouer un rôle
pilote dans le développement environnemental», conclut Gerd
Leipold, directeur exécutif de Greenpeace International.