Actualité - mai 11, 2006
Ce matin, Greenpeace a retourné au géant du lait européen Campina, 2000 litres de son «lait OGM». Des militants de l’organisation ont rempli de larges réservoirs avec ce lait, qu’ils ont ensuite utilisés pour bloquer l’entrée du siège social de l’entreprise à Zaltbommel, aux Pays Bas. Le «lait OGM» rendu à Campina avait été «confisqué» par Greenpeace Luxembourg, au supermarché Delhaize à Bertrange, lors d’une action en décembre dernier. Il provient de vaches nourries avec des matières fourragères transgéniques.
Des militants Greenpeace remplissent de larges réservoirs avec du lait "OGM" qu'ils ont retournés à son producteur, Campina.
Greenpeace exige de Campina, qui assure qu'elle ne vend que des
produits laitiers «naturels», qu'elle mette un terme définitif à
l'incorporation d'OGM dans l'alimentation des vaches. Cette
pratique endommage sérieusement et de manière irréversible
l'environnement et va à l'encontre des vœux de la majorité des
consommateurs européens comme ceux habitant le Luxembourg, qui
refusent les OGM dans leurs assiettes.
«Les plantes transgéniques sont bénéfiques pour l'environnement»
! C'est encore aujourd'hui ce qu'essayent de faire croire les
firmes des biotechnologies responsables des OGM. Jusqu'à présent,
Campina en a toujours été convaincu et refuse de voir la réalité en
face. Pourtant un bon nombre d'études scientifiques démontrent le
contraire. «Les OGM sont peu fiables et imprévisibles. Une fois
semés, aucun contrôle ne peut plus être exercé et une contamination
génétique des plantes conventionnelles et biologiques devient alors
inévitable», explique Anne Thomas de Greenpeace Luxembourg. Des
études menées en champs par Greenpeace en Espagne, le seul pays
européen à cultiver des OGM aujourd'hui à échelle commerciale, ont
confirmé ce fait (1). En Argentine, deuxième plus gros producteur
d'OGM au monde, la culture de soja transgénique sur des millions
d'hectares a provoqué un accroissement important des quantités de
pesticides utilisées et contribue à la destruction des forêts
anciennes du pays (2).
Campina est l'un des leaders des produits laitiers en Europe.
Ses principaux marchés sont l'Allemagne et le Benelux. Au
Luxembourg, l'entreprise vend ses produits sous les marques
Campina, Landliebe et Joyvalle. «La disponibilité sur le marché
mondial en matières fourragères ne contenant pas d'OGM est assurée
plus qu'il n'en faut à l'heure actuelle. Campina, de part sa
position dominante, pourrait envoyer un signal clair à l'Europe
entière en renonçant aux OGM dans l'alimentation animale. La
demande générale pour ce type de matières ne ferait qu'augmenter et
Campina se trouverait alors en phase avec son message publicitaire
vantant le 'naturel' de ses produits laitiers!» continue Jeroen
Scharroo de Greenpeace Pays-Bas.
Les OGM ne sont pas «naturels» et les entreprises, de plus en
plus nombreuses, l'ont compris et ont par conséquent changé leur
mode de production. Emmi, le leader des produits laitiers en Suisse
aussi bien que Tirolmilch, Kärnter Milch et Nöm, d'importantes
entreprises autrichiennes ou encore la Upländer Bauernmolkerei en
Allemagne ont ainsi déjà franchi le cap et renoncé aux OGM dans
l'alimentation des vaches à l'origine de leurs produits. «Les
consommateurs sont contre l'utilisation des OGM au sein de la
chaîne de production alimentaire. Campina ne ferait qu'excaucer
leurs vœux et permettre l'essor d'une agriculture plus respectueuse
des bêtes et de la terre en stoppant la prolifération des OGM au
sein des mangeoires. Au-delà de Campina, c'est d'ailleurs aussi la
voie que devrait suivre l'ensemble de la filière 'lait' en Europe
comme au Luxembourg» conclut Anne Thomas.
(1)
http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/l-impossible-coexistence
(2)
http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/les-ogm-dans-l-alimentation-de