Les forêts anciennes du Congo doivent être davantage protégées !

Actualité - janvier 27, 2009
Le gouvernement congolais a clôturé hier une révision de l'industrie forestière, sponsorisée par la Banque mondiale, avec quelques résultats positifs. Malheureusement, les autorités ont également autorisé l'industrie à reprendre l'exploitation sur une surface deux fois plus vaste que la superficie recommandée.

Enfant “Pygmée” dans la forêt, région du lac Tumba, Mabali. Selon certaines estimations 40 millions de personnes dépendent de la forêt pour assurer leur quotidien.

Les autorités congolaises ont rejeté 68 des 87 objections des sociétés forestières dont les contrats étaient menacés, un signe manifeste que le gouvernement ne s'est pas totalement laissé influencer par la pression exercée par les entreprises. Mais Greenpeace dénonce quelques problèmes importants, en rapport surtout avec la faible gouvernance qui caractérise le pays et le manque de contrôle de la sylviculture au Congo. Nul ne sait vraiment comment le gouvernement va imposer la résiliation des contrats sur le terrain.

Le gouvernement congolais avait constitué un groupe de travail technique pour revoir toutes les concessions de coupe en cours. Ce groupe de travail a recommandé de réduire à 4,4 millions d'hectares la surface forestière autorisée pour l'exploitation. Mais le gouvernement n'a pas suivi cette recommandation et a approuvé 65 contrats, couvrant pratiquement dix millions d'hectares.

Abattage légal ?

Le processus de révision de l'exploitation forestière a été très critiqué. Un observateur indépendant nommé par le gouvernement à la demande de la Banque mondiale a admis que les critères légaux essentiels n'étaient pas respectés. Le moratoire sur les nouvelles concessions de coupe de 2002 a été massivement violé et la loi forestière mise en œuvre il y a six ans n'est toujours pas appliquée.

Des entreprises d'exploitation forestière étrangères comme le groupe suisse Danzer ou le groupe Nordsüdtimber, dont le siège est sis au Liechtenstein, ont pu acquérir des centaines de milliers d'hectares de forêt sous prétexte d'une réorganisation et d'une relocalisation des anciennes concessions de coupe.

Greenpeace appelle le gouvernement congolais à maintenir le moratoire sur l'octroi de nouvelles autorisations de coupe jusqu'à ce qu'un plan national d'utilisation du sol soit élaboré, avec la participation de la population, et jusqu'à ce qu'une gestion forestière plus efficace et plus raisonnée soit possible.

Les autorités congolaises ne doivent pas céder

La préservation des forêts congolaises revêt une importance vitale dans la lutte contre le réchauffement de la planète. La forêt du bassin du Congo est la seconde forêt tropicale humide au monde et constitue donc un important réservoir pour le stockage des gaz à effet de serre. Le déboisement mondial est responsable de 20 % des émissions de CO2.

Greenpeace espère que l'achèvement de la révision et la suppression de certaines autorisations ne pousseront pas les sociétés forestières à rechercher des possibilités d'exploitation alternatives.

Les Africains risquent d'être les grandes victimes du changement climatique. Le gouvernement doit protéger les forêts, non seulement pour leur rôle dans la stabilisation du climat, mais surtout pour les Congolais eux-mêmes, qui dépendent de ces forêts et qui souffrent le plus de leur pillage incessant.

Thèmes
Tags