Comme vous pourrez le voir sur ces images, les
militants de Greenpeace ont été violemment pris à parti par les pêcheurs
présents, qui n’ont pas hésité à foncer sur les zodiacs de l’association les
abordant avec des couteaux attachés au bout de lances, ou à arracher un drapeau
à un militant et frapper avec la hampe. L’un des militants a été grièvement
blessé, un harpon lui a transpercé la jambe gauche.
Une attaque d'une rare violence de la part des thoniers
Sept thoniers senneurs ont attaqué simultanément avec une
extrême violence les militants de Greenpeace. Les pêcheurs, dans
leurs navires de trente mètres, ont foncé sur les zodiacs de
l'organisation, mettant en danger les militants pacifistes. Les
pêcheurs les ont ensuite abordés avec des couteaux attachés au bout
de lances, ils ont tiré à l'aide de fusées de signalisation sur les
militants et sur l'hélicoptère de Greenpeace qui survolait la scène
de l'action pour prendre des photos et pouvoir témoigner de ce qui
se passait. Un des militants a été harponné et traîné sur plusieurs
mètres. Très gravement blessé, il a réussi à se libérer en
arrachant le harpon de sa jambe juste avant d'être tiré dans l'eau.
Il a été évacué en hélicoptère vers un hôpital de Malte.
«Les thoniers, et en particulier ceux des armements Avallone, ne
connaissent que la brutalité : nos militants venaient avec de
simples sacs de sable pour abaisser les filets et libérer les
poissons. Les pêcheurs les ont agressés avec des couteaux, des
harpons, des fusées d'appel, déclare Pascal Husting, directeur
général de Greenpeace France. Greenpeace va immédiatement saisir la
justice française et les autorités européennes pour que la lumière
soit faite et que les responsables de cette agression sauvage
soient sanctionnés comme il se doit.»
Il y a urgence: 80% de thons ont disparus en 20 ans
Depuis l'avènement de la pêche industrielle, selon les
scientifiques, le nombre de thons rouges adultes a diminué de 80%.
C'est un des critères retenus par ces scientifiques pour considérer
l'espèce comme menacée. «Si on n'arrête pas cette pêche
aujourd'hui, l'espèce pourrait ne plus être en mesure de se
reproduire et de tenir sa place dans l'écosystème dès 2012»
explique Paul delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg.
Les pêcheurs sont censés respecter des quotas, qui baissent
chaque année mais demeurent bien au-delà des recommandations des
experts. Le quota accordé pour 2010 s'élève à 13 500 tonnes, alors
que les scientifiques de l'Iccat, l'organisation qui gère
la pêche du thon rouge, estiment qu'avec une limite à 8 000 tonnes,
on aurait seulement une chance sur deux de voir le stock se
reconstituer d'ici à 2022.
La solution est politique: moratoire sur la pêche et réserves
marines
L'Italie a imposé un moratoire à ses pêcheurs industriels, et
elle les indemnisera pour qu'ils restent à quai. La France, une des
plus importantes flottes de thoniers senneurs en Méditerranée,
devrait calquer sa politique de pêche sur la position
italienne.
«Greenpeace demande un moratoire immédiat sur la pêche au thon
rouge et la création de réserves marines, notamment sur la zone des
Baléares où cette espèce se reproduit. Ainsi, le stock pourra se
reconstituer et la mer pourra survivre» conclut Paul Delaunois.
Aujourd'hui plus que jamais, le soutien des citoyens européens
est nécessaire pour ouvrir les yeux des responsables
politiques français. Vous aussi, agissez: Interpellez avec nous
Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture de la France!