Commentaires sur le Rapport spécial du GIEC à propos des événements météorologiques extrêmes

Communiqués de presse - novembre 18, 2011
Le Groupe d´experts intergouvernemental sur l´évolution du climat (GIEC) a publié le 18 novembre à Kampala (Ouganda) le résumé à l'intention des décideurs du Rapport spécial «Gérer les risques d'événements extrêmes et des catastrophes pour améliorer l'adaptation au changement climatique» (SREX). Dans ce résumé dont la version complète sera publiée en février 2012, les climatologues du GIEC ont analysé les données climatiques observées, leur corrélation avec des événements météorologiques extrêmes et ont modélisé des scénarios futurs. Les scientifiques mettent en garde contre le fait que des précipitations extrêmes (pluie et neige), des inondations, des vagues de chaleur et de sécheresse, augmenteront en intensité et en fréquence. Ces phénomènes seront exacerbés par la pollution croissante de l'atmosphère générée par une augmentation des gaz à effet de serre.

L'ouragan Charley, 2004/08/16, Pine Island, USA. Des maisons complètement détruites par l'ouragan Charley.

Ces derniers mois, le monde a été marqué par une multitude d´événements météorologiques extrêmes:
  • La capitale de la Thaïlande connaît actuellement les pires inondations depuis plus de 50 ans. Les conséquences pour Bangkok, où des quartiers entiers sont inondés depuis des semaines, ne peuvent pas encore être estimées. Plus de 13 millions de personnes thaïlandaises sont affectées par les inondations, plus de 500 personnes en sont mortes.
  • Début novembre 2011, un gigantesque tourbillon de basse pression a balayé le sud de l'Europe et a causé des pluies torrentielles en Italie. A Gênes, les rues étaient submergées par des inondations torrentielles. Au moins 16 personnes sont mortes, noyées dans les rivières.
  • En 2010, en Pakistan, la moitié du pays a été sous l'eau à cause des inondations diluviennes. En été 2011, il y avait de nouveau des inondations importantes qui ont détruit les récoltes.
  • La vague de chaleur à Moscou en 2010 a même dépassé les records de l'été 2003 en Europe, qui avait conduit à des milliers de morts. Dans l'ouest de la Russie, les conséquences ont été multiples: de vastes incendies de forêt, de mauvaises récoltes, etc.

De tels événements climatiques extrêmes vont devenir plus fréquents et seront de plus en plus dangereux si la communauté mondiale ne traite pas la crise climatique avec la même conviction que la crise financière.

Les coûts humains et économiques dévastateurs du changement climatique sont déjà supportés principalement par les pays en développement, particulièrement vulnérables, où de nombreuses personnes vivent dans des régions densément peuplées et des zones côtières. En raison de la pauvreté, elles ne peuvent pas, le plus souvent, se protéger contre ces phénomènes météorologiques extrêmes. Dans le futur, les pays développés seront aussi de plus en plus affectés.

Dans quelques jours, les négociations internationales sur la protection du climat seront poursuivies à Durban, en Afrique du Sud. Greenpeace exige que lors de cette conférence un calendrier soit convenu pour savoir comment les émissions des gaz à effet de serre pourront être réduites en respectant la nécessité scientifique de limiter l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2° Celsius. A l´heure actuelle, les engagements qui ont été faits par les différents partenaires sont loin d´être suffisants.

«Après deux décennies de négociations internationales sur la protection du climat, nous devons constater qu´au lieu d´avoir atteint une réduction des gaz à effet de serre, la pollution de l'atmosphère avec des gaz à effet de serre continue à augmenter», explique Martina Holbach, chargée de la campagne climat et énergie chez Greenpeace Luxembourg. «A Durban, les gouvernements doivent enfin répondre à la crise internationale sur le climat et se mettre d´accord sur une feuille de route afin d´adopter au plus tard en 2015 un accord global et ambitieux sur la protection du climat."

«Tous les pays doivent prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de façon drastique et pour soutenir les pays en développement avec le soutien financier et technique dont ils ont besoin pour être en capacité de faire face aux impacts du changement climatique», demande Martina Holbach. « Afin qu´il y ait finalement une ouverture à Durban, nous appellons les ministres Claude Wiseler et Marco Schank, à se battre pour que l'Union européenne, alors qu'elle a été pionnière dans la protection du climat, se décide enfin à augmenter ses objectifs climatiques ».

Pour en savoir plus: lire la fiche d'information (en anglais):

http://ipcc-wg2.gov/SREX/images/uploads/SREX_fact_sheet.pdf

ou regarder la présentation du GIEC (en anglais):

http://ipcc-wg2.gov/SREX/images/uploads/IPCC_SREX_slide_deck.pdf

Plus d´information: Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, tél. 54 62 52 24