ONG Friendship: être la voix de la réalité

Visite de son emblématique fondatrice au Luxembourg

Communiqués de presse - octobre 13, 2011
"Nous aidons les plus démunis parce que nous sentons la douleur et l'injustice, et nous sommes déterminés à assurer que notre travail fera une différence". Tels ont été les propos de Runa Khan, fondatrice de l’ONG Friendship lors de son passage au Luxembourg dans les locaux de l’étude d’avocats Elvinger, Hoss et Prussen, le 10 octobre 2011. Depuis plus de 10 ans, Runa Khan et son association agissent dans les régions du Bangladesh où le gouvernement est aux abonnés absents: dans les îles situées dans le Brahmapoutre dans le nord du pays et les villes côtières du sud, une région qui a été durement frappée par le cyclone Sidr en 2007.



Runa Khan, fondatrice de Friendship

Depuis la création de Friendship en 1998, cette ONG a changé la vie de beaucoup de gens. Depuis 2001, plus d'un million de patients ont été traités grâce à deux bateaux-hôpitaux alors qu’un troisième – l'ancien Rainbow Warrior II dont Greenpeace a fait cadeau à Friendship en août 2011 et qui est alors devenu le «Rongdhonu», sera mis en fonctionnement en 2012 sous le nouveau nom de «Rongdhonu». A côté de l’engagement dans le domaine de la santé et de l’aide d’urgence, Friendship compte également 70 écoles primaires ainsi que 35 centres d’alphabétisation pour adultes.

Lors de son discours très engagé, Runa Khan a souligné à maintes reprises que faute de soutien des autorités publiques, «nous avons décidé d'être la voix de la réalité et répondre aux besoins immédiats directement à travers la prestation de services». Mais le soutien va bien au-delà: l’ONG Friendship s’engage à ce que les gens les plus démunis deviennent conscients de leurs droits de citoyens. Runa Khan et ses collègues ne se laissent pas décourager par ce travail d’Hercule dans un pays où le taux d’alphabétisation se situe aux alentours de 35%. «Malgré un éventail de bonnes lois dans mon pays et le soutien d’organisations ou de particuliers aux plus démunis, l’aide au développement ne fonctionne vraiment que si les gens ont eux-mêmes assez de force pour se permettre de rêver et de prendre des risques dans leur vie».

Le rôle du Luxembourg

Marc Elvinger partage la philosophie de Runa Khan.  Engagé depuis trente ans dans le monde des ONG, il a été impressionné par l’efficacité du travail de Friendship dans les domaines de la santé et de l’éducation et a décidé de rejoindre Friendship Luxembourg en 2007 ; depuis 2008, cette ONG est reconnue par le ministère luxembourgeois de la Coopération, qui soutient la plupart de ses projets.

De manière provocatrice, il a demandé s’il est juste qu’une ONG fasse le travail d’un gouvernement inefficace qui ne se soucie guère du bien-être de sa population.

«Une approche axée sur les services constitue une base efficace pour devenir un acteur incontournable dans le domaine des droits aux citoyens. Pour moi, il n’existe pas forcément deux modèles alternatifs.»

Le rôle de Friendship est donc double: contribuer à changer la situation de la population mais également la mentalité des décideurs politiques dans un pays comme le Bangladesh, trop souvent gangrené par la corruption et les obstacles bureaucratiques.