SOS Océans: La pêche profonde – Jusqu’au dernier poisson?

Communiqués de presse - octobre 28, 2011
Luxembourg, 28 octobre 2011 – Lors d’une conférence de presse ce matin au Musée d’Histoire naturelle au Grund, Greenpeace a présenté son rapport sur la problématique de la pêche profonde. Le rapport intitulé «Immersion – Jusqu’au dernier poisson?» démasque les crimes commis en mer et met en cause le modèle de pêche destructeur du chalutage en eau profonde. L’Union européenne est en train de réformer sa Politique Commune de la Pêche (PCP). Greenpeace Luxembourg demande au Ministre en charge des questions de la pêche, Romain Schneider, aux députés et députés européens du Luxembourg de s’engager pour que la proposition actuelle de réforme de la PCP soit améliorée et mette notamment fin à la surpêche et aux pratiques destructrices de la pêche profonde.

La pêche profonde – Jusqu’au dernier poisson?

Les flottes de pêche industrielle des Etats membres de l’UE, notamment de l’Espagne, de la France et des Pays-Bas, pêchent de plus en plus loin. Dans le quasi anonymat du grand large, ils pillent quotidiennement les océans. La flotte européenne est en surcapacité, elle compte trop de navires et réalise trop de captures. Plus de 80 % des stocks de poisson de la Méditerranée et plus de 60% de ceux de l’Atlantique sont en état de surpêche. Le chalutage de fond est une des pratiques de pêche les plus destructrices. Il est pratiqué dans des profondeurs de 400 à 1500 mètres. Les bateaux de pêche profonde de la France et de l’Espagne sont responsables de 70% des prises issues de la pêche profonde. La pêche profonde est peu sélective, en moyenne 30 à 60% des captures sont rejetées en mer.

Le 17 octobre dernier, aux petites lueurs du jour, dans le port de Vigo en Espagne, des activistes de Greenpeace ont peint sur la coque de chalutiers de pêche de fond un message: “Stop Subsidies” – “Stop aux subventions”. Avec ce message, Greenpeace veut dénoncer le système sur lequel repose la pêche de grand fond européenne: hautement destructrice pour les écosystèmes marins, cette pêche est maintenue à flots grâce aux subventions de l’UE… et donc grâce à l’aide bien involontaire des contribuables européens! Actuellement les actions en mer de Greenpeace continuent. «Le chalutage de fond en haute mer cause des dommages irréversibles: des écosystèmes mettant de longues années à se constituer sont détruits et épuisés. De nombreuses espèces, non visées, sont décimées, capturées par le chalut, puis aussitôt rejetées à la mer, mortes ou mourantes», explique Maurice Losch, chargé de campagne Océans de Greenpeace Luxembourg.

Dans ce nouveau rapport «Immersion», Greenpeace met le doigt sur une des aberrations de la Politique Commune des Pêches. Ce rapport met en lumière un véritable scandale écologique. Le chalutage profond est une méthode destructrice du point de vue environnemental. En plus c’est une méthode inefficace économiquement; des études sur le modèle économique des pêches de grands fonds montrent que les bénéfices générés par ces navires ne se montent qu’à 10% de la valeur des prises débarquées, et ceci en tenant compte les subventions qui leur sont versées. Durant les dernières dizaines d’années cette pêche destructrice a reçu des subsides de l’UE, s’élevant à plusieurs millions d’euros. De 1996 à 2010, plus de 140 million d’euros des contribuables des Etats membres de l’Union européenne ont été investis dans la flotte de pêche profonde de l’Espagne. Plus de 9 millions d’euros entre 1996 et 2008 pour la Scapêche, la flotte d’Intermarché, la plus importante du secteur. L’UE subventionne actuellement la destruction de la biodiversité marine. «La pêche profonde n’a plus de sens! La réforme de la PCP est une chance pour changer. C’est l’occasion de mener une réforme de fond, de faire prendre un tournant à la gestion des pêches en Europe. Il y a urgence, de simples mesures d’ajustements des règles ne suffiraient pas à éviter l’effondrement des ressources en poisson et la disparition de nombreuses pêcheries», déclare Maurice Losch.

Les Etats membres et Parlement européen auront leur mot à dire. Actuellement plusieurs Etat membres, comme par exemple l’Espagne, grand bénéficiaire des subsides de l’actuelle PCP, défendent des pratiques et politiques de pêche irresponsables qui vident les océans. «Greenpeace Luxembourg demande au Ministre Romain Schneider, tout comme aux députés et députés européens luxembourgeois, de s’engager pour que l’Union européenne se donne une Politique de la pêche qui mette un terme à la surpêche et crée des réserves marines» conclut Maurice Losch.

Contact: Maurice Losch, chargé de campagne Océans

Tel. 621 215 024 ; Email :

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