Les émissions des gaz à effet de serre produits par les industries polluent l'atmosphère et réchauffent le climat de la planète.
La conférence de presse donnée avant-hier par Monsieur Jeannot
Krecké en compagnie de l'homme d'affaires russe Nikolay Bogachev
est une preuve supplémentaire de la capitulation du Luxembourg face
à la lutte contre les changements climatiques. S'il n'est pas
nouveau que le Luxembourg refuse de réduire sa dépendance
financière vis-à-vis du pétrole en continuant de favoriser le
tourisme à la pompe, il est particulièrement choquant d'apprendre
que ce gouvernement soutient ouvertement l'exploitation de
nouveaux champs de pétrole et de gaz en Afrique, Amérique latine ou
au Moyen-Orient.
En effet, comment peut-on expliquer aux citoyens luxembourgeois
à qui le gouvernement demande de faire des efforts pour réduire
leur consommation en énergie et diminuer les émissions de gaz à
effets de serre, à coup de plan national de réduction des émissions
de CO2 (1), de campagne publicitaire et d'effets d'annonce, si dans
le même temps, ce même gouvernement tient à favoriser des sociétés
comme "Young Energy Prize", dont le seul objet est de mettre encore
plus d'énergies fossiles sur le marché et donc d'émettre en final
des gaz à effet de serre responsables des changements
climatiques.
«Il faut clairement se demander quelle est encore la crédibilité
de ce gouvernement en matière climatique. Pourquoi Jean-Claude
Juncker signe-t-il encore des engagements internationaux et
européens que son ministre de l'Economie s'évertue à ignorer?»
ajoute Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg.
En mars dernier, les 27 états membres de l'Union européenne,
dont le Luxembourg, se sont engagés à réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre de 20% et à porter la proportion d'énergie
renouvelable à 20% d'ici 2020.
Quel sera le discours de Monsieur Lucien Lux, dans quelques
semaines à Bali, lors de la conférence des parties sur les suites à
donner au protocole de Kyoto? Se ralliera-t-il comme son collègue
Krecké, à la thèse du nouveau chouchou de la diversification
économique luxembourgeoise, Monsieur Bogachev, qui prétend que les
énergies alternatives ne représenteront que 6% en 2030, ou bien
racontera-t-il une belle histoire sur le prétendu engagement sans
faille du Luxembourg pour la protection du climat?
Le rapport «Energy (R)evolution - A sustainable World Energy
Outlook» (2) présenté par Greenpeace au début de l'année a démontré
que les énergies renouvelables pourraient satisfaire jusqu'à 35%
des besoins énergétiques mondiaux d'ici 2030, pour peu qu'il y ait
une volonté politique de promouvoir leur déploiement à grande
échelle au niveau mondial dans tous les secteurs, combinée à des
mesures d'efficacité énergétique de grande ampleur. Le rapport a
souligné que l'évolution future des énergies renouvelables
dépendra fortement des choix politiques de la communauté
internationale et de chaque gouvernement.
Visiblement, le gouvernement luxembourgeois a décidé de ne pas
faire ce choix et de tourner le dos aux solutions pour sauver le
climat. Quoi qu'il fasse dorénavant, maintenant que le Luxembourg a
troqué sa vertu climatique, qui ne pesait déjà pas bien lourd,
contre quelques pétrodollars sonnants et trébuchants, ces ministres
n'auront plus guère de crédibilité sur la scène internationale.
«Quand un gouvernement n'a pas de morale, on ne peut en attendre
la moindre cohérence» conclut Paul Delaunois.
Other contacts:
Paul Delaunois; tel: 54 62 52 22 ou 621 49 30 14
Roger Spautz; tel: 54 62 52 27 ou 621 23 33 61
Notes:
(1) Le Plan national de réduction des émissions de CO2 prévoit entre autre une augmentation de diverses taxes sur les carburants routiers et sur les automobiles.
(2)Rapport complet en allemand: http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/globale-energie-r-evolution; version abrégée en farnçais: http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/r-evolution-energetique-vers