“Cancún”: un signe d´espoir pour le climat - maintenant le vrai travail doit commencer!

Communiqués de presse - décembre 13, 2010
Le sommet de Cancun s’est achevé samedi. Il aura permis de sauver le processus de négociation multilatéral et international, mais pas encore le climat. «On pouvait s’attendre au pire à Cancún, y compris la mort du processus international, si le scénario de Copenhague se répétait. Heureusement, les gouvernements ont montré qu’ils pouvaient coopérer et avancer ensemble. Même s’il s’agit ici d’un tout petit pas, c’est un petit pas dans la direction d’un accord mondial» a déclaré Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg. «Un accord mondial est désormais possible à Durban, en Afrique du Sud, dans un an. Mais nous aurons besoin de décisions courageuses qui aident les pays à construire une économie verte et tienne les pollueurs pour responsables.»

Activist throw delegates a lifeline as the Cancun climate talks enter their final day

La question clé du financement a progressé

Cet enjeu majeur est en progrès : les gouvernements ont mis en place un fonds destiné à transférer les milliards dont les pays en développement ont besoin pour lutter contre les changements climatiques et la déforestation.  Mais si le fonds est validé, le mécanisme pour fournir l'argent nécessaire n'a pas été décidé. C'est donc pour le moment une coquille vide!

Une volonté de réduire les émissions liées à la destruction des forêts tropicales

Un mécanisme a été adopté: c'est la bonne nouvelle du sommet de Cancún. Ce mécanisme prend en compte la préservation de la biodiversité et les droits des populations vivant dans les forêts. Mais, en l'état, le texte n'offre cependant pas toutes les garanties d'efficacité et d'intégrité environnementales: une disposition de l'accord pourrait permettre aux pays abritant les grands massifs forestiers de ne sélectionner que certaines de leurs forêts, au lieu d'une approche au niveau nationale, comme le réclamaient les ONG environnementales. Cette disposition risque donc de permettre de déplacer le problème de la déforestation d'une région à l'autre du pays!

«Mais le meilleur aspect de cette décision est la suppression à la référence au marché carbone, bien que les lobbyistes américains et ceux des énergies fossiles se sont battus jusqu'au bout pour maintenir ce point. À Cancún, ils ont perdu, ce qui est bon pour les forêts et le climat!» poursuit Paul Delaunois.

Les grands pollueurs refusent de prendre leurs responsabilités

«Des progrès plus significatifs auraient pu être réalisés, sans le jeu néfaste des Etats-Unis, du Japon et de la Russie. Les déclarations des japonais et des russes contre la prolongation du protocole de Kyoto ont plombé le déroulement des négociations, et les Etats-Unis sont arrivés à Cancún, comme à Copenhague, avec des engagements faibles, alors que ce sont eux qui sont, historiquement, responsables de la majorité des émissions ! Ces trois pays ont constamment tiré vers le bas de nombreux volets des négociations et jeté le doute sur le potentiel de la conférence», analyse Paul Delaunois.

Et le Luxembourg?

Le doute persiste toujours quant à la position du Luxembourg sur l'objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bien que Jean-Claude Juncker s'était prononcé l'an dernier en faveur des -30% en 2020, Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures,  présent à la conférence, s'est fait beaucoup plus discret que ses homologues espagnol et portugais qui ont annoncé leur soutien au passage de 20% à 30%. Par cette annonce ces deux pays rejoignent le Royaume-Uni, le Danemark et le Parlement européen, mais aussi plus d'une quarantaine d'acteurs économiques majeurs tels qu'Unilever, Allianz, Danone ou Google.

«Il est plus que temps que le Luxembourg annonce clairement ses intentions. Il serait intolérable,  alors que le Partenariat pour le climat entre dans une phase cruciale, que le gouvernement décide de freiner les ambitions climatiques de l'Europe. Nous ne voyons qu'une alternative: le Luxembourg doit soutenir l'initiative du passage de -20% à -30% de manière inconditionnelle!»  ajoute Martina Holbach, en charge de la campagne climat/énergie pour Greenpeace Luxembourg.

Other contacts:

Paul Delaunois, tél. 621493014
Martina Holbach, tél. 621233362