Climat: Les scientifiques confirment leurs pronostics

Agissez avant qu’il ne soit trop tard

Communiqués de presse - février 3, 2007
Suite aux signaux d’alerte envoyés aujourd’hui par la communauté scientifique internationale quant à la menace de dangereux changements climatiques si les émissions ne sont pas réduites drastiquement, Greenpeace somme les gouvernements de prendre leurs responsabilités.

Le Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) réuni à Paris a finalisé son dernier rapport d'évaluation sur la science du changement climatique. Le rapport conclut que la continuation de la tendance «business-as-usual» conduira probablement à une augmentation des températures moyennes globales de 1,1 à 6,4 degrés Celsius d'ici 2095 par rapport aux niveaux de 1900-1999, causant plus de sécheresses, de vagues de chaleur, d'ouragans plus violents, la fonte accélérée des calottes glaciaires et l'augmentation rapide du niveau de la mer.  

«La bonne nouvelle est que notre connaissance du système climatique et de notre impact sur celui-ci s'est considérablement améliorée. La mauvaise nouvelle est que plus nous en savons, plus le futur apparaît précaire. Le message envoyé aux gouvernements ne peut être plus clair, et le laps de temps pour agir se restreint rapidement. Si le précédent rapport du GIEC était une sonnette  d'alarme, celui-ci est une sirène hurlante», commente Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.

Les principaux résultats sont:

• Le niveau de confiance quant à l'influence humaine sur le climat est désormais de 90%, soit bien plus que dans le précédent rapport d'évaluation, et ce pour l'ensemble des régions du monde.  

• La «sensibilité» du climat, c'est-à-dire comment le système climatique répond à un doublement des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère par rapport aux niveaux pré- industriels a été revue à la hausse. Auparavant, la meilleure estimation de réchauffement associé à un doublement des GES était de 2,5°C, elle a été portée à 3°C.

• La fourchette de réchauffement attendue d'ici 2100 si les émissions ne sont pas réduites a été largement confirmée: 1,8°C à 6,4°C d'ici 2095 au-dessus des niveaux de 1900 à 1999 (1).

• Il est probable d'avoir des cyclones tropicaux plus intenses, un résultat qui n'avait pas pu être atteint dans le troisième rapport d'évaluation. Les augmentations de l'intensité observées sont fortement corrélées à l'augmentation de la température des autres surfaces, comme prévu.

Les calottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland contribuent substantiellement (environ 15%) à l'élévation observée du niveau de la mer sur la période 1993-2003. Néanmoins, les modèles disent que la calotte glaciaire de l'Antarctique devrait en fait augmenter sous l'effet d'un accroissement des précipitations sur ce continent. Cela signifie que les modèles ne peuvent expliquer l'accroissement de la perte des glaces spécialement en Antarctique et ne prennent pas complètement en compte la fonte rapide et la décharge des glaces du Groenland. Donc, bien que nous sachions que l'élévation du niveau de la mer va être probablement plus important, il est très difficile de la quantifier pour l'heure.

Un réchauffement de 1,9 à 4,6°C au-dessus des niveaux pré- industriels aboutirait à la disparition de fait de la calotte groenlandaise, si la tendance se poursuit sur une période de mille ans ou davantage. Le niveau de la mer s'élèverait alors de 6 à 7 mètres. Le rapport conclut également que les prévisions de températures au Groenland sont comparables à celle de la période de réchauffement d'il y a 125 000 ans, quand le niveau des mers était 4 à 6 mètres plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui.  

«Nous devons maintenir l'augmentation moyenne de la température globale en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré- industriels pour éviter des impacts climatiques catastrophiques. Pour cela, les émissions globales doivent atteindre leur pic avant 2020 pour décroître ensuite rapidement», ajoute Roger Spautz.  

La semaine dernière Greenpeace avait publié un nouveau rapport, " [R]évolution énergétique", un scénario détaillé visant à diminuer les émissions de C02 mondiales de près de 50% d'ici 2050 tout en permettant l'augmentation de la consommation d'énergie et la croissance économique.

Other contacts:

Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361

Notes:

(1) Cette fourchette est comparable à celle énoncée dans le troisième rapport d’évaluation du GIEC pour les mêmes scénarios, soit 1,4 à 5,6°C d’ici 2100 au-dessus des niveaux de 1990. Néanmoins, elle ne peut être comparée directement avec la nouvelle fourchette, car les méthodes utilisées sont différentes de même que la période de temps considérée. La nouvelle fourchette couvre l’augmentation des températures pour la décennie 2090-2099 au-dessus des niveaux moyens de la période 1900-1999, alors que le troisième rapport d’évaluation compare l’élévation des températures en 2100 aux niveaux de 1990.