Des militants Greenpeace ont taillé un point d'interrogation long de 61 mètres dans un champ de maïs à Abbotsford, en Colombie-Britannique (Canada).
La contamination transgénique ne pouvant pas être maîtrisée et
les OGM restant des produits à risque, Greenpeace, le "Lëtzebuerger
Landesverband fir Beienzuucht" et l'"Initiative pour un Luxembourg
sans OGM" ont appellé, lors d'une conférence de presse, les
différents acteurs du dossier à être vigilants et toujours
pro-actifs dans la lutte contre les plantes transgéniques.
Le projet de loi n°5380 doit régler les problèmes de
"coexistence" en champs entre cultures OGM et non-OGM. Si grâce à
un dialogue constructif entre associations et gouvernement,
certains intérêts particuliers, comme ceux des apiculteurs, ont
bien fait l'objet d'amendements favorables, la clarté d'autre
points pourtant cruciaux laissent encore à désirer. "La culture des
plantes transgéniques nous concerne particulièrement: les abeilles
butinent la flore dans un rayon de 30 km2 sans faire de différence
entre OGM ou non-OGM! Nous avons été satisfaits de voir que nos
revendications ont bien été prises en compte, mais certains
problèmes fondamentaux ne sont toujours pas réglés. C'est le cas en
matière de responsabilité notamment. Celle-ci est certes 'sans
faute', les agriculteurs cultivant des OGM étant responsables de
plein droit des dommages qu'ils causent, mais les modalités de la
procédure de réparation ne sont toujours pas déterminées", explique
Roger Dammé du Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht.
Le projet de loi contient l'idée qu'un registre national relatif
à la localisation des champs OGM sera rendu public. Les
associations déplorent que le texte n'aille pas plus loin sur ce
point comme l'explique Raymond Aendekerk de l'"Initiative pour une
agriculture sans OGM au Luxembourg": "L'échange d'informations
entre les différents acteurs sur le terrain, notamment les voisins
directs des agriculteurs voulant planter des OGM, n'est pas réglé
dans les détails par le projet de loi. Ceux qui ne veulent pas
'faire de l'OGM', comme les agriculteurs biologiques par exemple,
vont devoir batailler afin que le droit de produire comme ils
l'entendent soit respecté, alors que ce devrait être
l'inverse".
Pour Greenpeace, un texte réglant la "coexistence", même si
celle-ci reste une utopie dans les faits, est nécessaire dans un
contexte économique européen qui autorise les OGM. Par contre,
l'association prévient qu'au vu des imprécisions contenues par la
loi, le vote de celle-ci pourrait en inciter plus d'un à planter
des OGM. "Des distances de sécurité entre cultures non-OGM et OGM
ont été proposées par un projet de règlement grand-ducal. Celui-ci
n'a pas été accepté par la Commission européenne et ne sera donc
pas voté la semaine prochaine. Nous espérons que les OGM ne feront
pas leur apparition au Luxembourg une fois que la loi sera votée.
Les plantes transgéniques posent des risques pour la sécurité
sanitaire et environnementale. Notre gouvernement et les différents
acteurs du dossier doivent tout faire afin qu'elles n'arrivent pas
dans les champs et les assiettes luxembourgeoises", conclut Maurice
Losch de Greenpeace Luxembourg.
Other contacts:
Maurice Losch, campagne OGM, Greenpeace Luxembourg, gsm: 621 19 46 21
Raymond Aendekerk, "Initiative pour une agriculture sans OGM au Luxembourg",
gsm: 621 26 12 95
Roger Dammé, Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht, gsm: 691 19 63 03
Notes:
Le projet de loi n°5380 sur la "coexistence" a été déposé en 2004 par le Ministre de l'agriculture Fernand Boden. Il a été maintes fois révisé depuis et a déjà fait l'objet de nombreuses discussions au sein des différentes commissions du Parlement et du Conseil d'Etat. Il a déjà été rejeté à une reprise par la Commission européenne pour non-conformité au droit européen. Greenpeace, le Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht et plusieurs associations agricoles appartenant à l'"Initiative pour un Luxembourg sans OGM" ont plusieurs fois commenté les différentes versions proposées.