Coexistence légalisée: risques approuvés ... et le Luxembourg contaminé?!

Communiqués de presse - janvier 28, 2008
Le projet de loi sur la "coexistence" entre cultures OGM et non-OGM devrait être voté par la Chambre des députés ce 31 janvier. Même si cette loi a fait l'objet d'amendements favorables en faveur d'une protection renforcée des apiculteurs et des agriculteurs conventionnels comme biologiques, il n'en demeure pas moins qu'elle va offrir un cadre juridique à la culture des OGM au Luxembourg.

Des militants Greenpeace ont taillé un point d'interrogation long de 61 mètres dans un champ de maïs à Abbotsford, en Colombie-Britannique (Canada).

La contamination transgénique ne pouvant pas être maîtrisée et les OGM restant des produits à risque, Greenpeace, le "Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht" et l'"Initiative pour un Luxembourg sans OGM" ont appellé, lors d'une conférence de presse, les différents acteurs du dossier à être vigilants et toujours pro-actifs dans la lutte contre les plantes transgéniques.

Le projet de loi n°5380 doit régler les problèmes de "coexistence" en champs entre cultures OGM et non-OGM. Si grâce à un dialogue constructif entre associations et gouvernement, certains intérêts particuliers, comme ceux des apiculteurs, ont bien fait l'objet d'amendements favorables, la clarté d'autre points pourtant cruciaux laissent encore à désirer. "La culture des plantes transgéniques nous concerne particulièrement: les abeilles butinent la flore dans un rayon de 30 km2 sans faire de différence entre OGM ou non-OGM! Nous avons été satisfaits de voir que nos revendications ont bien été prises en compte, mais certains problèmes fondamentaux ne sont toujours pas réglés. C'est le cas en matière de responsabilité notamment. Celle-ci est certes 'sans faute', les agriculteurs cultivant des OGM étant responsables de plein droit des dommages qu'ils causent, mais les modalités de la procédure de réparation ne sont toujours pas déterminées", explique Roger Dammé du Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht.

Le projet de loi contient l'idée qu'un registre national relatif à la localisation des champs OGM sera rendu public. Les associations déplorent que le texte n'aille pas plus loin sur ce point comme l'explique Raymond Aendekerk de l'"Initiative pour une agriculture sans OGM au Luxembourg": "L'échange d'informations entre les différents acteurs sur le terrain, notamment les voisins directs des agriculteurs voulant planter des OGM, n'est pas réglé dans les détails par le projet de loi. Ceux qui ne veulent pas 'faire de l'OGM', comme les agriculteurs biologiques par exemple, vont devoir batailler afin que le droit de produire comme ils l'entendent soit respecté, alors que ce devrait être l'inverse".

Pour Greenpeace, un texte réglant la "coexistence", même si celle-ci reste une utopie dans les faits, est nécessaire dans un contexte économique européen qui autorise les OGM. Par contre, l'association prévient qu'au vu des imprécisions contenues par la loi, le vote de celle-ci pourrait en inciter plus d'un à planter des OGM. "Des distances de sécurité entre cultures non-OGM et OGM ont été proposées par un projet de règlement grand-ducal. Celui-ci n'a pas été accepté par la Commission européenne et ne sera donc pas voté la semaine prochaine. Nous espérons que les OGM ne feront pas leur apparition au Luxembourg une fois que la loi sera votée. Les plantes transgéniques posent des risques pour la sécurité sanitaire et environnementale. Notre gouvernement et les différents acteurs du dossier doivent tout faire afin qu'elles n'arrivent pas dans les champs et les assiettes luxembourgeoises", conclut Maurice Losch de Greenpeace Luxembourg.

Other contacts:

Maurice Losch, campagne OGM, Greenpeace Luxembourg, gsm: 621 19 46 21
Raymond Aendekerk, "Initiative pour une agriculture sans OGM au Luxembourg",
gsm: 621 26 12 95
Roger Dammé, Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht, gsm: 691 19 63 03

Notes:

Le projet de loi n°5380 sur la "coexistence" a été déposé en 2004 par le Ministre de l'agriculture Fernand Boden. Il a été maintes fois révisé depuis et a déjà fait l'objet de nombreuses discussions au sein des différentes commissions du Parlement et du Conseil d'Etat. Il a déjà été rejeté à une reprise par la Commission européenne pour non-conformité au droit européen. Greenpeace, le Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzuucht et plusieurs associations agricoles appartenant à l'"Initiative pour un Luxembourg sans OGM" ont plusieurs fois commenté les différentes versions proposées.