Communiqués de presse - mars 17, 2011
Il aura finalement fallu attendre le 5ème jour après le début de l’accident nucléaire au Japon, pour qu’enfin, le gouvernement luxembourgeois,par la voix de son Ministre en charge de l’énergie, s’exprime. Ce très long silence est suffisamment évocateur en lui-même pour exprimer toutes les contradictions au sujet du nucléaire qui habitent ce gouvernement.
Déclaration de Jeannot Krécké
Jeannot Krécké a tenu à confirmer, hier «l'attitude critique à
l'égard de l'énergie nucléaire» et à préciser que «la renaissance
du nucléaire et la prolongation de l'autorisation d'exploitation de
réacteurs dans nos pays voisins ne peuvent pas être considérées
comme une alternative à une politique énergétique durable, ni de
réduction des émissions de gaz à effet de serre».
«Bien, très bien, ce communiqué remet donc les pendules à
l'heure en matière de nucléaire pour ce gouvernement. Car ces
dernières années, c'était plutôt les discours de la 'real politic'
en matière d'inter-connection des réseaux nationaux avec notamment
la France qui dominaient» précise Paul Delaunois, directeur de
Greenpeace Luxembourg. «Il aura donc fallu attendre l'accident
majeur de la centrale de Fukushima pour réveiller la conscience
anti-nucléaire du Ministre. Enfin, mieux vaut tard que jamais».
Greenpeace attend maintenant que Jeannot Krécké joigne les actes
à ses déclarations lors du prochain Conseil des ministres européens
de l'Énergie qui se réuniront lundi en sommet extraordinaire pour
tirer les premières leçons de l'accident nucléaire de
Fukushima.
«En plus de soutenir la demande de l'Autriche de se pencher sur
l'organisation de tests de sécurité qui devront être réalisés dans
les 143 réacteurs nucléaires situés en UE, nous demandons
solennellement que le Luxembourg plaide pour une sortie du
nucléaire au niveau européen sans prolongation de la durée de vie
des réacteurs» déclare Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.
Rassemblement de solidarité envers le peuple japonais
A l'initiative de Greenpeace un rassemblement de solidarité avec
le peuple japonais et de refus de la politique nucléaire se tiendra
cet après-midi à 17h à la Pace Clairefontaine.
Situation à la centrale de Fukushima I (Daiichi)
- Réacteur 3: Quatre hélicoptères de l'armée japonaise ont
déversé dans la matinée (heure locale) environ 30.000 litres d'eau
sur les réacteurs 3 et 4. Les résultats de cette opération
n'étaient pas encore connus. La radioactivité dégagée y était
encore trop élevée hier pour permettre cette intervention qui a
pour but de remplir les bassins de refroidissement du réacteur 3
qui continuaient de se réchauffer. Le danger d'un assèchement
complet n'est toujours pas écarté.
- Réacteur 4: Des canons à eau de la police doivent remplir les
bassins de refroidissement du réacteur 4 et empêcher le
réchauffement des éléments de combustible nucléaire irradié ; ils
n'y parviennent que partiellement. Les policiers et les pompiers
portent des tenues de protection, mais ces tenues sont considérées
comme insuffisantes pour les protéger contre les radiations
mortelles.
- Réacteurs 5 & 6: L'exploitant Tepco continue de pomper de
l'eau de mer dans les réacteurs - la situation reste confuse. Une
dépêche de la région de Fukushima annonce que la zone irradiée de
20km autour de la centrale est totalement évacué (environ 200'000
personnes), du césium et de l'iode radioactifs sont mesurés dans
les eaux de surface et les eaux souterraines. La logistique s'est
complètement effondrée dans les zones irradiées et évacuées.
- Population: Selon la chaîne de télévision NHK, les vents
soufflent vers l'océan Pacifique, une bonne nouvelle pour la
dispersion des particules radioactives. Près de la centrale de
Fukushima, il fait 4,5°C alors que la région de Sendaï, très
sinistrée, connaît une température de 0°. Un approvisionnement
suffisant des 560'000 personnes actuellement évacuées ne sera que
difficilement possible.
- Alimentation électrique: L'alimentation électrique de la
centrale nucléaire accidentée de Fukushima pourrait être rétablie
partiellement dans l'après-midi, selon l'agence de sûreté nucléaire
japonaise citée par l'agence Kyodo. Ce qui permettrait de remettre
en route les pompes refroidissant les réacteurs si elles n'ont pas
été endommagées.
Par ailleurs, Yukiya Amano, le directeur de l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA), a qualifié la
situation dans la centrale nucléaire de Fukushima I (Daiichi) de
"très sérieuse" et a annoncé vouloir se rendre au Japon aussi
rapidement que possible.
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361
Paul Delaunois; tel: 54625222 ou 621493014