Des militants Greenpeace ont investi cet après-midi la façade de la Chambre des Députés à Luxembourg afin de la transformer en scène de théâtre. Le Ministre de l’économie Jeannot Krecké et le Président de la Commission de l’économie Alex Bodry, représentés par des marionettes, obéissent aux doigts et à l’œil de la Commission européenne. La marionnette du Président de la Commission européenne Barroso, quant à elle, est dirigée d’une main de fer par les multinationales de l’agro-biotechnologie.Regardez la vidéo
Greenpeace proteste contre la transposition de la directive européenne sur la brevetabilité du Vivant en droit luxembourgeois. Le Ministre de l’économie Jeannot Krecké et le Président de la Commission de l’économie Alex Bodry, représentés par des marionettes, obéissent aux doigts et à l’œil de la Commission européenne.
Les manifestants entendent protester ainsi contre la
transposition de la directive européenne sur la brevetabilité du
Vivant en droit luxembourgeois. Greenpeace demande aux députés de
refuser catégoriquement le projet de loi No. 4673B, qui est soumis
à leur vote lors de la séance d'aujourd'hui.
«Nos députés sont supposés approuver un projet de loi qu'ils
ont, dans une forme très similaire, catégoriquement refusé pour des
raisons éthiques il y a quatre ans. Ceci donne une image assez
pitoyable du travail accompli par notre gouvernement qui, durant
cette période, n'a pas fait le moindre effort pour donner à ce
projet de loi une teneur acceptable», commente Martina Holbach de
Greenpeace Luxembourg. «A l'époque, les groupes politiques du CSV
et du LSAP s'étaient pourtant fortement mobilisés contre la
transposition de la directive. Si cette dernière devait aujourd'hui
être approuvée, la crédibilité de nos députés serait sérieusement
remise en cause».
Selon Greenpeace, le Ministre Krecké et la Commission de
l'économie de la Chambre des Députés n'ont pas utilisé la marge de
manoeuvre dont ils disposaient afin de restreindre les brevets sur
le patrimoine humain. Le projet de loi ne prévoit pas non plus de
limites à la brevetabilité des plantes et des animaux. Toutes les
fédérations agricoles, des organisations de développement ainsi que
Greenpeace avaient exigé à la mi-janvier une interdiction de la
brevetabilité de ces derniers.
«Le Ministre de l'économie et la Commission de l'économie n'ont
pas eu le courage de transposer la directive d'une manière
restrictive. Ainsi, ils auraient pu envoyer un signal clair à
Bruxelles, à savoir que la directive est inacceptable dans sa forme
actuelle», critique Martina Holbach. «Le fait que le champ
d'application des brevets sur le Vivant soit pratiquement sans
limite, a déjà permis que des domaines importants de notre société,
comme la médecine ou l'agriculture, se trouvent de plus en plus
placés sous la mainmise d'entreprises privées et de multinationales
de l'agro-biotechnologie. L'Office Européen des Brevets a ainsi,
sur la base de la directive, accordé plus de 900 brevets sur des
gènes humains, animals et végétals».
La Commission nationale d'éthique s'était prononcée, dans un
avis de 2002, contre la transposition de la directive «pour des
raisons éthiques et sociétales». Le Conseil d'Etat a, pour sa part,
critiqué dans son «Avis complémentaire séparé» le fait que le
projet de loi actuel ne prenne pas en compte les critiques émises
par la Commission d'éthique.
«Greenpeace continuera à se battre contre les brevets sur le
Vivant», conclut Martina Holbach. «Quel que soit le résultat du
vote d'aujourd'hui, les multiples problèmes dans ce domaine ne sont
pas résolus pour autant».
Résultat du vote:
Le projet de loi a été adopté avec les votes du CSV, LSAP et
DP.
Déi Gréng et ADR ont voté contre.
Other contacts:
Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, (++352) 021 123 33 62