Le gaz remplace le charbon,... à l'exception de l'ancien
contrat
Monsieur Lucius a annoncé la modification du projet de la
future centrale électrique construite par le groupe C.GEN à
Rotterdam dans lequel ENOVOS sera partenaire qui abandonne
l'utilisation du charbon au profil du gaz.
«Enfin, le bon sens l'emporte, expose soulagé Paul Delaunois,
directeur de Greenpeace. Les responsables d'ENOVOS et de C.GEN ont
finalement compris que le «charbon propre» est un miroir aux
alouettes. La technologie du captage du CO2 est très loin d'être
maitrisée au niveau industriel et cela ne fait aucun sens de
construire une centrale basée sur une technique qui n'existe pas
encore».
Pour rappel, le groupe C.GEN envisageait de construire une
centrale électrique de 400 à 450 MWe dans le port de Rotterdam
fonctionnant à partir du charbon. La technologie proposée voulait
séparer le CO2 de l'hydrogène issu de la gazéification du charbon.
L'hydrogène servant à faire fonctionner une turbine et il prévoyait
à terme de transporter et stocker sous terre ou sous la mer le
CO2 capté. En attendant une hypothétique mise au point du captage
et du stockage du CO2, la centrale allait émettre dans
l'atmosphère environ 2,4 million de tonnes de CO2 par an.
Inacceptable dans le cadre de la lutte contre le changement
climatique.
Suite aux critiques de Greenpeace, le groupe C.GEN et ENOVOS
ont décidé de revoir leur plan initial et de s'orienter vers une
centrale turbine gaz vapeur traditionnelle. D'après les
responsables d'ENOVOS, la vapeur produite serait utilisée
industriellement par d'autres entreprises se trouvant à proximité
du site de la future centrale.
Cependant, lors du dernier Conseil d'administration, ENOVOS a
confirmé avoir passé avec le producteur d'électricité RWE un
contrat à long terme pour la fourniture de 50 MW en provenance
d'une nouvelle centrale à base de houille brune. D'après la
direction d'ENOVOS, ce contrat avait été négocié par la CEGEDEL et
il serait difficile d'en sortir. D'ailleurs ce n'est pas
l'intention d'ENOVOS. L'unique raison évoquée semble être le très
bon facteur de rentabilité de ce contrat.
«Quand on connait toutes les aspects négatifs liés à
l'exploitation et à l'utilisation de la houille brune en Allemagne
: dégradation des paysages, destruction de biotopes,
appauvrissement et acidification des nappes phréatiques,
expropriation de personnes et bien sûr les émissions extrêmement
élevées de gaz à effet de serre, on a du mal à accepter l'unique
argument de rentabilité avancé par ENOVOS pour justifier leur
participation à ce projet» analyse Roger Spautz, responsable de la
campagne énergie à Greenpeace.
Greenpeace maintient que si l'Etat luxembourgeois veut mener
une politique cohérente pour la protection du climat, il ne
devrait pas se rendre complice de l'exploitation de la houille
brune et de ses impacts négatifs sur l'environnement et le climat
et devrait donc ordonner à ENOVOS de sortir de ce contrat le plus
rapidement possible.
Développement des Energies renouvelables
Autre bonne nouvelle, pour Greenpeace, Monsieur Lucius a
déclaré: «La stratégie retenue par ENOVOS est (de pratiquer) une
forte concentration sur les investissements en énergies
renouvelables (...). L'enveloppe d'investissement prévue pour les
énergies renouvelables est de 60 Moi €/an (...) pour réaliser des
projets d'une envergure de 22 à 25 MW/an. En optimisant le
financement, on pourrait atteindre le triple en terme de capacité
installée».
Plusieurs projets de production d'énergie renouvelable ont déjà
été réalisés ou sont en cours de négociations dans le secteur de
la photovoltaïque, de l'éolien et du biogaz.
La planification à moyen terme (2010-2015) prévoit d'amener la
production d'énergie renouvelable de 91 GWh à 547 GWH soit un
effort considérable, qui permettra d'amener le ratio d'énergie
renouvelable à environ 20% de la production totale.
«Dans le contexte de la révolution énergétique que nous allons
connaître lors de la prochaine décennie, ENOVOS semble prendre le
bon chemin. En abandonnant la mauvaise solution du charbon, pour
investir dans l'énergie transitoire qu'est le gaz et développer
les énergies renouvelables, ENOVOS devient conforme avec les
attentes de Greenpeace. Mais attention, cette tendance devra être
maintenue et renforcée à long terme en faveur des énergies
renouvelables» prévient Roger Spautz.
Conclusions
D'après Greenpeace, il semble que la société ENOVOS a fait une
importante marche arrière en abandonnant le nouveau projet de
centrale au charbon prévu aux Pays-Bas et en concentrant sa
politique d'investissement sur le gaz et les énergies
renouvelables.
L'organisation de défense de l'environnement, va maintenant se
tourner vers les responsables politiques, les parlementaires et le
gouvernement, afin qu'ils confirment leurs intentions en matière
de lutte contre le changement climatique. Greenpeace exige que le
gouvernement, comme l'a sous entendu Monsieur Etienne Schneider,
s'exprime très clairement sur le charbon et la technique de
captage et du stockage du carbone, afin de mettre en pratique les
déclarations gouvernementales en faveur de la protection du
climat.
«Vu le revirement de position de la société ENOVOS par rapport
à la centrale C.GEN, nous enterrons la hache de guerre, mais nous
resterons vigilants et mobilisés. Nous orientons notre pression
sur l'Etat. Il est essentiel que l'Etat confirme les déclarations
de Monsieur Etienne Schneider et se prononce définitivement contre
l'utilisation du charbon» conclut Paul Delaunois.
Other contacts:
Roger Spautz ; tel : 54625227 ou 621 233361 ou
Paul Delaunois ; tel : 54625222 ou 621 493014