Green New Deal ELO!

Communiqués de presse - avril 21, 2009
A l´occasion du discours du Premier ministre Jean-Claude Juncker sur l´état de la nation le 21 avril 2009, des militants de Greenpeace ont organisé une manifestation devant et dans la Chambre des Députés pour une réforme de la politique économique qui donnerait la priorité à la protection du climat.

A l´occasion du discours du Premier ministre Jean-Claude Juncker sur l´état de la nation le 21 avril 2009, des militants de Greenpeace ont organisé une manifestation devant et dans la Chambre des Députés pour une réforme de la politique économique qui donnerait la priorité à la protection du climat.

Greenpeace critique les responsables politiques qui mettent en avant la crise économique et financière actuelle afin de retarder les mesures nécessaires et urgentes pour lutter contre le changement climatique. Le gouvernement, dans le cadre de son paquet de conjoncture, ainsi que les 21 recommandations de la commission spéciale parlementaire ont raté une occasion unique d'inscrire enfin la protection du climat comme pilier central de la future politique économique du Luxembourg. Vu l´urgence en matière de protection du climat (1), Greenpeace demande au gouvernement d'établir un "Green New Deal" afin de résoudre dans une approche commune les défis posés par les trois crises - la crise économique, la crise financière et la crise climatique.

La seule politique qui permettrait au Luxembourg de sortir gagnant des crises est une réelle offensive qui transformerait rapidement notre pays en société 'pauvre en carbone'. Nous devons encourager l´innovation technique, l´utilisation efficace de l´énergie et la promotion des énergies renouvelables, tout en restant socialement juste. Une telle politique se traduira par la création d'emplois non délocalisables et par une croissance économique durable.

"En le même temps, nous réduirons la dépendance de notre économie vis-à-vis des énergies fossiles et surtout éviterons aux ménages d'être financièrement désavantagés par les sources d´énergie de plus en plus chères et rares", explique Martina Holbach, chargée de la campagne climat et énergie de Greenpeace Luxembourg. "Malgré les recommandations évidentes des experts économiques, nos politiciens déploient un manque d´imagination irresponsable et empêchent notre pays de se préparer aux défis du futur. Les propositions du gouvernement ne sont que du 'business as usual'. Mais ce qu´il nous faut maintenant c´est du 'business as UNusual!'".

Les principaux experts économiques comme l´ancien vice-président senior de la Banque mondiale Sir Nicolas Stern exigent que la crise économique et financière serve à la transformation de nos économies dépendantes des énergies fossiles dans des économies "pauvre en carbone" (2). D´après Stern, une partie importante des moyens financiers qui sont mis à disposition des programmes de conjoncture doit être dirigée vers des investissements ciblés sur des mesures d´efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.

Malheureusement, les mesures décidées début mars par le gouvernement dans le cadre de son programme de relance ne répondent à aucun de ces objectifs. Dans son avis (3), la Chambre des Salariés critique les mesures "environnementales" retenues comme la prime pour les véhicules moins polluants, la prime pour les appareils frigorifiques efficaces ainsi que les subsides pour l´assainissement énergétique des bâtiments. D'après la Chambre des Salariés, ces mesures risque de ne pas atteindre leur but à cause de leur conception inadéquate qui n'est pas socialement juste et qui n´apportent pas beaucoup de valeur ajoutée à l´économie luxembourgeoise.

En outre, Greenpeace juge indispensable que le secteur économique le plus important du pays - la place financière - reconnaisse l´importance de la protection du climat et en tire ses bénéfices futures en se positionnant comme expert des investissements liés à la lutte contre le changement climatique. Au niveau européen et mondial, la place financière luxembourgeoise pourrait jouer un rôle moteur en orientant son expertise, sa politique et sa culture dans les investissements, les services et les autres activités bancaires qui favorisent l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le développement technologique lié à la protection du climat.

"Les technologies liées à l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont les marchés du futur. Les banques jouent un rôle décisif en permettant que les investissements nécessaires dans ces secteurs soient réalisés. C´est dans l´intérêt du gouvernement, d´orienter le développement futur du secteur financier sur des lignes directrices favorisant la protection du climat. Cette politique serait bénéfique pour notre économie et améliorerait considérablement la réputation de la place financière et du pays." conclut Martina Holbach.

Other contacts:

Martina Holbach, 621 23 33 62 / 54 62 52 24

Notes:

(1) Le GIEC demande que les pays industrialisés reduisent leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% d´ici 2020 et une quasi décarbonisation des économies pour le milieu du siècle. Sinon, le changement climatique risque de
devenir incontrôlable, avec des répercussions désastreuses pour des milliards d´hommes.
(2) Bowen A., Stern N. et al., An outline of the case for a „green“ stimulus, February 2009
(3) Contribution de la CSL aux débats du Comité de Coordination Tripartite du 3 mars 2009