Ce matin, trois bannières mesurant plus de 100m², sur lesquelles on pouvait lire "OGM: ensemble un moratoire est possible!" ont été déployées sur l'Arc de triomphe, à Paris, par des militants de Greenpeace France. Alors que les citoyens, les associations écologistes et les industriels attendent d'ici quelques jours une décision finale concernant une future réglementation sur les OGM (1), Greenpeace exige que le gouvernement français interdise au plus vite la commercialisation des plantes transgéniques. C'est le Président Nicolas Sarkozy qui dirige le "dialogue" national sur les OGM ("Grenelle de l'environnement"). Celui-ci a généré ces derniers temps des discussions très vives entre les différents acteurs du dossier. Le Ministre de l'environnement français, Jean Louis Borloo, a pour sa part récemment déclaré qu'il était en faveur d'un "gel" total des cultures d'OGM en France (2).
Les banderoles "OGM : Ensemble, un moratoire est possible" déployées sur l'arc de triomphe
© Greenpeace/Pierre Gleizes
Le seul OGM autorisé à la culture en Europe à l'heure actuelle
est le maïs "MON810" fabriqué par le géant américain Monsanto. En
France, il a été semé sur quelques 22 000 hectares en 2007. A
l'échelle européenne, le MON810 recouvre uniquement 1% de la
surface totale agricole cultivée en maïs (3). Pour l'instant, il
n'a pas encore fait son apparition dans les champs
luxembourgeois.
En France, des recherches menées sur le terrain en 2006 ont
montré que "culture d'OGM", rimait avec contamination génétique des
champs traditionnels et biologiques et des ruchers d'abeilles,
conflits entre voisins et pertes économiques pour les agriculteurs
n'en cultivant pas (4). "Les OGM présentent des risques pour
l'environnement, la santé humaine et l'économie de notre pays! Nous
appelons nos dirigeants politiques à prendre en compte l'opposition
majeure du public à la 'malbouffe transgénique' et à résister aux
pressions exercées par les lobbys industriels qui sont opposés à
l'idée d'une interdiction totale de commercialisation des OGM",
indique Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace
France.
L'autorisation de commercialisation du "MON810" date de 1998 et
a expiré le 17 octobre dernier. Elle avait été accordée à Monsanto
selon une procédure aujourd'hui remplacée par des règles plus
strictes. Ces dernières imposent notamment l'obligation de mener un
plan de biovigilance identifiant les effets néfastes des OGM sur la
santé et sur l'environnement. Alors que ce plan n'existe toujours
pas aujourd'hui, certains Etats européens continuent pourtant de
tolérer le MON810 sur leurs territoires. "Au vu de la situation
concrète désastreuse vécue par nos voisins notamment français et
même si le Luxembourg ne cultive pas de MON810 à ce jour, une
interdiction nationale préventive de celui-ci jusqu'à ce qu'un plan
de surveillance précis des risques soit élaboré par Monsanto,
paraît plus qu'urgente et justifiée", continue Anne Thomas de
Greenpeace Luxembourg.
C'est d'ailleurs ce qu'ont récemment fait l'Allemagne et quatre
autres pays européens depuis 1998 (l'Autriche, la Grèce, la Hongrie
et la Pologne): ils ont interdit la commercialisation du MON810.
"Tous les gouvernements européens ont l'obligation de satisfaire
les demandes de leurs citoyens en matière de santé public et de
préservation d'un environnement propre, sans OGM. La France doit
immédiatement saisir l'opportunité qui lui est aujourd'hui offerte
de faire le bon choix. Quant au gouvernement luxembourgeois, il
doit suivre celui-ci tant au plan national qu'européen", conclut
Anne Thomas.
Other contacts:
Anne Thomas, Greenpeace Luxembourg, chargée de campagne OGM - actuellement au Liban - gsm: 00961 70 19 62 99, , ligne fixe: 00961 17 55 665
Arnaud Apoteker, Greenpeace France, chargé de campagne OGM, gsm: 0033 6 07 57 31 60,
VVPR info:
Photos de l'action disponibles auprès de:
John Novis, Greenpeace International, Tel: +31 (0) 653 81 91 21,
Vidéo de l'action disponible auprès de:
Maarten van Rouveroy, Greenpeace International, Tél : +31 (0) 6 4619 7322,
Notes:
(1) La France, au contraire du Luxembourg qui l'a fait en 2004, n'a transposé que partiellement la Directive 2001/18 CE qui règle la dissémination volontaire des OGM.
(2) http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-957270@51-951150,0.html
(3) http://www.transgen.de/anbau/eu_international/643.doku.html. La France cultive du maïs sur environ 3 millions d'hectares.
(4) http://www.greenpeace.org/luxembourg/news/la-bombe-ogm-ou-l-impossible