Greenpeace appelle la France et l'ensemble des gouvernements européens à interdire immédiatement les OGM

Communiqués de presse - octobre 23, 2007
Ce matin, trois bannières mesurant plus de 100m², sur lesquelles on pouvait lire "OGM: ensemble un moratoire est possible!" ont été déployées sur l'Arc de triomphe, à Paris, par des militants de Greenpeace France. Alors que les citoyens, les associations écologistes et les industriels attendent d'ici quelques jours une décision finale concernant une future réglementation sur les OGM (1), Greenpeace exige que le gouvernement français interdise au plus vite la commercialisation des plantes transgéniques. C'est le Président Nicolas Sarkozy qui dirige le "dialogue" national sur les OGM ("Grenelle de l'environnement"). Celui-ci a généré ces derniers temps des discussions très vives entre les différents acteurs du dossier. Le Ministre de l'environnement français, Jean Louis Borloo, a pour sa part récemment déclaré qu'il était en faveur d'un "gel" total des cultures d'OGM en France (2).

Les banderoles "OGM : Ensemble, un moratoire est possible" déployées sur l'arc de triomphe
© Greenpeace/Pierre Gleizes

Le seul OGM autorisé à la culture en Europe à l'heure actuelle est le maïs "MON810" fabriqué par le géant américain Monsanto. En France, il a été semé sur quelques 22 000 hectares en 2007. A l'échelle européenne, le MON810 recouvre uniquement 1% de la surface totale agricole cultivée en maïs (3). Pour l'instant, il n'a pas encore fait son apparition dans les champs luxembourgeois.

En France, des recherches menées sur le terrain en 2006 ont montré que "culture d'OGM", rimait avec contamination génétique des champs traditionnels et biologiques et des ruchers d'abeilles, conflits entre voisins et pertes économiques pour les agriculteurs n'en cultivant pas (4). "Les OGM présentent des risques pour l'environnement, la santé humaine et l'économie de notre pays! Nous appelons nos dirigeants politiques à prendre en compte l'opposition majeure du public à la 'malbouffe transgénique' et à résister aux pressions exercées par les lobbys industriels qui sont opposés à l'idée d'une interdiction totale de commercialisation des OGM", indique Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace France.

L'autorisation de commercialisation du "MON810" date de 1998 et a expiré le 17 octobre dernier. Elle avait été accordée à Monsanto selon une procédure aujourd'hui remplacée par des règles plus strictes. Ces dernières imposent notamment l'obligation de mener un plan de biovigilance identifiant les effets néfastes des OGM sur la santé et sur l'environnement. Alors que ce plan n'existe toujours pas aujourd'hui, certains Etats européens continuent pourtant de tolérer le MON810 sur leurs territoires. "Au vu de la situation concrète désastreuse vécue par nos voisins notamment français et même si le Luxembourg ne cultive pas de MON810 à ce jour, une interdiction nationale préventive de celui-ci jusqu'à ce qu'un plan de surveillance précis des risques soit élaboré par Monsanto, paraît plus qu'urgente et justifiée", continue Anne Thomas de Greenpeace Luxembourg.

C'est d'ailleurs ce qu'ont récemment fait l'Allemagne et quatre autres pays européens depuis 1998 (l'Autriche, la Grèce, la Hongrie et la Pologne): ils ont interdit la commercialisation du MON810. "Tous les gouvernements européens ont l'obligation de satisfaire les demandes de leurs citoyens en matière de santé public et de préservation d'un environnement propre, sans OGM. La France doit immédiatement saisir l'opportunité qui lui est aujourd'hui offerte de faire le bon choix. Quant au gouvernement luxembourgeois, il doit suivre celui-ci tant au plan national qu'européen", conclut Anne Thomas.

Other contacts:

Anne Thomas, Greenpeace Luxembourg, chargée de campagne OGM - actuellement au Liban - gsm: 00961 70 19 62 99, , ligne fixe: 00961 17 55 665
Arnaud Apoteker, Greenpeace France, chargé de campagne OGM, gsm: 0033 6 07 57 31 60,

VVPR info:

Photos de l'action disponibles auprès de:
John Novis, Greenpeace International, Tel: +31 (0) 653 81 91 21,
Vidéo de l'action disponible auprès de:
Maarten van Rouveroy, Greenpeace International, Tél : +31 (0) 6 4619 7322,

Notes:

(1) La France, au contraire du Luxembourg qui l'a fait en 2004, n'a transposé que partiellement la Directive 2001/18 CE qui règle la dissémination volontaire des OGM.
(2) http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-957270@51-951150,0.html
(3) http://www.transgen.de/anbau/eu_international/643.doku.html. La France cultive du maïs sur environ 3 millions d'hectares.
(4) http://www.greenpeace.org/luxembourg/news/la-bombe-ogm-ou-l-impossible