Greenpeace demande au gouvernement de s´engager pour un moratoire immédiat de la pêche au chalut de fond

Communiqués de presse - octobre 14, 2004
Dans une lettre adressée au Premier Ministre, Monsieur Jean-Claude Juncker, Greenpeace demande au gouvernement luxembourgeois de s´assurer que la résolution annuelle sur les océans de la 59ième Assemblée Générale des Nations Unies appelle à un moratoire immédiat de la pêche au chalut de fond.

La pêche au chalut de fond est une méthode très destructrice qui consiste à balayer le fond des océans, afin d´y pêcher les espèces qui y vivent. Les espèces recherchées se trouvent au niveau des centres de biodiversité comme les "monts sous-marins" constitués de récifs coralliens. Ces lieux, très riches, leur fournissent la nourriture et leur servent d´abri. Cependant, ils sont très vulnérables, car ils mettent plusieurs centaines d´années pour se développer et vont être détruits en quelques minutes par les panneaux qui écartent les filets des chaluts qui sont traînés sur le fond marin. Cette méthode de pêche entraîne également la capture accessoire d´espèces commercialement non rentables qui sont rejetées par-dessus bord. Les dommages qui en résultent pour l´écosystème marin sont souvent irréparables.

La plus grande partie de la pêche au chalut de fond a lieu en haute mer dans des zones ne relevant d´aucune juridiction nationale. Actuellement, il n´existe que quatre organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) qui peuvent exercer leur autorité sur la pêche au chalut de fond dans leur région de compétence. Malheureusement ces organisations ont omis de prendre des mesures afin de garantir que cette technique de pêche devienne "durable" et respecte le milieu marin. C´est pour cette raison qu´en haute mer les chalutiers de fond peuvent pêcher en toute impunité; ils ne doivent pas rapporter leur pêche, utiliser des équipements spécifiques ou arrêter la pêche dans les cas ou les stocks de poissons tombent sous un niveau soutenable. Ceci va à l´encontre des principes juridiques internationaux contenus dans la Convention sur le droit de la mer, du principe de précaution et de l´approche des écosystèmes ancrés dans la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Il en résulte qu´un petit nombre de chalutiers peuvent détruire des espèces qui font partie du patrimoine mondial sans encourir de représailles.

La problématique de la destruction de la biodiversité marine due à la pêche au chalut de fond figure sur l´ordre du jour du Conseil Agriculture et Pêche de l´Union Européenne qui aura lieu du 18 au 19 octobre 2004 à Luxembourg. Greenpeace demande au gouvernement luxembourgeois d´œuvrer pour que l´Union Européenne se prononce en faveur d´un moratoire de la pêche au chalut de fond en haute-mer.

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