Angra 3 au Brésil: un réacteur aux standards pré-Tchernobyl
La BNP-Paribas étudie, en ce moment même, sa contribution au
projet de construction d'un réacteur nucléaire dangereux à Angra
dos Reis, à 150 km de Rio de Janeiro au Brésil. Pourquoi dangereux?
La construction de ce réacteur a commencé en 1984 pour s'arrêter en
1986, après la catastrophe de Tchernobyl, faute de financements
internationaux. Alors que 70% des pièces du réacteur sont stockées
sur le site depuis cette date, et que le projet correspond aux
standards de sûreté d'avant Tchernobyl, la construction a
recommencé il y a quelques mois, comme si 25 ans ne s'étaient pas
écoulés... car les financements se débloquent.
La BNP-Paribas serait complètement irresponsable si elle
participait à ce projet. Greenpeace avait expliqué à la banque les
nombreux risques du projet et attend toujours de savoir s'ils vont
mener une analyse indépendante. Le risque d'un accident nucléaire
n'a à ce stade pas été envisagé, en violation totale des normes
internationales. On sait pertinemment qu'Angra 3 ne passerait pas
l'examen. Par exemple, le réacteur nucléaire d'Angra 3 accuse un
retard considérable sur le plan technologique, il est basé sur une
conception vieille de 30 ans et dépend de nombreux composants
fabriqués et stockés il y a plusieurs dizaines d'années.
La BNP-Paribas, championne du monde du nucléaire, touche le
jackpot financier!
Mais alors, pourquoi s'impliquer dans un projet aussi dangereux?
Parce que la BNP-Paribas n'assumera pas les risques financiers liés
à son investissement. Ce sont en effet les Etats nucléaires, tels
que la France, qui délivrent des garanties d'Etat et assument ces
risques financiers. La BNP-Paribas prête donc de l'argent à
l'aveugle, grâce au soutien des Etats, sans se donner la peine
d'analyser correctement ce qu'elle finance.
«La BNP finance donc ce projet sans se poser aucune question,
puisqu'elle est sûre de toujours toucher le jackpot» a expliqué
Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg. «La BNP est la première
banque au monde à financer l'industrie nucléaire, avec au moins
13,5 milliards d'Euros de transactions radioactives entre
2000-2009.»
Greenpeace demande à la BNP-Paribas de refuser de financer Angra
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Greenpeace a lancé sa campagne dans la nuit du 15 au 16 octobre
dernier, en rhabillant des agences BNP-Paribas dans plusieurs pays
européens avec le message «Savez vous ce que votre banque fait avec
votre argent?». La BNP-Paribas utilise, entre autres mannes,
l'argent des particuliers, pour financer ces projets nucléaires
dangereux. Au Luxembourg, comme ailleurs, les clients de la BGL-BNP
Paribas sont en droit de demander des comptes à leur banquier sur
ce qu'il fait avec leur argent. Pour connaître l'usage des fonds
par la BNP-Paribas et lui demander plus de transparence, rendez
vous sur le site www.ouvavotreargent.com.
Greenpeace Luxembourg a adressé par courrier une demande de
rendez-vous à la Direction Générale de la BGL-BNP Paribas, afin de
lui exposer les revendications de Greenpeace dans ce dossier et de
lui demander d'intervenir au plus haut niveau de la BNP-Paribas
afin de laisser tomber ce projet d'investissement.
«Les acteurs financiers et les banques en particulier aiment
répéter qu'ils ne sont pas responsables des orientations
énergétiques, que c'est un problème politique. En réalité, ce sont
eux, tout autant que les industriels, qui permettent à ces projets
nucléaires dangereux de voir le jour» analyse Paul Delaunois,
directeur de Greenpeace Luxembourg. «Il est grand temps que les
banques assument aussi leurs responsabilités. Greenpeace demande à
BNP-Paribas d'annoncer son retrait immédiat d'Angra 3 et de faire
toute la lumière sur ses investissements dans le nucléaire.»
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54 62 52 27