Des activistes de Greenpeace ont déversé 5 tonnes de charbon devant le siège d'ENOVOS International s.a. pour protester contre les projets d'investissement dans des centrales au charbon en Allemagne et aux Pays-Bas.
«Nous critiquons vivement les projets d'investissement d'ENOVOS
dans des centrales à charbon», a déclaré Roger Spautz de Greenpeace
Luxembourg. «Le charbon est très clairement une énergie du passé.
Ceux qui investissent aujourd'hui dans le charbon ne prennent pas
leurs responsabilités pour les générations futures», a poursuivi
Spautz.
ENOVOS prévoit d'investir dans une centrale au charbon de plus
de 400 MWe, vendue au public comme centrale à hydrogène, dans le
port de Rotterdam aux Pays-Bas, ainsi que dans une centrale au
charbon de RWE en Allemagne dans laquelle le dioxyde de carbone
(CO2) serait séparé, capté puis évacué vers le nord de l'Allemagne
en vue d'un stockage définitif.
La lutte contre l'utilisation du charbon est l'un des principaux
combats de Greenpeace, car ce combustible est le premier
responsable des changements climatiques actuels et c'est en plus
une filière extrêmement sale. A chacune de ses étapes,
l'exploitation et l'utilisation du charbon a de graves impacts
environnementaux, sanitaires et sociaux. Les exploitations à
découvert détruisent les paysages, les forêts et les biotopes
naturels notamment en rasant le sommet des montagnes au moyen
d'explosifs. De manière générale, l'exploitation du charbon, que ce
soit à ciel ouvert ou dans les mines, est synonyme de
déforestation, d'érosion ou d'effondrement des sols, de pénuries et
pollutions de l'eau, et souvent d'expulsion des communautés
locales.
La combustion du charbon dans les centrales thermiques est tout
aussi néfaste. Elle nécessite d'immenses volumes d'eau. Elle émet
des particules fines responsables de maladies pulmonaires, des gaz
à effet de serre qui aggravent les changements climatiques et
provoquent des pluies acides et des retombées de mercure qui
affecte le développement neurologique des foetus et des enfants.
En bout de chaîne, il faut stocker les déchets dus à la
combustion du charbon. Mais ces déchets sont toxiques et
contiennent souvent du plomb, de l'arsenic et du cadmium qui
peuvent provoquer des empoisonnements, maladies rénales et
cancers.
L'industrie charbonnière est ainsi l'une des pratiques les plus
nocives pour la planète. Elle affecte de façon irréversible
l'environnement et la santé des populations.
Le charbon est la source d'énergie la plus polluante et la plus
émettrice de CO2. Les émissions de CO2 dues à la combustion du
charbon représentent 30% des émissions mondiales de gaz à effet de
serre. Le charbon est ainsi le premier responsable des changements
climatiques. Si nous voulons éviter que ces dérèglements ne
s'aggravent, il est impératif d'y renoncer.
C'est tout à fait possible. Il faut pour cela engager la
«révolution énergétique» que Greenpeace propose: sobriété
énergétique, abandon des énergies fossiles, développement des
énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Les
recherches et les financements doivent être consacrés à ces
objectifs, et non à des projets dépassés comme des centrales à
charbon ou à de dangereuses chimères comme le captage et le
stockage du carbone.
Dernière nouvelle:
Suite à l'action de Greenpeace ce matin, des représentants de
Greenpeace ont obtenu une entrevue de 11.30 à 13.30 avec Monsieur
Etienne Schneider, président d'ENOVOS International.
Greenpeace a décidé de laisser les 5 tonnes de charbon devant le
siège de la société pour protester contre l'absence de décision
formelle concernant la politique d'investissement dans les
centrales au charbon.
Cependant la discussion a été ouverte et constructive. Monsieur
Schneider a confirmé la volonté de la société ENOVOS d'investir au
cours des cinq prochaines années un montant de 1 milliard d'Euros
dans les énergies renouvelables. ENOVOS est déjà engagé dans
différents projets concrets.
Monsieur Schneider s'est aussi proposé de soumettre au prochain
conseil d'administration un point sur la transparence dans la
communication de la politique énergétique de la société.
Monsieur Schneider a confirmé la participation dans une centrale
au charbon à Neurath en Allemagne, préalablement négociée par
CEGEDEL, pour une bande de 50 MW.
La participation dans le projet d'une centrale à charbon de
C.GEN aux Pays-Bas n'en est encore pour l'instant qu'au niveau de
l'étude de faisabilité.
Greenpeace demande au conseil d'administration de se désengager
du projet C.GEN et d'annoncer la revente de sa participation dans
la centrale au charbon à Neurath en Allemagne.
Tant les arguments liés à la diversification du portefeuille
énergétique d'ENOVOS, que ceux avancés concernant la géopolitique
d'indépendance énergétique européenne pour justifier l'engagement
d'ENOVOS dans le charbon n'ont pas convaincu Greenpeace et ne se
justifient pas dans le cadre d'une politique climatique
responsable.
Un prochain rendez-vous est fixé début décembre entre Greenpeace
et ENOVOS pour poursuivre les discussions.
Greenpeace annonce qu'elle continuera à faire pression sur les
actionnaires d'ENOVOS jusqu'à abandon de tous les projets
d'investissement liés au charbon.
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361
Notes:
* «Centrales au charbon: Energie pour aujourdhui. Sans responsabilité pour demain!»