L'étiquetage de l'électricité contribue à la protection du climat

Communiqués de presse - juin 13, 2007
Greenpeace a lancé aujourd'hui un appel aux membres de la Chambre des Députés de s'engager pour un étiquetage obligatoire et uniforme de l'électricité dans le cadre de la nouvelle loi sur le marché de l'électricité qui est actuellement analysée par les membres de la commission parlementaire de l'économie et de l'énergie. Des militants de Greenpeace ont installé deux pylônes de 4 mètres de hauteur devant l'entrée de la chambre des députés. Des fils électriques de différentes couleurs, symbolisant les différents modes de production d'énergie, ont été reliés à une prise électrique marquée d'un point d'interrogation.

Greenpeace manifeste pour un étiquetage clair et précis de l'électricité devant la Chambre des députés.

A partir du 1er juillet 2007, le marché de l'électricité sera libéralisé au Luxembourg et les consommateurs pourront donc choisir librement leur fournisseur d'électricité ou un produit offert par un fournisseur. Sans étiquetage de l'électricité uniforme et obligatoire, les consommateurs vont se retrouver dans l'impossibilité de comparer de manière efficace les différents produits offerts par les distributeurs d'électricité.

"Car, à côté du prix, il faut clairement se rendre compte qu'un électron même s'il produit le même effet, n'a pas la même signification quand il provient d'une centrale au charbon, une centrale nucléaire, un panneau solaire ou une éolienne et dans le contexte du changement climatique, le consommateur responsable doit pouvoir choisir en connaissance de cause" précise Roger Spautz, responsable de la campagne énergie à Greenpeace Luxembourg.

La nouvelle loi sur le marché de l'électricité, qui transpose la Directive européenne sur la libéralisation des marchés de l'électricité (1), prévoit dans son article 52 que les fournisseurs d'électricité doivent spécifier dans les documents promotionnels destinés aux clients finals potentiels, sur leur site Internet et au moins annuellement dans les factures envoyés aux clients finals:

  • la contribution de chaque source d'énergie à la totalité des sources d'énergie utilisées par le fournisseur au cours de l'année écoulée et le cas échéant une différenciation selon les différents produits offerts;
  • des informations concernant l'incidence sur l'environnement, au moins en termes d'émissions de CO2 et de déchets radioactifs résultant de la production d'électricité à partir de la totalité des sources d'énergies utilisées par le fournisseur au cours de l'année écoulée.

"La loi prévoit qu'un règlement grand-ducal puisse préciser les détails et le contenu de l'étiquetage. Ni le ministre de l'économie, ni les membres de la commission de l'économie et de l'énergie, qui sont en train de finaliser la nouvelle loi, n'ont encore prévu l'introduction d'un tel règlement grand-ducal avec la nouvelle loi", déclare Spautz.

Selon l'organisation de défense de l'environnement, il en va avec la loi sur le marché de l'électricité comme avec beaucoup d'autres lois au Luxembourg; les ministres et les députés ne font que partiellement leur travail en se contentant du strict minimum et préparent les lois sans les accompagner des règlements nécessaires à leur application.

Pour Greenpeace, un étiquetage obligatoire et uniforme informera d'une part les consommateurs sur l'impact environnemental de leur consommation et d'autre part incitera les fournisseurs à proposer du courant plus propre et contribuera ainsi à la protection du climat. "Au lieu de poser des actes concrets comme faire des règlements clairs et transparents qui contribuent au développement durable, les politiciens préfèrent les discours - et entre les discours sur la protection du climat à la chambre des députés et les actes concrets, il existe un énorme fossé", a conclu Spautz.

Sans étiquetage obligatoire et uniforme, les clients ne connaîtront pas l'impact sur l'environnement de leur consommation d'électricité et ce sera difficile pour eux de choisir un produit qui contribue réellement contre les changements climatiques et les risques liés à la production de l'énergie nucléaire.

Dans le cas où le Luxembourg suivrait l'exemple de l'Allemagne, avec un étiquetage non clairement réglementé au niveau de la présentation des informations, on laisserait à l'appréciation du fournisseur la façon de présenter ces informations. Les consommateurs ne pourraient alors pas faire leur choix en toute connaissance de cause. L'argument avancé par certains acteurs ou responsables politiques que les informations sur l'origine exacte de l'électricité ne seraient pas disponibles n'est pas valable. La compagnie d'électricité allemande "Greenpeace energy" avise ses clients de manière claire et détaillée de la provenance de l'électricité et démontre ainsi que la mise en œuvre d'un étiquetage précis est possible.

Greenpeace lance un appel aux membres de la Chambre des Députés pour qu'ils interviennent auprès de la commission de l'économie et de l'énergie afin qu'un règlement grand-ducal sur l'étiquetage de l'électricité soit introduit pour adoption à la Chambre des Députés simultanément avec le projet de loi sur le marché de l'électricité.

etiquetage_electricite

Other contacts:

Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361

Notes:

(1) Directive 2003/54/CE du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2003 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité et abrogeant la directive 96/92/CE