Greenpeace manifeste pour un étiquetage clair et précis de l'électricité devant la Chambre des députés.
A partir du 1er juillet 2007, le marché de l'électricité sera
libéralisé au Luxembourg et les consommateurs pourront donc choisir
librement leur fournisseur d'électricité ou un produit offert par
un fournisseur. Sans étiquetage de l'électricité uniforme et
obligatoire, les consommateurs vont se retrouver dans
l'impossibilité de comparer de manière efficace les différents
produits offerts par les distributeurs d'électricité.
"Car, à côté du prix, il faut clairement se rendre compte qu'un
électron même s'il produit le même effet, n'a pas la même
signification quand il provient d'une centrale au charbon, une
centrale nucléaire, un panneau solaire ou une éolienne et dans le
contexte du changement climatique, le consommateur responsable doit
pouvoir choisir en connaissance de cause" précise Roger Spautz,
responsable de la campagne énergie à Greenpeace Luxembourg.
La nouvelle loi sur le marché de l'électricité, qui transpose la
Directive européenne sur la libéralisation des marchés de
l'électricité (1), prévoit dans son article 52 que les fournisseurs
d'électricité doivent spécifier dans les documents promotionnels
destinés aux clients finals potentiels, sur leur site Internet et
au moins annuellement dans les factures envoyés aux clients
finals:
- la contribution de chaque source d'énergie à la totalité des
sources d'énergie utilisées par le fournisseur au cours de l'année
écoulée et le cas échéant une différenciation selon les différents
produits offerts;
- des informations concernant l'incidence sur l'environnement, au
moins en termes d'émissions de CO2 et de déchets radioactifs
résultant de la production d'électricité à partir de la totalité
des sources d'énergies utilisées par le fournisseur au cours de
l'année écoulée.
"La loi prévoit qu'un règlement grand-ducal puisse préciser les
détails et le contenu de l'étiquetage. Ni le ministre de
l'économie, ni les membres de la commission de l'économie et de
l'énergie, qui sont en train de finaliser la nouvelle loi, n'ont
encore prévu l'introduction d'un tel règlement grand-ducal avec la
nouvelle loi", déclare Spautz.
Selon l'organisation de défense de l'environnement, il en va
avec la loi sur le marché de l'électricité comme avec beaucoup
d'autres lois au Luxembourg; les ministres et les députés ne font
que partiellement leur travail en se contentant du strict minimum
et préparent les lois sans les accompagner des règlements
nécessaires à leur application.
Pour Greenpeace, un étiquetage obligatoire et uniforme informera
d'une part les consommateurs sur l'impact environnemental de leur
consommation et d'autre part incitera les fournisseurs à proposer
du courant plus propre et contribuera ainsi à la protection du
climat. "Au lieu de poser des actes concrets comme faire des
règlements clairs et transparents qui contribuent au développement
durable, les politiciens préfèrent les discours - et entre les
discours sur la protection du climat à la chambre des députés et
les actes concrets, il existe un énorme fossé", a conclu
Spautz.
Sans étiquetage obligatoire et uniforme, les clients ne
connaîtront pas l'impact sur l'environnement de leur consommation
d'électricité et ce sera difficile pour eux de choisir un produit
qui contribue réellement contre les changements climatiques et les
risques liés à la production de l'énergie nucléaire.
Dans le cas où le Luxembourg suivrait l'exemple de l'Allemagne,
avec un étiquetage non clairement réglementé au niveau de la
présentation des informations, on laisserait à l'appréciation du
fournisseur la façon de présenter ces informations. Les
consommateurs ne pourraient alors pas faire leur choix en toute
connaissance de cause. L'argument avancé par certains acteurs ou
responsables politiques que les informations sur l'origine exacte
de l'électricité ne seraient pas disponibles n'est pas valable. La
compagnie d'électricité allemande "Greenpeace energy" avise ses
clients de manière claire et détaillée de la provenance de
l'électricité et démontre ainsi que la mise en œuvre d'un
étiquetage précis est possible.
Greenpeace lance un appel aux membres de la Chambre des Députés
pour qu'ils interviennent auprès de la commission de l'économie et
de l'énergie afin qu'un règlement grand-ducal sur l'étiquetage de
l'électricité soit introduit pour adoption à la Chambre des Députés
simultanément avec le projet de loi sur le marché de
l'électricité.
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361
Notes:
(1) Directive 2003/54/CE du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2003 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité et abrogeant la directive 96/92/CE