Communiqués de presse - mars 11, 2011
Alors que la procédure d’évaluation et d’autorisation des OGM dans l’Union européenne est défaillante, la Commission européenne poursuit sa politique irresponsable qui vise à imposer de nouvelles autorisations d’OGM et ceci sans attendre qu’une procédure d’évaluation à la hauteur de la situation soit en place. Face à cette situation au plus haut degré inacceptable Greenpeace Luxembourg demande aux Etats membres, et en particulier aux Ministres Développement durable du Luxembourg, Marco Schank et Claude Wiseler, de former lors du prochain Conseil européen des ministres de l'Environnement qui aura lieu le 14 mars 2011 à Bruxelles, une coalition d’Etats membres qui se prononce pour un moratoire immédiat sur toutes les autorisations d’OGM.
Le message démocratique envers les décideurs politiques est sans
ambiguïté. Comme le montrent un sondage de l'Eurobaromètre spécial
sur les biotechnologies publié en octobre 2010 ainsi qu'une récente
pétition de Greenpeace et d'Avaaz qui a recueilli plus d'un million
de signatures en seulement quelques mois, la grande majorité des
citoyens de l'UE est vivement préoccupée par le sujet, refuse les
cultures génétiquement modifiées et rejette leur commercialisation.
Au Luxembourg, déjà en date du 16 mars 2010 la Chambre des Députés
avait voté à l'unanimité une motion, soutenue aussi par le
Gouvernement, appelant à un moratoire sur toute autorisation d'OGM.
Le 14 mars prochain, les ministres de l'environnement vont
discuter la proposition de la Commission européenne de permettre
aux Etats membres de restreindre ou interdire des cultures de
plantes OGM sur leur territoire. Cependant la plupart des
"nouveaux" motifs présentés par la Commission pour justifier des
mesures d'interdictions nationales ne reposent pas sur une base
légale solide, en vertu des règles de l'Union européenne et de
l'Organisation Mondiale du Commerce, en particulier les motifs liés
aux aspects éthiques et moraux ne sont pas reconnus. La proposition
de la Commission doit être améliorée, notamment en permettant aux
Etats membres d'interdire la culture d'OGM pour des motifs liés à
leurs impacts environnementaux et sanitaires. De même l'ébauche des
nouvelles lignes directrices pour l'évaluation des OGM par l'EFSA
(European Food Safety Authority), qui n'a actuellement pas de
valeur juridique et présente encore des points faibles. Les
nouvelles lignes directrices doivent donc encore être discutées,
améliorées et puis adoptées par une majorité qualifiée d'Etats
membres, avant qu'elles puissent être considérées comme base légale
pour évaluer les OGM.
«La Commission européenne manœuvre pour duper les Etats membres!
En ouvrant la discussion relative à de nouveaux critères et lignes
directrices pour l'évaluation des OGM par l'EFSA, ainsi qu'en
ouvrant le débat sur des possibilités pour les Etats membres
d'interdire des OGM, la Commission européenne avoue que les OGM
peuvent présenter des effets négatifs et que la procédure
d'évaluation et d'autorisation est défaillante ! C'est donc tout à
fait inacceptable et irresponsable qu'elle continue de vouloir
autoriser de nouveaux OGM évalués sous la vétuste procédure
actuelle!» déclare Maurice Losch, chargé de campagne OGM chez
Greenpeace Luxembourg
En décembre 2008, le Conseil des Ministres de l'environnement a
unanimement demandé une réforme de la procédure d'évaluation et
d'autorisation des OGM dans l'UE afin de mieux protéger
l'environnement, l'agriculture et la santé des consommateurs des
effets négatifs des OGM. Jusqu'à ce jour, la Commission n'a pas
répondu convenablement à cette demande.
«Face à cette situation intenable, Greenpeace demande aux
Ministres de l'environnement de se prononcer, lors du prochain
Conseil des Ministres de l'Environnement, en faveur d'un moratoire
sur toute nouvelle autorisation relative à un OGM et d'assurer
qu'une fois la nouvelle procédure d'évaluation en place, tous les
OGM actuellement en procédure d'évaluation soient réévalués selon
les nouvelles règles. Le moratoire sur les autorisations d'OGM est
crucial pour protéger l'environnement, l'agriculture et les
consommateurs de l'actuelle politique irresponsable de la
Commission européenne, qui méprise totalement le principe de
précaution», conclut Maurice Losch.
Other contacts:
Maurice Losch, Chargé de Campagne OGM
Tel.: 621 215 024; Email: