En votant mardi dernier le projet de législation européenne sur
les produits chimiques REACH (pour enRegistrement, Evaluation,
Autorisation des produits Chimiques), les membres de la commission
ENVI du Parlement européen lancent un signal fort aux commissions
IMCO et ITRE dont les positions en la matière avaient été décriées
par tous les défenseurs du projet REACH, parmi lesquels on dénombre
les organisations de défense de l'environnement, celles de
protection de la santé dont le Comité permanent des médecins
européens, les organisation de femmes, les organisations de
consommateurs, et les syndicats.
«Mise à part l'absence de garantie que les données relatives aux
impacts sur la santé et sur l'environnement d'un grand nombre de
substances chimiques ne soient exigées dans la version adoptée par
les membres de la Commission ENVI, il faut se féliciter que les
socialistes (PSE), les verts (The Greens and European Free
Alliance) et les libéraux (ALDE) aient pu faire obstacle aux
projets des conservateurs (PPE) pour promouvoir un texte
garantissant le remplacement des substances chimiques dangereuses
par des alternatives plus sûres», s'est exprimé Paul Delaunois,
directeur de Greenpeace Luxembourg, après avoir analysé les
résultats des votes.
Erna Hennicot-Schoepges ne prend pas ses responsabilités
Les membres de la Commission ENVI ont en effet adopté le
principe de substitution, cher aux ONG, qui prévoit que toute
substance particulièrement dangereuse soit obligatoirement
remplacée par les alternatives moins nocives lorsqu'elles existent
ou dans le cas contraire que leur production soit strictement
limitée dans le temps.
«Apparemment, Mme Hennicot-Schoepges suit strictement la ligne
du PPE, opposée au principe de substitution. Mais se rend-t-elle
compte que sa position est fondamentalement en décalage par rapport
à celle du gouvernement luxembourgeois et de son parti?» a ajouté
Paul Delaunois.
Cependant les ONG restent très critiques sur le fait que les
substances chimiques produites à faible volume, moins de 10 tonnes
par an, ne soient pas soumises à l'obligation systématique de
fournir des données sur leurs impacts au niveau de la santé et de
l'environnement.
«Cela représente plus de 17.500 substances pour lesquelles nous
continueront d'ignorer, en grande partie, les propriétés et ainsi
les risques potentiels. C'est beaucoup trop pour garantir
efficacement la santé et l'environnement!» a renchéri Paul
Delaunois.
Le Parlement européen aura encore la chance de renforcer REACH
lors du vote en session plénière prévue à la mi-novembre. Il s'agit
d'une chance unique de protéger les générations futures et leur
environnement au lieu de tout sacrifier aux intérêts à court terme
de l'industrie chimique.
Greenpeace a d'ailleurs invité les membres luxembourgeois du
Parlement européen le 03 novembre prochain à une conférence pour
connaître leurs points de vue sur la question. Affaire à
suivre.
Other contacts:
Paul Delaunois, tél. : ++352 021 49 30 14