Communiqués de presse - juin 14, 2007
Une étude réalisée par les experts scientifiques français du CRIIGEN (1) vient une nouvelle fois de remettre en cause la fiabilité des procédures d’autorisation des OGM en Europe. Elle révèle en effet qu’il n’existe pas moins de 60 différences biologiques, notamment au niveau des reins, du cerveau, du cœur et du foie, entre des rats ayant consommé pendant 90 jours le maïs transgénique NK603 de Monsanto et ceux nourris au maïs conventionnel. De grandes disparités de poids entre les deux groupes de rongeurs ont également été constatées par les chercheurs. Ces différences pourraient être le signe d’une éventuelle toxicité du maïs OGM NK603. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, celles-ci n’ont jamais été étudiées plus en détail par l’Union européenne alors même que ce maïs est autorisé depuis 2004 à la consommation animale et humaine.
Marquage d'un champ de maïs transgénique par une immense croix
Le Professeur Gilles-Eric Séralini du CRIIGEN et son équipe ont
mené une contre-expertise de l'étude réglementaire effectuée par
Monsanto et dont les données ont été transmises par l'entreprise
aux autorités européennes lors de la demande initiale
d'autorisation de mise sur le marché. Alors que les résultats du
CRIIGEN suggèrent que des analyses plus approfondies sur ce maïs
devraient avoir lieu immédiatement, ni Monsanto, ni les autorités
européennes compétentes n'ont considéré que les différences
observées «étaient importantes sur le plan biologique».
A l'heure actuelle, ce sont les compagnies qui produisent les
OGM qui sont en charge de conduire les tests sanitaires afférents à
leurs produits. «Il est stupéfiant d'imaginer que les autorités
européennes donnent le feu vert à des OGM pour lesquels ont été
constatées des anomalies notoires lors d'essais réalisés, qui plus
est, sur une très courte période», déplore Marco Contiero de
l'unité européenne de Greenpeace. «Cette étude prouve que les
procédures d'autorisation des OGM en Europe ne sont pas fiables.
Les autorités européennes agissent uniquement comme chambre
d'enregistrement des dossiers déposés par les industries
semencières!».
Le maïs OGM NK603 n'est pas le premier maïs OGM de Monsanto à
poser problème. En mars dernier déjà, le CRIIGEN avait fait
paraître dans une revue scientifique américaine les résultats d'une
autre étude, menée sur le maïs OGM MON863. Cette dernière avait
également révélé des signes de toxicité chez des rats ayant
consommé ce maïs sur une courte période (
en savoir plus).
«Le maïs NK603, comme le maïs MON863, devrait tout simplement
être retiré du marché luxembourgeois et européen en attendant que
des analyses plus poussées quant à leur potentielle toxicité soient
effectuées. Afin de protéger le consommateur, le gouvernement
luxembourgeois, au travers de ses ministres de l'Environnement et
de la Santé, doit agir rapidement et notamment s'engager
énergiquement auprès de l'UE afin que des procédures de révision du
système d'autorisation des OGM soient enfin engagées» conclut Anne
Thomas de Greenpeace Luxembourg.
Other contacts:
Marco Contiero, unité européenne de Greenpeace, +32 (0)477 777 034 (gsm)
Anne Thomas, Greenpeace Luxembourg, 621 19 46 21 (gsm)
Notes:
(1) Le rapport du CRIIGEN est disponible auprès du Professeur Séralini, , ou auprès de Katharine Mill, . Il sera mis en ligne sur le site du CRIIGEN d’ici quelques jours (www.criigen.org.). Le CRIIGEN est le Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique. Il est dirigé par Corinne Lepage, avocate et ancien Ministre français de l’Environnement. Son conseil scientifique est présidé par Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire.