Communiqués de presse - février 19, 2004
La Commission européenne n'a pas réussi à obtenir aujourd'hui le vote de la majorité qualifiée des Etats membres de l'Union, en faveur de sa proposition d'autoriser l'importation du maïs génétiquement modifié Monsanto sur le territoire européen. La demande d'autorisation du maïs NK603 de la société Monsanto concerne aussi bien l'import que la transformation de celui-ci, mais en exclue sa culture.
"Nous félicitons la position du Luxembourg dans cette affaire,
ce vote signifie clairement un recul pour la Commission qui a de
nombreuses fois tentée d'imposer les OGM. Mais Greenpeace voudrait
toutefois blâmer l'attitude des pays membres de l'Union européenne
qui ont voté en faveur de la demande d'autorisation du maïs
Monsanto, c'est-à-dire : l'Espagne, le Portugal, les Pays-bas, la
Grande-Bretagne, la Finlande, la Suède, l'Irlande, la Belgique et
la France. C'est particulièrement décevant de voir aujourd'hui la
France, pourtant l'un des premiers pays ayant voulu imposer le
moratoire sur les OGM, céder devant les pressions des Etats-Unis et
des grosses firmes, en occultant le fait que la législation
européenne relative aux OGM recèle aujourd'hui encore beaucoup
d'échappatoires. Ainsi par exemple, il n'existe actuellement aucun
régime de responsabilité et de compensation relatif aux dommages
environnementaux et sur la santé humaine que pourraient engendrer
les OGM. De même, des règles concernant la protection des semences
saines n'ont pas été élaborées" déclare Christopher Burman de
Greenpeace.
La décision d'autorisation de mise sur le marché du maïs NK603
revient maintenant aux ministres européens de l'environnement qui
devront voter dans un délai de 3 mois. Pour sa part, la Commission
a déjà annoncé qu'elle avait l'intention d'approuver le maïs NK603
génétiquement modifié même si la majorité qualifiée des ministres
européens de l'environnement en faveur de celui-ci n'était pas
obtenue. Seule une majorité qualifiée contre la décision
d'autorisation pourrait permettre de stopper la Commission dans son
élan.
"C'est choquant de voir que la Commission ainsi que certains
gouvernements se sont préparés à autoriser les OGM à entrer sur le
marché européen, sans tenir compte des risques inconnus encourus et
de l'opposition massive des consommateurs à l'égard des OGM.
Importer des OGM en Europe, même si ce n'est qu'à des fins
d'utilisation dans l'alimentation animale ou humaine, c'est ignorer
totalement le fait que, d'une part, nous manquons de connaissances
objectives relatives aux effets des OGM sur la santé humaine et que
d'autre part, faire pousser des OGM constitue, à l'évidence, une
menace pour l'environnement, que cela soit en Europe ou n'importe
où ailleurs. Les gouvernements qui vont approuver cette demande
d'autorisation vont ainsi tolérer la culture de semences
transgéniques. Or, s'ils ne le font pas dans l'intérêt du public,
pour qui le font-ils alors?" ajoute Christopher Burman.
En essayant de forcer l'approbation
de telles autorisations, la Commission européenne agit sous la
pression de l'OMC et des grands producteurs d'OGM tels que les
Etats-Unis, le Canada, et l'Argentine, plutôt que d'écouter les
citoyens et les agriculteurs européens. Pourtant, tandis que les
agriculteurs veulent être capables de protéger leur semences saines
d'une contamination transgénique, force est de constater que 70%
des consommateurs, quant à eux, ont clairement signifié qu'ils ne
voulaient pas consommer d'aliments génétiquement modifiés.