On a de plus en plus conscience du fait qu’une consommation excessive de charcuterie nuit au climat, à l’environnement et à notre santé. Il est certain que les enfants n’ont pas intérêt à mettre de la viande sur leurs tartines tous les jours, comme nous l’avons déjà démontré. Mais alors, pourquoi trouve-t-on dans tous les supermarchés de jolis paquets de charcuterie qui arborent les héros de nos enfants ? 

Du marketing pour promouvoir la charcuterie

Chez Greenpeace, nous avons eu envie d’examiner les techniques de marketing utilisées pour promouvoir la charcuterie préemballée destinée aux enfants. Nous avons donc demandé à l’Université de Gand de rédiger un rapport indépendant à ce sujet. Il en ressort que 12 marques de charcuterie distribuées par les détaillants belges ciblent directement les enfants par l’emballage et l’aspect de leurs produits.

Lorsqu’on s’intéresse de près au marketing de ces produits, on constate que des trucs bien connus servent à appâter les enfants : la forme particulière ou l’aspect unique de la charcuterie, des couleurs vives, des allégations nutritionnelles et bien entendu l’utilisation de petits personnages que les enfants aiment bien. Une étude précédente montre aussi que l’emplacement de ces produits dans les magasins, à la hauteur des yeux des enfants, peut inciter les enfants à pleurnicher ou harceler leurs parents jusqu’à ce qu’ils achètent les produits en question.

Si les emballages de charcuterie pour enfants rayonnent de joie et de bonheur, ces techniques de marketing sont moins innocentes. Les chercheurs de l’Université de Gand rappellent que les enfants sont beaucoup plus sensibles aux tactiques publicitaires que les adultes, parce que leur littératie publicitaire – soit « les connaissances et compétences nécessaires pour réagir de manière critique aux messages publicitaires » – est encore insuffisamment développée. Il est donc important d’aborder les enfants d’une manière transparente et éthique, et non directement pour les inciter à exercer leur pouvoir de harcèlement ou d’achat.

En outre, ce marketing a un impact indirect sur notre planète que l’on ne peut nier. Pour lutter contre le changement climatique, nous devons tous diviser notre consommation de viande par deux d’ici 2050. C’est pourquoi il nous semble fondamental que les enfants apprennent d’autres habitudes alimentaires et qu’ils ne soient plus incités par leurs personnages préférés à consommer de la viande transformée. Comme le conclut une récente étude publiée dans le magazine Science, réduire sa consommation de viande est le meilleur moyen de diminuer son empreinte écologique.

Nous ne sommes pas les seuls à demander l’arrêt de la vente de charcuterie arborant des personnages pour enfants. Test-Achats déplore que l’emballage des produits malsains ne fasse plus l’objet de restrictions. En effet, la célèbre organisation de défense des consommateurs considère le recours à des personnages populaires pour vendre de la viande transformée comme franchement douteux.

L’Institut flamand pour une vie saine demande lui aussi une meilleure protection des enfants contre la publicité pour des aliments malsains. D’après cet Institut, les enfants croient qu’un produit alimentaire arborant son personnage de dessin animé préféré a meilleur goût.

Comme on le sait, la viande transformée se situe à l’extérieur du triangle alimentaire, dans la zone rouge qui contient les produits riches en sel, en sucre ou en matières grasses. Autrement dit, elle n’est pas nécessaire à une alimentation équilibrée et peut nuire à la santé en cas de surconsommation. Pourquoi donc inciter les enfants à vouloir manger plus de ces produits, dès lors ?

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Sebastien Snoek

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Sebastien Snoek
Sébastien Snoeck (né en 1979) a rejoint Greenpeace en 2015. Il travaille en tant que chargé de campagne au sein de l’équipe Ecosystèmes. "L'élevage industriel contribue largement au changement climatique et à la dégradation de l'environnement. Avec mon équipe, nous cherchons à promouvoir un autre système, qui soutient les petits éleveurs travaillant en harmonie avec la nature". --- Sébastien Snoek (1979) begon bij Greenpeace te werken in 2015 bij het team Ecosystems. "De industriële veeteelt warmt ons klimaat op en schaadt het milieu. Samen met mijn team wil ik een ander systeem promoten, dat kleine en ecologische veetelers beter ondersteunt."