Nous avons dû attendre 7 ans pour que ça arrive, mais depuis le 6 mars des comprimés d’iode sont enfin disponibles pour toute la population belge. En effet, un des enseignements tirés de la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 fut l’importance vitale d’une prise rapide d’iode en cas de catastrophe nucléaire. Il faut le savoir.

 

Que sont les comprimés d’iode et à quoi servent-ils ?

Lors d’une catastrophe nucléaire, divers éléments radioactifs sont rejetés dans l’atmosphère, notamment de l’iode 131. Celui-ci s’accumule dans la thyroïde, où il peut provoquer un cancer. Lorsqu’on prend des comprimés d’iode non radioactif quelques heures avant l’exposition à l’iode 131, cet iode sature la thyroïde, réduisant ainsi la quantité d’iode radioactif qui s’y fixe ensuite.

 

Où peut-on se procurer des comprimés d’iode ?

On peut obtenir gratuitement des comprimés d’iode dans n’importe quelle pharmacie, sur présentation de sa carte d’identité, même si l’on habite à plus de 20 km d’un site nucléaire. On les conservera à la maison en lieu sûr (hors de portée des enfants), à un endroit facile à retenir, par exemple près de la boîte à fusibles ou dans la pharmacie.

 

Quand faut-il prendre de l’iode ?

L’efficacité des comprimés est maximale quand on les avale 6 heures avant l’exposition. Mais même après, il est important de prendre de l’iode le plus vite possible. C’est pourquoi il est préférable d’aller en chercher une boîte dès maintenant, afin de ne pas devoir courir à la pharmacie en cas de catastrophe. Par contre, prendre de l’iode aujourd’hui à titre préventif n’aurait pas de sens ; ne le faites que si vous y êtes invités, en cas de catastrophe nucléaire.

 

Qui doit prendre des comprimés d’iode en cas de catastrophe nucléaire ?

Étant donné que les effets secondaires sont limités, il est conseillé à tout le monde de prendre de l’iode en cas de catastrophe nucléaire. Consultez la notice ou le site Web des autorités http://www.risquenucleaire.be. Les personnes souffrant de problèmes thyroïdiens ou allergiques à l’iode devraient d’abord contacter leur médecin ou leur pharmacien.

 

Le risque de catastrophe nucléaire en Belgique est-il bien réel ?

D’un point de vue statistique, il se produit une catastrophe nucléaire quelque part dans le monde tous les 10 à 20 ans. Puisqu’il y a 21 réacteurs nucléaires en Belgique ou à proximité de nos frontières, le risque qu’un accident grave se produise est certainement bien réel. De plus, nos réacteurs sont obsolètes, présentent des fissures et sont vulnérables aux attentats. Et enfin, ils sont situés dans des zones densément peuplées, ce qui compliquera l’évacuation en cas de catastrophe.

 

Les pouvoirs publics en font-ils assez pour éviter une catastrophe nucléaire ?

Non. Le gouvernement et l’AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire) ferment les yeux sur les risques réels liés au nucléaire dans notre pays. Ils prolongent la durée de vie des vieux réacteurs, ferment les yeux sur leurs fissures et esquivent le débat sur la sécurité nucléaire.

 

Les pouvoirs publics en font-ils assez pour nous protéger en cas de catastrophe nucléaire ?

Non. Sept ans après Fukushima, peu de choses ont changé : la zone d’évacuation est artificiellement limitée à 10 km autour du site pour éviter l’évacuation de villes comme Anvers, Namur et Liège ; de nombreuses autorités sont insuffisamment préparées ; et la population n’a encore jamais pris part à un exercice d’évacuation à grande échelle. Comment peut-on savoir, alors, si les plans élaborés sont réalistes ?

 

Que peut-on faire ?

La prévention est le meilleur moyen de se protéger contre une catastrophe nucléaire. C’est pourquoi nos centrales obsolètes doivent fermer d’ici 2025 au plus tard. Jusque-là, il est important d’avoir des comprimés d’iode chez soi. Rendez-vous à la pharmacie dès aujourd’hui pour en demander une boîte. Mais espérons tout de même ne jamais en avoir besoin !