Montréal, le 3 juin 2020 – La coalition Sortons la Caisse du Carbone, laquelle demande le retrait complet des investissements de la Caisse du dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans les énergies fossiles, salue la deuxième année de progrès importants constatés dans le Rapport d’investissement durable 2019 de la CDPQ.

Pour la Coalition, les résultats de 2019 démontrent que la Caisse doit se fixer des objectifs climatiques plus ambitieux qui respectent la science du climat et qu’elle doit faire preuve de cohérence et cesser d’investir dans les combustibles fossiles et les infrastructures connexes comme les pipelines et les gazoducs.

Selon la lecture du rapport faite par la coalition, la CDPQ a poursuivi le travail de réorientation vers les énergies renouvelables et les investissements sobres en carbone. Les indicateurs utilisés par la Caisse indiquent que sa Stratégie d’investissement face au défi climatique a permis de diminuer les émissions par dollar investi. La coalition déplore toutefois l’absence d’objectif ainsi que d’indicateur associé à la réduction des émissions en absolu. 

Selon le rapport 2019, les émissions par dollar investi à la CDPQ étaient en baisse de 12% en 2019, ceci après une baisse de 9% en 2018. « Comme nous l’avions démontré dans notre Analyse du rendement du Carbone 50 de la Caisse de dépôt et placement du Québec entre 2011 et 2019 récemment publiée, la baisse des émissions en 2018 était en grande partie expliquée par le retrait des secteurs fortement émetteurs, notamment les sables bitumineux. Nous avons de bonnes raisons de croire que la stratégie climatique de la Caisse a pour effet de l’amener à continuer d’opérer de manière informelle le désinvestissement de ces secteurs. On remarque également qu’en 2019, la proportion de la valeur du portefeuille énergie par rapport au portefeuille global a diminué de 1% pour passer à 5% », a déclaré Sébastien Collard, porte-parole de la coalition.

Diego Creimer de la Fondation David Suzuki salue quant à lui les investissements de la CDPQ dans les énergies renouvelables et sobres en carbone. «Les acteurs du désinvestissement des énergies fossiles sont conscients de la préoccupation des gestionnaires de fonds de conserver des actifs variés pour augmenter la résilience de leurs portefeuilles. En se départissant des actifs fossiles pour opérer la transition, la Caisse montre que les gestionnaires peuvent allouer des sommes considérables aux énergies de demain, un secteur qui génère des revenus stables, crée de nombreux emplois bien rémunérés, et contribue à régler la crise climatique.»

Sortons la Caisse du Carbone rappelle que malgré ses engagements climatiques, la Caisse continue d’investir dans les combustibles fossiles et dans des infrastructures dommageables pour le climat. Par exemple, en 2019 elle a fait l’acquisition, en partenariat avec Engie, de la gazière Transportadora Associada de Gás (TAG) pour plus de trois milliards de dollars. Cette compagnie opère 4500 km de pipelines au Brésil dans un marché de gaz en pleine expansion. La Coalition considère que la Caisse peut et doit jouer un rôle-clé dans la relance économique en étant exemplaire et en cessant complètement d’investir dans les énergies fossiles tout en se concentrant sur les investissements sobres en carbone.

Mélanie Busby, de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, espère que la Caisse continuera dans cette direction cette année. Or, «on apprenait récemment que la Caisse avait augmenté sa participation à Suncor de 10%, celle dans le géant ExxonMobil de 29% et triplé sa participation dans Conoco Phillips, ce qui va à l’encontre de ses objectifs de décarbonisation. C’est un signe inquiétant. Les bons résultats d’aujourd’hui n’exemptent pas la Caisse de son obligation de faire preuve d’une plus grande cohérence, et de s’aligner complètement avec la science du climat.» 

«C’est un pas dans la bonne direction, mais les objectifs de désinvestissement de la Caisse ne sont  pas assez ambitieux pour respecter l’Accord de Paris et contribuer à limiter le réchauffement planétaire à 1,5℃. Si la Caisse veut devenir un véritable leader climatique, elle doit cesser d’investir dans les combustibles fossiles et rehausser ses cibles de manière à respecter la science du climat qui exige une réduction de 50% des émissions de CO2 mondiales d’ici 2030 et l’atteinte de la carboneutralité avant 2050», a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace Canada.

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Contacts :

Diego Creimer, affaires publiques et communications, (514) 999-6743 [email protected] 

Loujain Kurdi, conseillère en communications, (514) 577-6657 [email protected] 

À propos de Sortons la Caisse du carbone

La coalition Sortons la Caisse du carbone regroupe la Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Recycle ta Caisse, Le Projet de la réalité climatique Canada, l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Justice climatique Montréal (JCM), Leap Montréal, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC), Eau Secours!, ainsi que d’autres groupes citoyens, syndicats et représentants des peuples autochtones.