En 2015, le rapport publié par l’Organisation mondiale de la Santé, classant la viande comme produit cancérogène et la viande rouge comme produit « probablement cancérogène », a tiré la sonnette d’alarme sur la quantité de viande transformée et la fréquence avec laquelle nous en consommons. Toutefois, ses effets néfastes ne se limitent pas à sa simple consommation.

Avec l’importante demande en viande dans le monde, impliquant chaque année l’élevage d’un milliard de cochons, 19 milliards de poulets et 1,4 milliard de vaches, sans parler des problèmes éthiques et relatifs à leur bien-être, la production animale a de lourdes retombées écologiques sur notre planète et sur notre santé.

Élevage et changements climatiques

Fait peu connu, le secteur de l’élevage est responsable de 14 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, ce qui correspond approximativement aux émissions mondiales du secteur des transports. L’empreinte écologique de cette industrie est donc énorme. L’élevage représente l’un des plus importants facteurs de pollution à l’azote et au phosphore des rivières, des fleuves et des eaux côtières dans le monde.

En outre, l’élevage intensif de bétail est la principale cause de déforestation de l’Amazonie, à tel point qu’il y a quelques années, 80 % des zones déboisées au Brésil étaient utilisées comme pâturages.

Élevage et eau

Le soja, principalement issu d’un processus transgénique et nécessitant des quantités d’eau, de pesticides et d’herbicides considérables, est cultivé pour nourrir les animaux dont la viande et les produits dérivés sont utilisés pour la consommation humaine.

Des quantités astronomiques d’eau sont également requises afin de produire l’équivalent d’un an de viande et de produits laitiers : précisément 403 000 litres d’eau, ce qui correspond à prendre 17 douches par jour et par personne pendant un an.

Élevage et déforestation

Aujourd’hui, 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail – c’est-à-dire à nourrir des bêtes qui serviront, ensuite, à nous nourrir.

En Amazonie, nous avons lancé des actions pour dénoncer l’élevage intensif de bétail même si, pour cela, nos militants ont dû prendre des risques. Une enquête secrète de trois ans a retracé l’origine du bœuf, du cuir et d’autres produits issus de l’élevage bovin utilisés par des grandes marques comme Nike et Adidas, et a montré que certaines d’entre elles se faisaient complices de la déforestation de l’Amazonie.

Cette action a rapidement été suivie d’effets : Nike a accepté de ne plus acheter du cuir provenant de l’Amazonie, et la Banque mondiale a mis fin au prêt de 90 millions de dollars US concédé au géant brésilien de la filière bovine, Bertin. Ces fonds devaient lui permettre de financer son expansion dans le bassin amazonien.

Toutefois, nous devons continuer à maintenir la pression si nous voulons voir les choses changer. Ensemble, nous pouvons nous confronter aux plus grandes menaces écologiques en mettant en lumière les grandes entreprises et les gouvernements impliqués dans des projets destructeurs et en misant sur la pression de masse pour les amener à changer leurs pratiques.

Nos choix personnels ont un impact

Les choix alimentaires que nous faisons peuvent jouer un rôle important en réduisant la demande de viandes et de produits laitiers. Toutefois, il est important de faire pression en parallèle sur les décideurs.

Notre campagne #LessIsMore appele les gouvernements et les grandes entreprises à prendre position sur l’élevage industriel pour protéger le climat, l’eau, les forêts, le bien-être animal, la santé des consommateurs et des travailleurs, et pour défendre des pratiques commerciales plus équitables envers les agriculteurs.

Nous encourageons également nos sympathisants à réduire leur consommation personnelle de viande transformée et de produits laitiers en choisissant de consommer davantage d’aliments d’origine végétale.

S’agissant d’un choix personnel, nous ne demandons pas au monde entier de devenir végétalien. Nous considérons simplement que les régimes végétarien et végétalien sont des moyens de résoudre ce problème. C’est la raison pour laquelle, nous encourageons les petits changements dans les habitudes de consommation. Ces nouvelles habitudes, associées à une pression constante sur les gouvernements et les grandes entreprises profitant de l’industrie de la viande et des produits laitiers, peuvent avoir un effet considérable.

Notre but est de susciter des changements positifs. Nous nous sommes donc fixé l’objectif ambitieux de réduire la consommation et la production mondiales de viande et de produits laitiers d’au moins 50 % d’ici 2050.

Faites équipe avec nous en participant à #LessIsMore. Inscrivez-vous et rejoignez le mouvement de ceux qui souhaitent vivre plus sainement, dans un monde plus respectueux de l’environnement et dans lequel il fait bon vivre.

Calves in an Ecological Farm in France. © Elsa Palito / Greenpeace Passer à l'action