Greenpeace Activist Blockade. © Greenpeace

Vingt-deux activistes de Greenpeace USA  bloquent depuis tôt ce matin le trafic maritime sous le pont ‘Fred Hartman’ à Baytown, au Texas (États-Unis), fermant ainsi la plus grande voie de transport d’énergies fossiles aux États-Unis. Pourquoi sont-ils là?

C’est le moment de mettre fin à l’ère de l’industrie pétrolière. Demandez aux candidates d’agir maintenant face à l’urgence climatique et de s’engager à mettre en place un New Deal Vert.

Voici 4 choses à savoir sur la production de pétrole au Texas et aux États-Unis:

1. Le Texas a fait des États-Unis le plus grand producteur de pétrole au monde

La production de pétrole et de gaz, en particulier dans les bassins Permian et Eagle Ford du Texas, est en hausse. Selon l’EIA (U.S. Energy Information Administration), la production de pétrole dans le Permian a presque quadruplé entre 2010 et aujourd’hui, tandis que la production de gaz naturel a plus que doublé. Cette augmentation a des répercussions climatiques majeures, car les émissions de carbone provenant de la production de pétrole et de gaz dans le bassin du Permian pourraient à elles seules consommer un dixième du bilan carbone mondial, c’est-à-dire la limite maximale d’énergies fossiles pouvant être brûlée avant que nous ne dépassions un réchauffement de 1,5 degrés Celsius.

Aerial View Of Ship Channel Blockade. © Greenpeace

 

2. Les exportations de pétrole sont plus importantes que jamais, risquant ainsi une catastrophe climatique

Ce boom pétrolier et gazier menace notre climat, et pourtant de plus en plus de ces dangereuses énergies fossiles sont expédiées à l’étranger pour y être brûlées. La côte américaine du Golfe du Mexique est devenue une exportatrice nette de pétrole brut à la fin de 2018 et l’ensemble des États-Unis devrait devenir un exportateur net dès l’année prochaine. Si les pétrolières ont l’autorisation d’acheminer le pétrole du bassin du Permian directement vers des pays étrangers, cela compromettrait à peu près la moitié des progrès réalisés par les États-Unis, pour effectuer une transition vers une énergie propre et renouvelable grâce à un Green New Deal.

Greenpeace Activist Blockade Supporters. © Greenpeace

3. Houston est l’épicentre des exportations, des profits des compagnies et des impacts toxiques

La voie de sortie numéro un pour ces exportations de pétrole brut passe par le “Houston Shipping Channel”. Un baril de pétrole brut sur trois passe par ce canal, soit près de 700 000 barils par jour. La région abrite les sièges sociaux et les principales raffineries appartenant aux sociétés qui ont le plus profité des énergies fossiles à l’origine de la crise climatique. Ce n’est pas un hasard si les déversements, les fuites, les incendies et les autres catastrophes environnementales sont fréquents dans la région de Houston. Rien qu’en 2019, un incendie a duré plusieurs jours dans une installation de Deer Park, une collision entre un pétrolier et deux barges ayant déversé des produits pétroliers dans le canal, et deux incendies supplémentaires se sont déclarés dans la raffinerie d’ExxonMobil à Baytown.

4. L’industrie est résolument en expansion

Bien que la science du climat indique clairement que nous devons éliminer progressivement les énergies fossiles pour atteindre nos objectifs climatiques, le secteur augmente de manière imprudente sa production et ses infrastructures. Il n’y a pas assez de capacité pour acheminer tout ce pétrole sur la côte. Ainsi, même si l’inquiétude face aux changements climatiques est de plus en plus grande, les entreprises d’énergies fossiles planifient et construisent davantage de pipelines et de terminaux d’exportation offshore pour gonfler leurs profits aux dépens du climat.

Nous méritons un monde sans énergies fossiles: un monde dans lequel les droits des travailleurs, la santé de la communauté et notre climat prévalent sur les bénéfices des sociétés pétrolières. Une transition juste, vers une économie fondée sur les énergies renouvelables peut créer des millions d’emplois bien rémunérés, sans empoisonner les communautés et sans mettre les travailleur·ses en danger pour le bénéfices des milliardaires et des investisseurs. Si nous voulons survivre à cette crise climatique, nous devons éliminer progressivement l’industrie d’énergies fossiles.