Polluants organiques persistants: transmission de la mère au foetus et au nourrisson.
De nombreux rapports publiés par Greenpeace illustrent la
réalité actuelle de la pollution chimique dont nous sommes tous
victimes, le dernier d'entre-eux, "
Toxiques en héritages", démontre que les bébés sont exposés à
de nombreuses substances toxiques industrielles dès le stade fœtal,
dans l'utérus même de leurs mères.
Greenpeace et de nombreuses autres associations
environnementales, de consommateurs, et de la santé n'ont eu de
cesse de tirer la sonnette d'alarme quant à un "allègement"
possible de cette réforme; en octobre 2003, la Commission
européenne a publié une proposition de règlement comportant déjà de
nombreux renoncements vis-à-vis des objectifs affichés de la
réforme REACH, suite au lobbying intense du patronat de l'industrie
chimique. Plus récemment, le gouvernement de Mme Merkel (CDU) a
obtenu le report à une date encore inconnue de la décision du
Conseil de l'Union sur REACH, prévue initialement le 6 décembre
prochain.
Maintenant que nous entrons dans la "dernière ligne droite" pour
la mise en place de cette législation et après les nombreux débats
qui ont été menés tant au niveau des institutions européennes qu'au
niveau de la société civile ou de la sphère industrielle et
politique, deux grandes tendances se dégagent:
- ceux qui soutiennent les thèses économiques et proposent une
législation "gruyère", permettant à toute une série de substances
chimiques ou d'entreprises d'échapper en tout ou en partie à
l'application de la loi pour préserver, soi-disant, l'emploi et la
compétitivité de ce secteur en Europe et
- ceux qui soutiennent le principe de précaution et qui militent
pour un REACH fort permettant de préserver à terme la santé et
l'environnement et de développer l'innovation industrielle,
d'autant plus que toutes les études d'impact sérieuses ont démontré
que la mise place de REACH n'aurait qu'un coût minime (50 cent par
habitant).
Profitant des derniers jours avant le vote, le lobby industriel
a mis "le paquet" pour faire pencher la balance un peu plus de son
côté et il faut reconnaître que cela s'est accompagné de
rebondissements tant à l'échelle européenne qu'au Luxembourg. Dans
ce contexte, les députés européens issus des partis de la coalition
gouvernementale (CSV et LSAP) entretiennent la confusion.
Après avoir annoncé à Greenpeace qu'ils suivraient la position
de leur collègue de parti (CSV) Mme Erna Hennicot-Schoepges, membre
de la Commission ENVI (environnement) au Parlement européen et
particulièrement bien informée sur ce dossier complexe (qui propose
de voter le compromis progressiste ENVI), voilà que M. Jean Spautz
et Mme Astrid Lulling se rétractent après avoir subi les pressions
de leurs collègues conservateurs allemands et de quelques
industriels luxembourgeois.
La fraction conservatrice du Parlement européen (PPE) a proposé
début de la semaine passée un nouveau compromis satisfaisant enfin
l'industrie allemande. Ce compromis a été dans la foulée suivie par
une fraction des parlementaires libéraux et 1/3 des parlementaires
socialistes, dont Robert Goebbels, qui visiblement n'attendait que
cela.
Paul Delaunois, le directeur de Greenpeace Luxembourg s'est
étonné: "Alors que le Gouvernement luxembourgeois ainsi que de
nombreux autres pays de l'UE sont très proches du "bon" compromis
obtenus par la Commission ENVI, il est curieux de constater qu'au
niveau du Parlement européen cette position est plus soutenue par
les membres des partis de l'opposition, Claude Turmes (déi Greng)
et Lydie Polfer (DP) que par les représentants des partis de la
majorité à l'exception de Mme Erna Hennicot-Schoepges (CSV)".
Il a ensuite lancé un appel à Mme Astrid Lulling (CSV) et MM
Jean Spautz (CSV) et Robert Goebbels (LSAP): "vous qui allez
peut-être choisir le camp opposé à celui des élus de votre parti, à
celui de votre pays et aux aspirations de vos concitoyens...
réfléchissez une dernière fois avant de creuser une fois de plus
une distance inutile entre les citoyens européens et les
institutions dont vous êtes les représentants".
Pour conclure, Greenpeace appelle les députés européens à œuvrer
d'urgence dans le sens d'un renforcement du texte de la Commission
pour garantir la protection efficace de la santé publique, de
l'environnement et des travailleurs, et la modernisation de
l'industrie chimique européenne.
Other contacts:
Paul Delaunois, tél.: ++352 54 62 52 22, mobile: ++352 021 49 30 14