Yaoundé, le 22 janvier : Greenpeace Afrique dénonce l’acharnement judiciaire à l’encontre de l’activiste environnementaliste et le défendeur des droits des communautés. Nasako a été condamné encore une fois à 12 mois de prison ou le paiement d’une amende de 25,000 FCFA et de plus de 400,000 FCFA en frais de justice.

“Cette deuxième condamnation en 3 mois est une grave atteinte à la liberté d’expression et un clair message d’intimidation pour les communautés qui se battent pour leurs terres et leurs moyens de subsistance”, explique Irène Wabiwa, responsable de la campagne Forêt à Greenpeace Afrique.

Nasako Besingi a été reconnu coupable pour rassemblement illégal, après plusieurs reports d’audiences. Les accusations se rapportent à des réunions pacifiques qu’il a organisé pour protester contre les plans de la société américaine d’agrobusiness Herakles Farms d’établir une énorme plantation d’huile de palme dans les forêts près de son village natal de Mundemba, Région Sud-Ouest du Cameroun.

Ce jugement fait partie d’une série de poursuites engagées contre lui par la société Herakles Farms visant à faire taire toute voix qui s’élève contre ce projet destructif. Nasako Besingi a fait l’objet d’une condamnation en novembre 2015 pour diffamation contre la société et deux de ses employés. Une procédure d’appel a été déclenchée par son avocat pour que Nasako recouvre ses droits.

“Quelles que soient les menaces et les intimidations contre ma personne, je continuerai à mener ce combat jusqu’au bout pour défendre les droits de ma communauté qui se bat pour nos forêts”, a déclaré Nasako Besingi.

Nasako est le directeur de l’association locale camerounaise SEFE basée dans la ville de Mundemba. Il a mené une longue campagne contre la création d’une grande plantation d’huile de palme industrielle dans la région par Herakles Farms (SGSOC). Le projet a été mis en place malgré l’opposition des communautés locales et de la société civile, et la certitude quant à son impact néfaste sur la forêt tropicale abritant des espèces menacées, y compris les chimpanzés.

“Ces séries de condamnations sont préoccupantes, sans le courage et de Nasako et des ONG locales comme SEFE, les droits des communautés locales continueront à être bafoués”, explique Irène Wabiwa. Le gouvernement camerounais doit faire de la protection des droits des communautés une priorité et prendre les mesures qui s’imposent pour garantir l’indépendance de la justice et la liberté d’expression.

Notes pour l’éditeur:

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Contacts:

Irène Wabiwa Betoko, Responsable de la campagne Forêt, Greenpeace Afrique, [email protected], +243 976 756 102

Najia BOUNAIM, Responsable des Communications, Greenpeace Afrique, [email protected] , +27 799 304 743