Desjardins conserve le prêt de 145 millions de dollars octroyé à Kinder Morgan
Le 6 décembre 2017 (MONTRÉAL) – Le Mouvement Desjardins a annoncé aujourd’hui “de nouvelles pratiques pour faire face au défi climatique”, incluant l’ajout éventuel de nouveaux critères d’autorisation pour ses décisions d’affaires. Cependant, il a décidé de conserver le prêt de 145 millions de dollars octroyé au projet de pipeline de sables bitumineux Trans Mountain de Kinder Morgan. En réaction à l’annonce, Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat et Énergie chez Greenpeace Canada a déclaré:
« Nous accueillons avec réserve l’annonce de Desjardins selon laquelle ils ajouteront “de nouveaux critères d’autorisation qui tiendront compte des facteurs de risque de nature environnementale, sociale et de gouvernance”. Ces critères ne pourront être satisfaisants que si Desjardins exclut tout soutien aux projets incompatibles avec l’Accord de Paris, incluant les pipelines de sables bitumineux. De plus, Desjardins devra s’engager à respecter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et respecter le droit à un consentement préalable, libre et en connaissance de cause, et ce, pour toutes les communautés autochtones.
Il importe que les éventuels critères d’autorisation qui seront adoptés par Desjardins ne s’appliquent  pas seulement aux futures décisions d’affaires de Desjardins, mais également de manière rétroactive au financement et aux investissements en vigueurs. À défaut de cela, Desjardins se retrouvera derrière les autres institutions financières qui ont déjà cessé d’appuyer les pipelines de sables bitumineux.
Bien que l’annonce d’aujourd’hui comporte certaines avancées importantes, entre autres en matière d’investissement dans les énergies renouvelables, Desjardins fait preuve d’incohérence. En effet, en décidant de conserver le prêt de 145 millions de dollars octroyé pour le projet de pipeline de sables bitumineux de Kinder Morgan, le Mouvement Desjardins tourne le dos aux Premières Nations qui s’y opposent en plus de faire un pied-de-nez à la lutte contre les changements climatiques : aucune institution financière ne peut ignorer que les projets de pipelines présentent de hauts risques pour la réputation et les rendements financiers d’un côté,  et puis les droits humains et le climat planétaire ainsi que l’eau potable de l’autre. Nous continuerons d’être aux côtés des Premières Nations et des communautés qui, n’en déplaisent aux banques et aux pétrolières, vont continuer de bloquer les projets de pipelines de sables bitumineux ».
Un rapport de Greenpeace et de ‘Oil Change International’ publié récemment mettait les banques en garde quant aux risques pour leur réputation et leurs revenus en investissant dans des pipelines des sables bitumineux. Contrairement à Desjardins, la U.S. Bank  a décidé de se retirer du financement des pipelines de sables bitumineux, la banque française BNP Paribas a déclaré qu’elle « cesse ses relations avec les acteurs dont l’activité principale est l’exploration, la production, la distribution, le marketing ou le trading de gaz et de pétrole de schiste et/ou de pétrole issu des sables bitumineux »;  la banque néerlandaise ING a confirmé qu’elle exclurait le financement des pipelines de sables bitumineux et le plus important fonds de pension suédois (AP7) a  annoncé qu’il a désinvesti de TransCanada en raison du fait que les pipelines qu’elle propose sont incompatibles avec l’Accord de Paris.

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Pour informations:
Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat et Énergie Greenpeace Canada, [email protected]

514.594.1221

Loujain Kurdi, conseillère aux communications Greenpeace Canada, [email protected]

 514.577.6657

Note aux Éditeurs:
En juin dernier, Desjardins a octroyé un prêt de 145 millions de dollars à Kinder Morgan pour son projet de pipeline Trans Mountain, malgré le fait que la compagnie. . Kinder Morgan a échoué à obtenir le consentement des Premières Nations dont les territoires sont touchés par ce projet de pipeline de Kinder Morgan. De plus, près de 20 procès légaux sont en cours contre le projet Trans Mountain et plusieurs de ces actions judiciaires proviennent des Premières Nations. Selon Environnement et Changements climatiques Canada, “considérant seulement la capacité additionnelle de 590 000 b/j [barils par jour] que ce projet apporterait au réseau Trans Mountain, les émissions pourraient varier de 13,5 à 17,0 Mt [millions de tonnes| d’équivalent CO2 par année. »