28 juin 2017 (MONTRÉAL) – La banque néerlandaise ING a publiquement déclaré qu’elle ne financera pas les projets de pipelines de pétrole des sables bitumineux canadiens, y compris les projets Trans Mountain (Kinder Morgan), Keystone XL et Énergie Est (TransCanada) et Ligne 3 (Enbridge). Cette décision a été prise en réponse à une lettre envoyée par vingt groupes autochtones et environnementaux demandant à la banque de s’abstenir de financer le pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan. La lettre soulignait, entre autres, les impacts négatifs qu’aurait ce pipeline sur le climat planétaire et le fait qu’il bafoue les droits des Premières Nations.
La nouvelle au sujet d’ING survient après que le plus important fonds de pension suédois, l’AP7, a annoncé qu’il excluait TransCanada de ses investissements en raison du fait que les pipelines que la pétrolière propose au Canada et aux États-Unis sont incompatibles avec l’Accord de Paris. Elle fait également suite au premier appel public à l’épargne (PAPE) de Kinder Morgan qui n’a pas généré les revenus anticipés, alors que la société a été obligée de modifier son prospectus pour répondre aux demandes de précisions de Greenpeace Canada. Les actions de Kinder Morgan Canada n’ont pas bien performé depuis.
Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada :
« Les décisions récentes d’ING et du plus important fonds de pension suédois (AP7) sont des avertissements que nul ne peut ignorer. Depuis Standing Rock, nous assistons à une vague de désinvestissement qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Des projets comme Trans Mountain, Keystone XL, Ligne 3 et Énergie Est sont de plus en plus risqués compte tenu de l’opposition croissante des populations qui revendiquent le respect des droits des Premières Nations ainsi que la protection de l’eau et du climat. Les investisseurs font face non seulement à la faillite morale, mais à des revers financiers réels en investissant dans les pipelines. Il est temps que les institutions financières et les investisseurs comme la Caisse de dépôt et placement du Québec emboîtent le pas et cessent d’investir à leur tour dans les sables bitumineux et les pipelines».
Diana Best, Responsable senior de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace U.S. :
« Le monde a changé depuis que ces projets de pipelines de sables bitumineux ont été proposés pour la première fois. Des projets comme le pipeline Keystone XL ont été combattus et rejetés par de larges et diverses coalitions, et ils demeureront hautement risqués pour leurs investisseurs. Cette décision d’ING démontre que la communauté financière mesure l’ampleur de ces risques. Nous nous attendons à ce que des banques comme JP Morgan Chase & Co., qui ont historiquement soutenu des pipelines de sables bitumineux, fassent amende honorable envers eux-mêmes et leurs investisseurs, et cessent de financer tous les projets de sables bitumineux ».
Jason Opeña Disterhoft, Responsable senior de la campagne Climat-Énergie de Rainforest Action Network :
« La nécessité d’élargir l’interdiction  des investissements dans les sables bitumineux demeure une priorité, néanmoins la mise à jour de la politique d’investissement de la banque ING souligne le nouvel engagement de la banque qui reconnaît que les droits des populations autochtones sont bafoués et les effets climatiques liés à l’extraction du pétrole des sables bitumineux. C’est une avancée significative. En effet, sa politique révisée en fait le chef de file actuel parmi les banques mondiales qui choisissent de s’éloigner d’un secteur qui ne correspond plus à un monde où le réchauffement serait limité à 1,5 degré et dans lequel les droits humains seraient pleinement respectés. Les banques doivent désormais cesser de financer les combustibles fossiles. Qu’ils financent ou non le pétrole des sables bitumineux permettra de mesurer leur engagement entourant la question des changements climatiques et celle des droits humains ».
Tara Houska, Directrice des campagnes nationales de Honor the Earth :
« Le détournement d’ING du dispositif de financement des sables bitumineux est une étape importante qui va dans la bonne direction. Standing Rock est la preuve que les compagnies pétrolières sont prêtes à tout pour prémunir l’industrie des hydrocarbures, quitte à bafouer les droits humains. Les banques se doivent de désinvestir et de se détourner des compagnies de pétrolières qui extraient le pétrole le plus sale au monde. En tant que clients de ces banques, nous avons notre mot à dire sur la distribution de notre argent.C’est l’avenir de tous qui est en jeu, il est grand temps de passer à une économie verte ».
ING avait déjà versé 137 millions de dollars en crédit auprès de Kinder Morgan et souscrit des millions de dollars en obligations. La politique d’investissement de la banque ING a été mise à jour pour élargir l’interdiction d’investissements dans des « transactions directement liées à l’exploitation minière, l’exploration et la valorisation des sables bitumineux » pour y inclure les pipelines, en nommant spécifiquement Trans Mountain, Keystone XL, Énergie Est et la Ligne 3. En mars dernier, ING a retiré son prêt de 120 millions de dollars auprès de Dakota Access Pipeline après avoir rencontré des représentants des Sioux de Standing Rock.

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Lien :
Lettre originale envoyée à ING et à d’autres banques par Rainforest Action Network, Greenpeace, Honor the Earth et d’autres groupes.
Contact :

Loujain Kurdi, Greenpeace Canada, 514-577-6667, [email protected]