Sept groupes environnementaux à travers l’Amérique du Nord saluent la publication du rapport mais restent préoccupés par ses conclusions.

C’est la première fois que le gouvernement fédéral publie un tel rapport, informant le public sur la protection des espèces en péril, comme l’exige la loi. Le public a le droit de savoir si les lois provinciales et territoriales protègent l’habitat essentiel du caribou boréal. Il s’agit d’une étape importante vers une plus grande transparence. En tant que citoyen·nes concerné·es, scientifiques et personnes sur le terrain, les résultats sont troublants.

Les groupes environnementaux demeurent préoccupés par le fait que même après la date limite d’octobre 2017, les provinces et les territoires continuent de se dérober de leurs responsabilités envers les caribous statués comme menacés. Par exemple, au cours des six derniers mois:

  • le gouvernement de l’Ontario, dans le cadre de la Loi sur les espèces en voie de disparition de la province, a étendu une exemption à l’industrie forestière, ce qui a permis une importante marge de manœuvre pour dégrader l’habitat du caribou et contrecarrer les efforts de rétablissement.
  • le gouvernement du Québec a annoncé qu’il était trop coûteux de mettre en place une stratégie de recouvrement pour le caribou dans la région de Val-d’Or et a abandonné la harde après avoir laissé des décennies de développement industriel dégrader son habitat essentiel;
  • le gouvernement de l’Alberta a annoncé qu’il suspendait ses efforts pour protéger les zones identifiées comme viables dans le cadre d’un processus de médiation antérieur. Cela doit changer. Les groupes demandent à toutes les provinces et à tous les territoires d’arrêter l’expansion de l’empreinte industrielle dans les aires de répartition du caribou boréal qui ont dépassé les 35% de perturbation et de prendre des mesures immédiates pour protéger leur habitat essentiel. Nous nous attendons à ce que les provinces et les territoires fassent ceci en partenariat avec les peuples autochtones, en toute reconnaissance de leurs savoirs traditionnels et leurs droits, ce qui comprend le droit au consentement préalable, libre et éclairé.

Il y a de l’espoir au Canada, et celui-ci vient du leadership des Premières Nations et d’autres communautés. À titre d’exemple, la Première Nation de Fort Nelson a achevé un plan de rétablissement du caribou boréal pour son territoire, intitulé Plan d’action Medzih. La Première Nation de Doig River a défini des zones prioritaires pour la restauration de l’habitat du caribou en fonction de la science et des savoirs autochtones. La Première Nation crie de Waswanipi attend depuis des années la reprise des négociations avec le gouvernement du Québec sur sa proposition de protéger le territoire de Mishigamish, qui comprend l’habitat essentiel du caribou boréal. Nous sommes également encouragés par les dirigeants du nord-est de l’Ontario qui ont récemment réaffirmée des recommandations, sur une base volontaire, pour la création d’une économie durable dans la forêt Abitibi River, qui chevauche l’aire de répartition Kesagami du caribou boréal. Tous ces exemples démontrent le travail positif fait à travers le pays. Les gouvernements provinciaux doivent soutenir ces efforts et s’en servir d’exemple pour en développer davantage. Les groupes demandent au ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique de s’acquitter de ses obligations en vertu de la LEP, en continuant par exemple à publier des rapports sur le caribou boréal en vertu de l’article 63, en commençant à en publier pour d’autres espèces, et en promulguant un décret de protection (filet de sécurité) pour les habitats critiques qui restent non protégés.

Signé par:

  • Alberta Wilderness Association
  • David Suzuki Foundation
  • Greenpeace Canada
  • Natural Resources Defense Council
  • Ontario Nature
  • Wilderness Committee
  • Wildlands League

Pour plus d’informations :

Philippa Duchastel de Montrouge, Chargée de la campagne forêt, Greenpeace Canada

[email protected]

514-929-8227