Bilan du Plan d’Action Climatique du Québec

23 Mars, 2018 (MONTRÉAL) – Greenpeace réagit au dévoilement aujourd’hui du bilan mi-parcours du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec et de l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) 2015:

Selon Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie:

«Il est décevant mais aucunement surprenant que les émissions de GES aient augmentés de 0,8% entre 2014-15 et que le Québec ne soit pas en voie d’atteindre ses cibles pour 2020-30, à moins de payer pour des réductions d’émissions qui se feront massivement à l’étranger. Il est très inquiétant que le gouvernement manque encore une fois d’ambition, alors qu’il y a urgence d’agir pour réussir la transition vers les énergies à 100% renouvelables.

L’heure n’est plus aux excuses et aux constats d’échecs déjà répétés. Alors qu’il devrait présenter de nouvelles mesures de réduction des émissions, le gouvernement arrive les mains vides et demeure à la traîne. En ne proposant pas un plan d’action crédible, le gouvernement  ignore les appels lancés lancés maintes fois par les scientifiques qui exigent la mise en place de mesures significatives et conséquentes si l’on veut éviter la crise climatique et se libérer rapidement des hydrocarbures. Le plan de lutte contre les changements climatiques ne génère pas les réductions d’émissions prévues et un sérieux coup de barre est requis si l’on veut respecter l’Accord de Paris et maximiser les retombées positives au Québec.

Québec doit rapidement annoncer de nouvelles mesures qui permettront de respecter nos engagements climatiques et de s’attaquer sérieusement aux émissions dans le secteur des transports. Il doit, entre autres, réduire l’utilisation de l’auto-solo, renforcer la norme ‘zéro émission’ pour les véhicules et déployer un programme de remise-redevances à l’achat de véhicules légers en plus de développer rapidement le transport collectif et accélérer l’électrification des transports. Il doit également repenser l’aménagement du territoire, fermer la porte à l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles et réduire la consommation d’essence et de gaz naturel au Québec.»

Selon Olivier Kolmel, responsable de la campagne Forêt:

« Il est clair que pour relever les défis climatiques, il faut se doter d’une gamme d’outils et travailler différentes approches. On cherche les mesures les plus efficaces, mais notre gouvernement occulte une opportunité des plus prometteuses : protéger nos forêts matures. La forêt boréale est le plus grand puit de carbone au monde, un régulateur climatique et une éponge hydrique – en soi, sa protection s’avère essentielle dans toute stratégie de réduction des émissions de GES et d’adaptation aux changements climatiques. Aujourd’hui, la forêt se dégrade plus vite qu’elle ne se régénère. Tant que notre gouvernement ne reconnaîtra pas la valeur de la protéger et son importance en terme de régulation du climat, nous serons toujours à la traîne face à l’atteinte des objectifs nationaux et internationaux, autant au niveau du climat que de la biodiversité.»

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Pour plus d’informations:

Loujain Kurdi, Conseillère en communications, Greenpeace Canada, 514.477.6657[email protected].

Notes aux éditeurs:

Réductions d’émissions de GES du PACC 2013‑2020 comptabilisées au 31 mars 2016:

La Forêt Boréale:

  • D’après une étude scientifique publié en novembre 2017, on note que la forêt boréale canadienne détient 12% du stock mondial de carbone terrestre (306 milliards de tonnes), enlèvent activement environ 113 millions de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère chaque année – soit l’équivalent en émissions de 24 millions de véhicules.* La protection de la forêt boréale est une réponse à nos engagements face à l’Accord de Paris, mais de plus ceci peut aider à atteindre nos objectifs de protéger 17% de nos terres et eaux intérieurs  d’ici 2020, sous la Convention de la Diversité Biologique. *Rapport Nov. 2017 – NRDC: Pandora’s Box.