Année après année, les compagnies d’énergies fossiles obtiennent les subventions et les avantages fiscaux qu’elles demandent. Mais que se passerait-il si cette année, ce n’était pas le cas ?

En mars, le gouvernement fédéral présentera le budget 2021, que la ministre des finances Chrystia Freeland a qualifié de budget le plus important de notre vie. Pour le Premier ministre Trudeau, ce sera un moment de véritétiendra-t-il la promesse d’une relance juste et verte après la COVID-19 ou continuera-t-il à financer l’industrie des combustibles fossiles ? Le vote du budget pourrait même déclencher une élection fédérale, puisque le gouvernement libéral est minoritaire et aura besoin du soutien des autres partis pour le faire adopter.

Pendant ce temps, les compagnies pétrolières et gazières font pression pour que les affaires continuent (et que leurs profits s’amassent) comme si de rien n’était. En 2020, l’industrie pétrolière avait demandé un renflouement de 30 milliards de dollars – 30 milliards de notre argent – et elle continue de faire pression sur le gouvernement en 2021.

Ensemble, nous pouvons faire contrepoids aux pollueurs. Rejoignez Greenpeace pour exiger que l’argent public soit utilisé pour améliorer la qualité de vie des gens partout au Canada et que le gouvernement cesse d’investir l’argent de nos impôts dans les énergies fossiles! 

Étape 1 : Approfondissez votre connaissance du budget fédéral pour mieux faire pression sur le gouvernement afin qu’il s’engage à se départir des énergies fossiles.

Voici un guide pratique sur le budget fédéral afin de mieux comprendre son importance stratégique pour exiger du Premier ministre Trudeau une édition 2021 sans énergies fossiles.

Qu’est-ce que le budget ? C’est le plan qui établit les priorités de dépenses fédérales et la manière dont les recettes seront collectées (c’est-à-dire nos impôts). Il s’agit en partie de notre argent et notre voix citoyenne doit être prise en considération.

Qui le prépare? Le ministère des Finances.

Quand est-il annoncé? Généralement avant la fin du mois de mars. 

La ministre des finances annonce les domaines prioritaires et demande des recommandations aux autres ministères. La commission parlementaire des finances tient également des consultations avec les entreprises et la société civile.

En fin de compte, c’est le ministre des finances (Chrystia Freeland) et le Premier ministre (Justin Trudeau) qui ont le dernier mot.

Une réunion du cabinet se tient le jour où le budget est présenté au Parlement pour informer les ministres.

Les député·es ont la possibilité d’examiner le budget, de poser des questions et de débattre. Le gouvernement demande ensuite au Parlement d’approuver la manière dont sera dépensée notre argent. 

Avec un gouvernement minoritaire, le budget pourrait déclencher un vote de non-confiance à l’égard du caucus libéral de Trudeau. Pour l’emporter, il faudra qu’au moins un autre parti vote en faveur de leur budget. S’il perd le vote, cela pourrait déclencher une élection. Cela signifie que nous disposons d’une marge de manœuvre certaine afin de pousser le gouvernement à faire ce qui est nécessaire.

Étape 2 : Voici ce que le gouvernement pourrait financer à la place des énergies fossiles dans un contexte d’urgence sanitaire et climatique.

Le gouvernement a dit vouloir “rebâtir en mieux” mais continue d’investir les fonds publics dans les énergies fossiles, alors qu’au contraire il devrait réinvestir ces fonds pour:

  • Prioriser les dépenses visant à bâtir des infrastructures vertes, assurer la réorientation professionnelle des travailleurs·euses du secteur des énergies fossiles et à offrir un modèle économique fondé sur l’équité et qui opère dans le respect des limites de la nature.
  • Cartographier les communautés les plus touchées par la pollution des énergies fossiles et la crise climatique et qu’elles reçoivent en priorité des financements.
  • Annuler la construction du pipeline Trans Mountain qui devrait coûter 12,6 milliards de dollars.
  • Mettre fin à toutes les subventions actuelles, prévues et futures au secteur des énergies fossiles. (Y compris les 12 milliards de dollars accordés par le Canada en 2020).
  • Annoncer un moratoire sur les nouvelles infrastructures fossiles et sur les exportations d’énergies fossiles.
  • Travailler avec les gouvernements provinciaux et autochtones pour élaborer un plan assorti d’un calendrier pour l’élimination progressive des infrastructures d’énergies fossiles existantes et la mise en place d’autres économies propres.
  • Mettre en œuvre une législation visant à tenir les entreprises d’énergies fossiles financièrement et légalement responsables d’avoir aggravé la crise climatique et d’avoir induit le public en erreur sur la science du climat.

Étape 3 : Ne négligez pas les répercussions sociales du budget et son impact sur les communautés.

La classe politique communique souvent autour du budget en fonction de ce que nous pourrions gagner ou perdre. Devrez-vous payer plus d’impôts ? Obtiendrez-vous un rabais pour les véhicules électriques ? Or, nous proposons cette année de se poser la question suivante : qu’est-ce que le budget va faire pour nos communautés et pour celles et ceux avec qui nous partageons cette planète ?  Si la COVID-19 nous a appris quelque chose, c’est que nous dépendons les un·es des autres – et nous ne pourrons contrebalancer le pouvoir des pétrolières qu’en unissant nos forces. 

Voici 5 questions clés à vous poser, mais aussi à poser à votre entourage. Arrêtez de vous demander ce que le budget fera pour VOUS et commencez à vous demander ce qu’il fera pour NOUS. 

5 questions clés à se poser :

  1. Le budget va-t-il cesser de financer les énergies fossiles, alors que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde, ce qui nuit à notre santé physique et mentale?
  2. Aurons-nous un meilleur accès aux parcs, à la nature, à l’eau potable et à des transports publics propres et abordables?
  3. Aurons-nous un meilleur accès aux services de garde d’enfants, à l’assurance-médicaments et aux congés de maladie?
  4. Aurons-nous accès à un salaire décent, une réorientation professionnelle si nécessaire, l’accès à l’assurance-emploi et à un logement sain et sûr?
  5. La GRC sera-t-elle définancée, alors qu’elle fait preuve de préjugés raciaux importants et qu’elle impose la construction d’oléoducs sur les terres autochtones ?