
Yaoundé, 11 août 2025 – Vendredi 8 août, le Bois Sainte Anastasie a vibré au son des chants, des récits et des revendications des peuples autochtones. À l’occasion de la 31ᵉ Journée Internationale des Peuples Autochtones au Cameroun, Greenpeace Afrique a rassemblé un public éclectique : communautés autochtones, autorités traditionnelles, représentants gouvernementaux, membres du Mouvement pour la Justice Climatique (CJM), jeunes, influenceurs, volontaires, médias locaux et internationaux, ainsi que de nombreux citoyens venus découvrir et partager ce moment.
La journée a démarré par une conférence de presse inédite, qui a réuni chefs autochtones, leaders communautaires, responsables d’ONG et représentants des ministères des Forêts, des Affaires sociales et de l’Administration territoriale. Au centre des débats, un thème surprenant et ambitieux : « Peuples autochtones et intelligence artificielle : défendre les droits, façonner l’avenir ». Un échange riche qui a permis de mettre en lumière les défis pressants auxquels sont confrontées les communautés des savanes et des forêts, tout en explorant comment les nouvelles technologies pourraient devenir un outil au service de leur résilience et de leurs droits. « Les politiques d’assimilation et les actions de marginalisation dont sont victimes depuis des décennies les peuples autochtones de la forêt ont profondément et négativement bouleversé leur mode de vie. Privés de leurs forêts, de leurs terres et de leurs territoires traditionnels au profit de l’exploitation forestière, minière, et agro-industrielle. Ils subissent de plein fouet les effets du changement climatique. Autant de facteurs qui détériorent chaque jour leurs conditions de vie. », a déclaré Stella Tchoukep, chargée de campagne Forêt chez Greenpeace Afrique.
Un accent particulier a été mis sur les opportunités mais aussi les défis de l’usage de l’intelligence artificielle. Bien employée, l’IA pourrait devenir un puissant outil de protection des droits des peuples autochtones.
“Associée à la cartographie participative, l’intelligence artificielle aide à documenter et à visualiser les écosystèmes, les territoires et les usages des peuples autochtones. Mais pour que cet outil tienne ses promesses, il faut impérativement reconnaître et sécuriser les droits de ces peuples sur leurs ressources naturelles notamment leurs terres et leurs forêts” a souligné Stella Tchoukep.
La célébration a pris des airs de fresque vivante : des sketchs engagés, des poèmes vibrants, des banderoles humaines aux messages puissants, et des spectacles culturels hauts en couleur ont fait résonner l’âme des peuples autochtones. Les voix, les rythmes et les gestes ont dessiné, sous les yeux du public, le lien charnel qui les unit à leurs territoires. Un lien qui prouve que la forêt n’est pas seulement un espace de vie, mais une identité, une culture et la pierre angulaire d’un avenir collectif durable.
« Voilà plus de 30 ans que l’on célèbre les peuples autochtones au Cameroun, et pourtant, ils n’ont toujours pas de statut légal reconnu. Ils peinent à disposer d’espaces de vie et d’activités qui leur soient propres, alors qu’ils sont les véritables gardiens des forêts. L’heure n’est plus aux discours, mais aux décisions courageuses. Il faut agir, concrètement et maintenant, en leur faveur », a conclu Stella Tchoukep.
Au fil des interventions, un consensus clair s’est dessiné autour de trois revendications prioritaires : la reconnaissance légale du statut des peuples autochtones et la sécurisation de leurs droits fonciers et forestiers ; un accès direct et équitable aux financements climatiques ; et l’institutionnalisation d’une Journée régionale du Bassin du Congo.
Pour Greenpeace Afrique, ces mesures doivent être prises sans délai. L’organisation appelle les décideurs à garantir la participation directe des peuples autochtones aux décisions qui affectent leurs vies et leurs territoires, et à placer leurs savoirs traditionnels au cœur des stratégies climatiques.
Greenpeace Afrique appelle les décideurs à prendre les mesures nécessaires qui s’imposent pour garantir la participation directe des peuples autochtones à la prise des décisions qui affectent leurs vies et leurs territoires, et à faire de leurs savoirs un pilier central des stratégies climatiques.
Contact:
Luchelle Feukeng, Media et Communication, lfeukeng@greenpeace.org, +237 656 46 35 45