Nouakchott, 27 août 2025 – Une délégation de Greenpeace Afrique, en partenariat avec l’ONG Zakia, a mené une mission en Mauritanie pour constater l’impact des usines de farine et d’huile de poisson, plaider pour leur fermeture définitive et appeler à une harmonisation régionale des réglementations en matière de protection des ressources halieutiques.

Transformer le poisson en aliment pour animaux : un non-sens alimentaire

Ces usines, qui transforment massivement le poisson en produits destinés à l’alimentation animale à l’étranger, menacent directement la sécurité alimentaire de millions de personnes en Afrique de l’Ouest. Selon  la FAO, plus de 83 % de la farine de poisson produite est destinée à l’aquaculture, 7 % pour l’élevage porcin et 4 % pour l’alimentation animale.  

Des avancées réelles… qui doivent aller jusqu’au bout

Grâce aux efforts conjoints de la société civile, des communautés et des organisations partenaires, la Mauritanie est déjà passée de plus de 50 usines à une dizaine aujourd’hui. Une avancée significative, qui prouve l’efficacité du plaidoyer mené depuis plusieurs années.

« La fermeture progressive de ces usines est une victoire partagée. Mais nous ne devons pas nous arrêter là : seule une interdiction définitive permettra de garantir la sécurité alimentaire et la dignité des communautés. Cela doit commencer par la publication de l’arrêté interdisant l’installation de nouvelles unités »,  déclare Mamadou Kaly Ba, chargé de  de campagne Océan à Greenpeace Afrique.

« Nous saluons la volonté des autorités de mettre fin à ce fléau. Mais nous resterons vigilants et déterminés, car chaque usine qui ferme est une victoire pour les pêcheurs, pour les femmes transformatrices et pour la sécurité alimentaire en Mauritanie et en Afrique de l’Ouest », affirme Mansour Boidaha, Président de l’ONG Zakia.

La parole aux communautés : « On nous a tout pris »

Au cœur de cette bataille, les communautés rappellent l’ampleur des dégâts causés par ces usines. « Ces usines nous ont tout pris : nos poissons, nos centres de transformation, et même notre dignité. Nous voulons simplement retrouver le droit de nourrir nos familles et de vivre de notre travail », déclare  Rokhaya Mbodj, transformatrice de poisson à Nouakchott. 

Cap législatif : des données pour décider

La mission a débouché sur un plan d’action commun avec les communautés et la société civile. À l’issue d’une audience avec le Vice-Président de l’Assemblée nationale, S. E. Sidney Dramane Sokhona, et plusieurs parlementaires, une collaboration est envisagée pour fournir au législatif des données actualisées—indispensables pour défendre les intérêts des communautés côtières et encadrer durablement l’activité industrielle.

La Mauritanie peut montrer la voie

Souvent citée en exemple pour ses efforts de préservation, la Mauritanie peut aller plus loin : impulser l’harmonisation des lois et règlements de pêche en Afrique de l’Ouest. C’est la seule voie vers une gestion durable, équitable et efficace des ressources marines communes.


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