Belém (Brésil), 22 novembre 2025 — La COP de Belém se termine sur un goût d’inachevé: aucun accord opérationnel sur l’adaptation, aucun engagement pour la sortie des énergies fossiles, aucune feuille de route crédible pour mettre fin à la déforestation. L’Afrique est venue réclamer justice, la politique a choisi les compromis.

Carolina Pasquali, Directrice Exécutive de Greenpeace Brésil : « Le président Lula avait placé la barre haute en appelant à des feuilles de route pour en finir avec les fossiles et la déforestation. Le système multilatéral, fracturé, n’a pas su être à la hauteur. Nous étions à la croisée des chemins : remettre l’objectif 1,5 °C à portée ou avancer vers la catastrophe. Certains États sont prêts à agir pendant que d’autres ralentissent le processus. 

Il reste néanmoins des avancées : démarcation de terres autochtones, présence remarquable des peuples indigènes, et une conscience plus nette des enjeux liés à la forêt. Le Brésil a ouvert ses portes au monde; nous aurions aussi voulu accueillir une feuille de route crédible vers l’objectif 1,5 °C. Le travail continue! »

Koaile Monaheng, Conseiller Politique, Greenpeace Afrique :

« Ne pas faire mention de la cause première — les énergies fossiles — ne retarde pas le problème. Cela creuse l’injustice. Nous avons manqué l’occasion de renouer avec l’esprit de Rio 1992, lorsque les plus gros émetteurs s’engageaient d’abord à réduire leurs émissions tout en laissant la latitude aux autres de se développer de façon durable. Les règles sont souvent écrites par l’occident et ce sont les premiers à les piétiner.

Trente ans depuis la Convention des Parties, vingt ans depuis Kyoto, dix ans depuis l’Accord de Paris : la justice et l’équité sont des promesses inachevées. Alors une question demeure : quelles vies comptent ? »

Sherelee Odayar, Responsable de Campagne Pétrole & Gaz, Greenpeace Afrique : «Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce compromis. Encore une fois, les pays africains sont mis au pied du mur. Certains pays développés laissent entendre que sans accord robuste sur l’atténuation, il n’y aura pas de progrès sur l’adaptation. En clair : “vous ne soutenez pas nos priorités, nous bloquons les investissements”. C’est immoral.

Tripler le financement de l’adaptation à l’horizon 2035 ? Beaucoup trop tard pour des pays déjà frappés de plein fouet par les catastrophes climatiques. Si l’on cherche vraiment les moyens financiers, la solution est simple : faire payer les compagnies pétrolières et gazières. Elles ont alimenté la crise tout en tirant des profits record, elles doivent payer pour les dégâts qu’ils ont causé. Voilà ce qu’est une vraie finance climatique : pas de conditions, pas d’excuses mais rien que la justice.»Bonaventure Bondo, Chargé de la campagne Forêts, Greenpeace Afrique : «Organiser une COP au cœur de l’Amazonie est une occasion unique pour tirer la sonnette d’alarme et poser les bases d’un plan mondial pour stopper la déforestation et la dégradation des forêts d’ici 2030. Son succès dépend désormais d’une feuille de route formalisée et d’une mise en œuvre rapide et concertée pour mettre fin aux destructions. Les grandes forêts tropicales, en particulier le Bassin du Congo, doivent enfin être protégées à la hauteur de leur rôle vital.»

Contact :

Ibrahima Ka NDOYE, Coordonnateur des Communication Internationales, Greenpeace Afrique, +221 77 843 71 72 / [email protected]