Montréal – En réaction à la publication de l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2019 et leur évolution depuis 1990 qui fait état d’une augmentation de 1,28 million de tonnes équivalent CO2 (+1,5 %) des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 2018, Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada a affirmé :

 « Au lieu de se cacher derrière les piètres performances des gouvernements précédents, ce gouvernement devrait se regarder dans le miroir alors que son bilan climatique est loin d’être reluisant après plus de trois ans au pouvoir. Il est temps que François Legault prenne la crise climatique au sérieux et que son gouvernement redouble d’efforts alors que son Plan « vert » est grandement déficient et ne permet d’atteindre qu’environ 50 % de sa cible de réduction des GES pour 2030. Pour faire sa juste part de l’effort climatique mondial, le Québec doit bonifier et chiffrer son plan climat en plus de rehausser sa cible de réduction des GES dès 2022, comme le prévoit le Pacte de Glasgow qui a été négocié lors de la COP26 et appuyé par l’Assemblée nationale du Québec la semaine dernière.

ll n’y a rien de réjouissant à constater que les émissions continuent d’augmenter alors que le Québec recule dans la lutte climatique. La seule façon d’inverser la tendance lourde est de mettre en place des politiques ambitieuses pour nous affranchir rapidement du pétrole et du gaz, lutter contre la surconsommation et réduire les émissions dans tous les secteurs. 

La crise climatique exige des efforts draconiens de la part de toutes les nations. Le Québec doit montrer l’exemple en tant que nation riche et réduire drastiquement les émissions en provenance de tous les secteurs, à commencer par les industries et les transports, sans oublier l’aménagement du territoire, la préservation des forêts, les bâtiments, l’agriculture, l’alimentation et la gestion de l’énergie générale. Le gouvernement devra soutenir davantage les solutions permettant de réduire les GES, déployer une vaste campagne d’éducation pour lutter contre la surconsommation et adopter de nouvelles réglementations, incluant des mesures d’écofiscalité pour réduire les émissions des grands pollueurs industriels et celles en provenance des camions lourds et légers. En ce sens, le gouvernement doit renforcer le principe de pollueur-payeur et augmenter le prix sur le carbone pour les industries et les entreprises ainsi que pour les individus dont les comportements sont problématiques.

Le Québec a tout à gagner à s’affranchir rapidement des hydrocarbures qu’il importe et qui plombent sa balance commerciale. Pour y arriver, il doit, entre autres, prioriser la sobriété énergétique et cesser l’expansion du système autoroutier en commençant par abandonner l’absurdité qu’est le projet de troisième lien. Il faut également mettre en place un programme de « bonus-malus » à l’achat de véhicules neufs, financer les alternatives en mobilité durable, resserrer les règles du marché du carbone, interdire l’ajout de système gazier et accélérer l’électrification des bâtiments et des procédés. Il est aussi crucial d’adopter une Politique nationale d’aménagement du territoire pour densifier les villes et protéger les puits de carbone que sont les forêts. »

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Pour plus d’informations, veuillez contacter: 

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada[email protected]; +1 514 594-1221