VANCOUVER/TERRITOIRES NON CÉDÉS xʷməθkʷəy̓əm (MUSQUEAM), Sḵwx̱wú7mesh (SQUAMISH) et səlilwətaɬ (TSLEIL-WAUTUTH) – Une enquête officielle a été lancée à l’encontre de la Sustainable Forestry Initiative (SFI) après le dépôt d’une plainte de la part d’Ecojustice au nom de plusieurs organisations environnementales de premier plan en novembre 2022. L’ouverture de l’enquête constitue une une étape essentielle pour tenir la SFI responsable de l’écoblanchiment des produits forestiers.

La Loi sur la concurrence interdit aux organisations de faire des déclarations fausses ou trompeuses au sujet des produits ou des services qu’elles offrent. Si l’enquête du Bureau de la concurrence conclut que la SFI a induit le public en erreur, il pourrait exiger que la SFI retire non seulement toutes les allégations de « durabilité » de ses communications publiques sur la norme SFI et du nom du programme lui-même, mais qu’elle annonce le retrait de ces allégations publiquement, et ce en plus de payer une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars afin de financer des projets de conservation.

Shane Moffatt, responsable de la campagne Nature et Alimentation chez Greenpeace Canada, a déclaré :

« La certification SFI n’est qu’une approbation tacite du maintien du statu quo et de la destruction accrue des forêts. Ce n’est pas une solution aux changements climatiques ou à la perte de biodiversité. Au lieu de cela, les gouvernements fédéral et provinciaux doivent intervenir pour protéger les forêts et la faune menacée à l’échelle du pays avec des lois plus fortes.

Devon Earl, spécialiste de la conservation chez la Alberta Wilderness Association, a déclaré :

« Les systèmes de certification forestière doivent assurer le respect d’une norme acceptable de gestion durable des forêts au sein de l’industrie. L’ouverture d’une enquête sur la SFI est un pas de plus vers la protection de nos forêts et des valeurs écosystémiques qu’elles fournissent. »

Kegan Pepper-Smith, avocat gestionnaire chez Ecojustice, a déclaré : 
« L’enquête du Bureau de la concurrence sur la norme de certification forestière de la SFI constitue un pas dans la bonne direction. Cette tactique d’écoblanchiment induit le public en erreur en encourageant l’achat de produits du bois provenant de certaines des forêts les plus à risque au Canada, et il faut que cela cesse. »

Torrance Coste, directeur de campagne national de la Wilderness Community, a déclaré :

« Couper des arbres millénaires dans les forêts anciennes les plus menacées du pays – forêts que les gouvernements affirment vouloir protéger – n’a rien à voir avec la durabilité, mais c’est pourtant ce qui se passe dans certaines entreprises d’exploitation forestière certifiées par la SFI. Les companies d’exploitation forestière ne devraient pas être autorisées à tenter de dissimuler la destruction de forêts irremplaçables sous le voile de l’écoblanchiment, et c’est pourquoi nous remercions le Bureau de la concurrence d’avoir donné suite à notre plainte. »

Raymond Plourde, coordinateur principal de l’Ecology Action Centre, a déclaré :


« Notre organisation est très heureuse que le Bureau de la concurrence du Canada ait décidé d’entreprendre une enquête sur les allégations environnementales de la SFI et les entreprises qui font la promotion de ce système de certification comme une garantie de pratiques forestières écoresponsables. Les entreprises forestières régies par la norme de certification SFI peuvent couper à blanc des forêts mixtes naturelles, pulvériser du glyphosate pour supprimer la repousse naturelle et les remplacer par des plantations de résineux tout en prétendant être « vertes » sur le marché. C’est de l’écoblanchiment pur et dur, et il faut que cela cesse. »

CONTEXTE :  

En décembre 2022, Ecojustice, représentant Greenpeace Canada, la Wildlands League, la Fondation David Suzuki, l’Alberta Wilderness Association, le Wilderness Committee, l’Ecology Action Centre, Nature Nova Scotia, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick et un professeur de foresterie de l’Université de Toronto, a déposé une plainte affirmant que la certification d’exploitation forestière « durable » de la Sustainability Forestry Initiative (SFI) est « trompeuse » et « fausse ». 

La SFI, qui est soutenue par l’industrie forestière, est depuis longtemps dénoncée par les écologistes d’Amérique du Nord pour avoir laissé supposer que son système de certification forestière est durable, et ce même si elle n’impose aucune exigence quant à la durabilité de l’exploitation forestière. De plus, la SFI ne mène d’évaluation sur le terrain pour confirmer la durabilité; au lieu de cela, elle se contente de certifier qu’un processus hautement discrétionnaire a été suivi. Leur certification de « durabilité » autorise la coupe à blanc, la pulvérisation de produits chimiques toxiques et l’exploitation forestière dans l’habitat primaire d’espèces menacées telles que le caribou et la chouette tachetée. Les certifications trompeuses de la SFI ont contribué à une exploitation forestière non durable à grande échelle au Canada et dans le monde entier.

La SFI affirme également conformer volontairement ses opérations à ce qu’elle définit comme « la principale norme pancanadienne en matière de foresterie durable » par le biais de la norme d’aménagement forestier durable de l’Association canadienne de normalisation (CSA).”Une plainte similaire déposée par Ecojustice concernant la norme de certification forestière de l’Association canadienne de normalisation (CSA) fait également l’objet d’une enquête du Bureau de la concurrence depuis l’été 2021.