Ce qui était censé être le dernier cycle de négociations pour un traité mondial sur les plastiques (CIN-5.2) s’est achevé sans l’accord historique espéré pour endiguer la pollution plastique. Après dix jours de négociations laborieuses, la session a été ajournée tôt vendredi matin et reprendra à une date ultérieure.

L’heure est à l’ambition
Les projets de textes proposés par le président ne reflètent pas l’ambition de la majorité des pays, qui souhaitent un traité réglementant l’ensemble du cycle de vie du plastique. Pour lutter efficacement contre la pollution plastique, il faut réduire la production. Malheureusement, tout progrès en ce sens a été entravé par une poignée d’États pétroliers mal intentionnés. Pour tenter de parvenir à un consensus entre toutes les parties, le texte proposé a éliminé l’article portant sur la production et n’a pas abordé la question des produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication de plastique.
Mais plutôt que de faire l’objet d’un consensus, l’ébauche a suscité le mépris de toutes les parties présentes. D’un côté, la Coalition de la haute ambition — dont fait partie le Canada — tente de conclure un traité ambitieux qui prévoit une réduction de la production de plastique. D’autre part, une ligue d’États pétroliers contestent les définitions et le champ d’application du traité, en recourant à des tactiques d’obstruction classiques pour faire dérailler les négociations et affaiblir les engagements.
Le processus est inadéquat, mais peut être amélioré
Il est clair que le processus doit être revu. Si plus de 100 pays souhaitent un traité ambitieux portant sur l’ensemble du cycle de vie du plastique, ils devraient être en mesure de le faire adopter. Or, les négociations ont été envahies par les lobbyistes des industries pétrochimiques et des énergies fossiles, qui n’avaient qu’un seul objectif : entraver toute tentative d’adoption d’un traité ambitieux. Comment se fait-il que les bénéficiaires de cette crise aient une place de choix à la table des négociations pour la résoudre?

« Inacceptable pour les générations futures »
Au cours des négociations, le Canada a courageusement défendu sa position en faveur d’un traité robuste. Sa délégation à Genève a qualifié l’ébauche proposée d’« inacceptable pour les générations futures ». De plus, elle a dénoncé le manque d’inclusion des communautés autochtones dans le texte. Quelques jours auparavant, le Canada et l’Australie avaient présenté une proposition visant à renforcer les dispositions relatives aux peuples autochtones, qui sont en première ligne face à la crise du plastique. Le Canada doit maintenant continuer à faire preuve de leadership, comme il l’a fait au cours de ce cycle de négociations, afin de rester fidèle à son engagement en faveur d’un traité ambitieux.
Le courage et la détermination feront pencher la balance en notre faveur
La lutte pour un traité ambitieux se poursuit. L’appel de la population, des scientifiques et de la société civile est sans équivoque : nous avons besoin d’un traité fort et juridiquement contraignant qui réduise la production de plastique, mette fin à l’utilisation de substances et de produits chimiques nocifs, respecte les droits des peuples autochtones, garantisse un financement équitable et accélère une transition juste vers un avenir fondé sur la réutilisation.

Si les leaders de ce monde font preuve de suffisamment d’audace, un traité mondial sur les plastiques ambitieux pourrait mettre fin à l’ère du plastique pour de bon. Rejoignez la campagne dès maintenant!
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